A comme...

ABAISSEMENT Il appartient à une âme sensible et amie de Dieu de chercher sans cesse la gloire de Dieu par l'observance de tous ses commandements, et de se complaire dans son propre abaissement, parce qu'à Dieu revient la gloire, du fait de sa grandeur, et à l'homme l'abaissement qui ouvre à la familiarité avec Dieu.
Diadoque de Photicé (« La Perfection Spirituelle »)
ABANDON [A DIEU] […] maintenant c’est l’abandon seul qui me guide, je n’ai point d’autre boussole !…Je ne puis plus rien demander avec ardeur, excepté l’accomplissement parfait de la volonté du Bon Dieu sur mon âme sans que les créatures puissent y mettre obstacle […]

Jésus se plaît à me montrer l’unique chemin qui me conduit à cette fournaise Divine, ce chemin c’est l’abandon du petit enfant qui s’endort sans crainte dans les bras de son Père…

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)
ABATTEMENT Ne désespère pas aux moments d’échec et d’abattement. La grâce de Dieu est sur toi. Cherche son aide. Il est Tout-puissant.

Swâmi Râmdâs (« Présence de Râm »)
 

ABNÉGATION Lorsque l’humilité délivre l’homme de l’attachement qu’il porte à ce qu’il fait et à ce qu’on dit de lui, il découvre que la joie parfaite n’est possible que dans une abnégation complète. C’est seulement lorsque nous ne prêtons plus la moindre attention à nos actions, à notre réputation et à nos mérites, que nous sommes enfin entièrement libres de servir Dieu, et Lui seul.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)
 

ABRAHAM Dieu a pris Abraham pour ami.

Le Coran (Sourate IV, v. 124)
 

ABRAHAM Quand Dieu promit à Abraham une postérité aussi nombreuse que les étoiles du ciel, il prévit en lui la race qui devait rallier la foule de la communauté céleste. Or, parce qu’Abraham crut à tout, dans une pleine confiance en Dieu, Dieu le nomme également père de tous les héritiers du royaume des cieux.

Hildegarde de Bingen (« Le Livre des Œuvres Divines »)
 

ABSENCE Il faudrait aimer les êtres dans la mesure même où nous les voyons incomplets. Les manques que nous déplorons chez les autres ne sont le plus souvent que la trace de notre absence. C’est ce dont nous sommes pourvus qui leur fait défaut. Et c’est pour eux que nous en sommes pourvus.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)
 

ABSOLU Il semble que lorsque les hommes contemplent l’Absolu, ils en tirent des idées et des expériences très semblables. L’illumination, l’extase ou la crainte en présence d’une Réalité ineffable – nommée nirvana, « l’Un », « Dieu » ou brahman – paraissent relever d’un état d’esprit naturel, que l’humanité recherche indéfiniment.

Karen Armstrong (« Histoire de Dieu »)
 

ABSOLU L’Absolu est caché, couvert, recouvert par les conceptions, les opinions, les fausses certitudes.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)
 

ABSOLU Or, l’homme, qu’il le veuille ou non, n’existe que dans sa relation à l’absolu. S’il n’accepte pas le transcendant, il absolutise l’immanent ou se pose lui-même en absolu.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)
 

ABSOLU En un lieu de la terre, en un jour de l’histoire, l’Absolu a pris visage humain.
L’Absolu, l’éternel, l’infini, l’au-delà de tout, pour la recherche duquel des millions d’hommes, en Inde, ont tout sacrifié… La source de toute vie, le foyer d’énergie qui propulse des millions de galaxies dans un univers sans limites… « Cela » par quoi tout a été créé, a pris visage d’homme… Autant dire : « Cent milliards de soleils se sont introduits dans un coquillage. »
Sont-ils fous ceux qui y croient ? Peuvent-ils en parler sans trembler ?

Il est venu incognito comme un roi qui deviendrait berger pour apprivoiser le cœur d’une bergère.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)
 

ACCEPTATION L’acceptation est le contraire de la résignation, car ce qui est pleinement accepté perd son pouvoir et disparaît. Ce qui est dénié est refoulé et subsiste à l’état potentiel. Plus on refuse, plus ce qui est refusé ou repoussé prend de force […] Le disciple accepte tout ce qui est en lui pour pouvoir accepter un jour tout ce qui est hors de lui.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)
 

ACCOMPLISSEMENT DU TEMPS (voir « engendrer »)

« Le temps d’Elisabeth fut accompli, et elle enfanta un fils. Jean est son nom. Alors les gens dirent : Qu’adviendra-t-il d’étonnant de cet enfant, car la main de Dieu est avec lui ? » [Lc 1/57;63 ;66] […] Lorsque le temps fut accompli, alors la grâce se trouva engendrée . Quand y a-t-il accomplissement du temps ? Lorsqu’il n’y a plus de temps. Qui dans le temps a établi sa demeure dans l’éternité, et pour qui toutes choses temporelles sont mortes, c’est là l’accomplissement du temps […] Saint Augustin dit : Seigneur, lorsque je m’incline vers toi, alors m’est ôtée toute pesanteur, souffrance et travail. Dès lors que nous avons dépassé temps et choses temporelles, nous sommes libres et joyeux en tout temps, et alors le Fils de Dieu se trouve engendré en toi.

Maître Eckhart (Sermon XI en allemand )
 

ACQUISE (SITUATION ~)

Chaque fois qu'une situation acquise satisfaisante rassure l'homme, son devenir par l'Être essentiel est en péril.

Jean-Yves Leloup (« L'Enracinement et l'Ouverture »)
 

ACTE […] aussi importantes que soient les conséquences de nos actes, d’autres facteurs interviennent, notamment la question de leur intention et de celle de leur nature. Nous pouvons tous penser à des choses que nous avons faites et qui ont causé de la peine sans que nous l’ayons voulu. De même, nous ne pouvons nier que des actes plus ou moins violents, agressifs et susceptibles de blesser, puissent à long terme contribuer au bonheur d’autrui.

Tenzin Gyatso (XIVe dalaï-lama), « Sagesse ancienne, monde moderne »
 

ADAM Adam est l'humanité toute entière.

Eugraph Kovalevsky (« La Quête de l’Esprit »)
 

ADAM/ADAMAH Au lieu d’être composé de la même substance divine que son Dieu, l’homme (adam) appartient à la terre (adamah), ce que souligne le jeu de mots.

Karen Armstrong (« Histoire de Dieu »)
 

ADOLESCENCE L'adolescence, c'est justement le temps de l'éveil de l'Être essentiel et de la conscience de l'homme.

Karlfried Graf Dürckheim (« L’Esprit Guide »)
 

ADORATION Dans l’engouement d’une certaine jeunesse vers les religions orientales, j’ai lu la soif de vie intérieure.

Cela fait des générations que les jeunes sont frustrés, dépossédés de vie mystique, de vie intérieure. Aujourd’hui dans les lamaseries du Népal, dans les ashrams de l’Inde, dans les groupes charismatiques, à Taizé, ce besoin d’adoration inassouvi explose.

Un jour, l’homme sera fatigué des idéologies stériles dans lesquelles il défoule son immense besoin d’adorer […] L’heure vient et elle est déjà venue où le Dieu « qui se tient à la porte et qui frappe » sera entendu. Trop d’hommes n’en peuvent plus de tourner en rond dans ce zoo humain.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)
 

ADULTES Dans l’univers des adultes réalistes auquel les jeunes suicidaires, fugueurs et anorexiques refusent de prendre part, il n’est guère de place pour l’amour, la passion, la grandeur d’âme, et il n’y a trop souvent que des ogres, des marâtres, des traîtres, des profiteurs et des sorcières. Et l’on voudrait qu’ils acceptent ce monde-là, qu’ils s’y plaisent et qu’ils participent à ce cauchemar ?

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)
 

ADULTE Et l’adulte serait peut-être plus résigné à sa propre descente vers la mort s’il n’y avait pas ses filles et ses fils derrière lui, qui vont continuer « la longue marche ».

L’adulte que je suis aime se souvenir de tout ce qu’il doit au jeune que je fus.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)
 

ADULTÈRE Les hommes friands d’adultère recherchent les femmes de leurs amis, mais ils méprisent la leur.

Plutarque (« La Sérénité Intérieure »)
 

ADVERSITÉ Ayant perdu mon pays à l’âge de seize ans, étant devenu réfugié à vingt-quatre ans, j’ai rencontré de très nombreuses difficultés durant ma vie. Lorsque j’y réfléchis, je m’aperçois que nombre d’entre elles étaient insurmontables. Non seulement elles étaient inévitables, mais on ne pouvait leur trouver de solution favorable. En ce qui concerne ma paix d’esprit et ma santé physique, je puis pourtant prétendre m’en être raisonnablement bien tiré, ce qui m’a permis d’affronter l’adversité avec toutes mes ressources, mentales, physiques et spirituelles. Si j’avais été submergé par l’inquiétude et le désespoir, ma santé en aurait souffert, et je me serais trouvé entravé dans mes actes.

Tenzin Gyatso (XIVe dalaï-lama), « Sagesse ancienne, monde moderne »
 

ADVERSITÉ C’est la moindre partie de l’homme que celle qui est caduque et périssable, que celle par où il prête le flanc aux coups de l’adversité. La meilleure partie de nous-mêmes, nous en sommes les maîtres. C’est celle en qui résident les biens les plus précieux, à savoir les croyances honnêtes, les sciences et les études qui ont pour fin la vertu.

Plutarque (« La Sérénité Intérieure »)
 

AFFAMÉ Que dire d’un monde où les budgets de course à la lune et aux armements sont cent fois supérieurs au budget de survie des affamés ?

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)
 

AFFECT Toute la difficulté consiste à sentir la montée de l’affect et à le dissoudre promptement dans le jugement.

Pierre Maréchaux (Introduction à « La Sérénité Intérieure », Plutarque)
 

AFFECTION Et même si nous ne rencontrons pas l’affection attentive des autres, il y a en nous une faculté d’amour qui nous permet de nous aimer nous-mêmes et d’être proches de nous.

Dom Anselm Grün, o.s.b., « Chacun cherche son ange »
 

AFFECTION

Celui qui ne s’aime pas lui-même est d’une fragilité inouïe. Il va vivre, suspendu à l’affection des autres comme le plongeur sous-marin à 50 m de fond ne vit que par sa bouteille d’oxygène. Un signe d’abandon, une parole de méchanceté et c’est comme un coup de couteau dans le tube du plongeur.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

AFFLICTION L’affliction selon Dieu est une tristesse de l’âme, une disposition d’un cœur pénétré de douleur qui lui fait rechercher avec transport ce dont il a soif ; et s’il échoue dans sa recherche, il le poursuit laborieusement et s’attache à ses traces en gémissant douloureusement.

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)
 

AFFLICTION
 
C’est une grande œuvre devant Dieu que de prier pour ceux qui nous offensent et qui nous font souffrir. En retour, le Seigneur te donnera sa grâce, tu connaîtras le Seigneur par le Saint-Esprit et tu supporteras avec joie toutes les afflictions à cause de Lui. Le Seigneur te donnera d’aimer le monde entier ; tu désireras ardemment le bien pour tous les hommes et tu prieras pour tous comme pour toi-même.

Starets Silouane (« Ecrits Spirituels »)

ÂGE (D’OR , D’ARGENT, DE BRONZE , DE FER)

L’âge d’or fut le premier âge de la création. En l’absence de tout justicier, spontanément, sans loi, la bonne foi et l’honnêteté y étaient pratiquées. Le châtiment et la crainte y étaient ignorés […] Le printemps était éternel, les tranquilles zéphyrs caressaient de leur souffle tiède les fleurs nées sans semence. Bientôt même la terre, sans l’intervention de la charrue, se couvrait de moissons, et le champ, sans aucun entretien, blanchissait de lourds épis ; c’était l’âge où coulaient des fleuves de lait, des fleuves de nectar, où le miel blond, goutte à goutte, tombait de la verte yeuse […]

Ensuite, lorsque Saturne eut été précipité dans les ténèbres du Tartare et que Jupiter fut le maître du monde, ce fut le tour d’une génération d’argent, d’un prix moindre que l’or, mais plus grand que le bronze aux reflets fauves. Jupiter réduisit la durée du printemps d’autrefois, et, avec l’hiver, l’été, le capricieux automne, et le printemps écourté, régla en quatre saisons le cours de l’année […] C’est alors que, pour la première fois, les hommes se réfugièrent dans des demeures ; et ces demeurent furent des grottes, des buissons touffus, des abris de branchages reliés par de l’écorce ; pour la première fois, les semences, dons de Cérès, furent enfouies dans les longs sillons, et le poids du joug fit gémir les jeunes taureaux.

A cette génération en succéda une troisième, de bronze, de tempérament plus rude, plus prompte à recourir à l’horreur des armes, ignorant cependant le crime. La dernière fut de fer, dont elle a la dureté. Du coup, ce fut l’invasion, dans un âge d’un pire métal, de tout ce que réprouvent les dieux, la déroute de l’honneur, de la franchise, de la loyauté ; à leur place s’installèrent la tromperie, la ruse, le piège insidieux, la violence, le criminel appétit de la possession […] Et ce n’est pas seulement des moissons et une nourriture légitime que l’on exigea de la richesse de la terre, mais on pénétra jusque dans ses entrailles […] On vit de rapt ; l’hôte n’est pas en sécurité auprès de son hôte, ni le gendre auprès de son beau-père ; entre frères même, la bonne entente est rare. L’époux est une menace pour la vie de son épouse, l’épouse pour celle de son mari […] La piété gît vaincue, et, la dernière des hôtes célestes, la vierge Astrée a abandonné la terre ruisselante de sang.

Ovide (« Les Métamorphoses »)
 

ÂGE TECHNIQUE Héritiers d’un âge technique, nous avons pu « vérifier » que le silence absolu et la beauté parfaite réveillent « quelque chose » en nous, qui est indispensable au bonheur, à la paix, à l’équilibre, à la rencontre des autres.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

AGRESSION A partir d’un certain degré de puissance, en effet, l’homme n’est plus une des « parties prenantes » de la chaîne écologique […], la prédation est devenue destruction, la Raubwirtschaft, l’ « économie de proie », peut enfin se donner libre cours, le divorce entre l’homme et sa biocénose est acquis, celui qui obéissait désormais commande ; la nature pour lui est une proie à saccager plus qu’un capital à ménager.

L’agression se développera dans tous les domaines, quadruplement favorisée dans le domaine technologique par un accroissement vertigineux de puissance ; dans celui de la pensée, par l’avènement de l’esprit scientifique ; dans celui des religions monothéistes, par un extraordinaire épanouissement des aspects les plus discutables de l’anthropocentrisme, l’orgueil, l’absence de sympathie pour les autres êtres vivants, la mystique de l’homme « roi de la création », etc. ; enfin, dans celui des structures socio-économiques, par le passage d’une économie de subsistance largement compatible avec le caractère communautaire des civilisations traditionnelles, à un système individualiste fondé sur le profit et prêt à écarter de son horizon limité tout ce qui ne se révélera pas immédiatement « rentable ».

Théodore Monod (« Et si l’Aventure Humaine Devait Échouer »)
 

AGRESSIVITÉ Si les lois ont pour moi plus d’importance que la vie, je retourne mon agressivité contre moi-même.

Dom Anselm Grün, o.s.b., « Chacun cherche son ange »
 

AGRESSIVITÉ Il se peut que la cruauté augmente dans la mesure même où la douceur serait rationnée. L’agressivité mauvaise n’est rien d’autre que la soif d’amour, frustrée. « Aime-moi ou je te hais » nous disent les « durs » au regard de nourrisson abandonné.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)
 

AIMER Sans être aimé par vous, Je vous ai aimés ineffablement.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)
 

AIMER Celui qui aime a besoin de savoir se perdre et se trouver […]

Aimer, c’est perdre le contrôle.

Paulo Coelho (« Sur le Bord de la Rivière Piedra… »)
 

AIMER Dès l’enfance, elle [Thérèse de Lisieux] présente cette « étoffe » dans laquelle se taillent les grandes destinées. Émotive et volontaire, caressante et capable de fortes colères, ne refusant à Dieu aucun sacrifice à travers les remous d’une sensibilité parfois exacerbée, éprise de savoir, et passionnée de vérité, elle nous apparaît surtout comme exceptionnellement douée pour aimer, si bien que la grâce a eu beau jeu de mettre en œuvre les richesses latentes de cette nature généreuse.

Fr. François de Sainte-Marie, introduction aux « Manuscrits Autobiographiques » de sainte Thérèse de Lisieux
 

AIMER Nombreux sont les humains qui ne savent pas aimer : c’est pourquoi ils possèdent, ils étouffent, ils gavent, ils flattent, ils enchaînent. D’une mère qui ne lâche pas son petit d’une semelle, ou d’un père complaisant qui passe tout à son enfant on ne peut dire qu’ils « aiment trop » : non, ils ont une peur immense d’être abandonnés […]

Sans amour, la vie ne vaut pas d’être vécue. L’avions-nous oublié, nous les adultes sérieux, réalistes, endurcis ? Avons-nous à ce point barricadé portes et fenêtres que nous refusions d’entendre ce cri ? Certes, que des enfants, des adolescents nous rappellent cette vérité première et qu’ils soient prêts à en mourir, cela nous remue étrangement. Mais cette constatation s’accompagne de douleur, elle rouvre une blessure que chacun avait colmatée afin de vivre bien tranquillement. Car chacun le sait au fond de lui : plus il développera ses capacités d’attention et d’amour, et plus il sera bouleversé, déchiré, crucifié. Alors, mieux vaut rester dans son bunker solide, dans son pavillon coquet. Sans folie, sans grandeur, mais à l’abri.

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)
 

AIMER Si l’homme ne sait pas que Dieu l’aime d’un amour fou, l’amour des autres sera-t-il assez fort pour compenser ce manque ?

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)
 

AIMER SON PROCHAIN

Aimer son prochain sans aimer Dieu est un amour vrai, mais orphelin.

Daniel Bourguet (« Vers un Chemin de Spiritualité »)
 

ALEXANDRE LE GRAND

Deux siècles seulement après Cyrus, en 330, Alexandre le Grand, une fois jetée à bas la monumentale construction achéménide, a mis la main, à son tour, sur le pays entier, incorporé, après sa mort, à un nouvel organisme étranger, le royaume des Séleucides, duquel Babylone n’était même plus la capitale.

Jean Bottéro (« La plus vieille religion – En Mésopotamie »)
 

ALIÉNÉ Tout homme est un aliéné dans la mesure où il est devenu un autre que lui-même.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)
 

ALLÉGRESSE Maintenant Je vais t’expliquer ce que tu m’as demandé au sujet du signe, dont Je t’ai dit que Je le donnais dans l’âme, pour connaître la visite que reçoit l’âme, par vision ou autre consolation qu’il lui semble recevoir. Et je t’ai dit par quel signe elle pouvait reconnaître que c’était de moi ou non. Le signe était l’allégresse qui reste dans l’âme après la visite, et la faim des vertus, et spécialement ointe de la vertu de la vraie humilité, ardente dans le feu de la divine charité […] Maintenant Je te dis que parfois l’âme pourra avoir cette allégresse et avec cette allégresse elle s’éloignera de l’oraison ; si cette allégresse se trouve sans l’ardent désir de la vertu, ointe d’humilité et brûlante dans la fournaise de ma divine charité, cette visite ou consolation ou vision qu’elle a reçue est du démon et non de moi, bien qu’elle sente le signe de l’allégresse. Mais parce que l’allégresse n’est pas unie au désir de la vertu, comme Je t’ai dit, tu peux voir que manifestement c’est une allégresse tirée de l’attachement qu’elle avait à sa propre consolation mentale […] Vraiment ce signe est démonstratif qui te démontre ce qui est tromperie et ce qui n’est pas tromperie ; c’est-à-dire, entre l’allégresse que tu reçois de moi en vérité dans ton esprit, et l’allégresse que tu recevrais par amour-propre spirituel, c’est-à-dire de l’amour et du désir que tu aurais placés dans ta propre consolation.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)
 

AMASSER N’ayons pas l’air, ô moine, d’avoir moins de foi que les oiseaux ; en effet, ils n’ont, eux, aucun souci, et ils n’amassent rien (cf. Mt 6, 26).

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)
 

ÂME De nos jours, certains scientifiques cherchent encore mais vainement l’âme dans un coin du cerveau, à la façon dont un cosmonaute américain avait déclaré, de retour d’un voyage spatial, n’avoir pas trouvé Dieu dans le ciel…

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)
 

ÂME L'âme peut s'élever si elle est entraînée par le noûs , elle peut alors participer à la connaissance, mais c'est le noûs qui s'élève à la connaissance divine, au-delà du rationnel, de la déduction, du sentiment, de la logique.

Eugraph Kovalevsky (« La Quête de l'Esprit »)
 

ÂME L’âme, Je l’ai créée à mon image et similitude en lui donnant l’intelligence, la mémoire, la volonté. L’intelligence est la plus noble partie de l’âme ; cette intelligence est mue par le désir, et l’intelligence nourrit le désir ; et la main de l’amour, c’est-à-dire le désir, remplit la mémoire de mon souvenir et de celui des bienfaits qu’elle a reçus. Ce souvenir la fait active et non négligente, la fait reconnaissante et non ingrate. C’est ainsi que l’une des puissances aide l’autre, et ainsi se nourrit l’âme dans la vie de la grâce.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)
 

ÂME (FOND DE L’~)

Un maître [Saint Augustin] dit, celui qui le mieux a parlé de l’âme, que tout le savoir humain ne pénètre jamais là où l’âme est dans son fond. Ce qu’est l’âme, cela relève d’un savoir surnaturel […] L’âme prend son être de Dieu sans intermédiaire ; c’est pourquoi Dieu est plus proche de l’âme qu’elle ne l’est d’elle-même ; c’est pourquoi Dieu est dans le fond de l’âme avec toute sa déité.

Maître Eckhart (Sermons VII et X en allemand )
 

ÂME/CORPS Comme l’âme est faite immortelle, immobile et stabilisée en moi, de même le corps en cette union devient immortel : ayant perdu sa lourdeur il est fait subtil et léger. Sache donc que le corps glorifié passerait par le milieu du mur, ni le feu ni l’eau ne l’offenserait, non par leur vertu mais par la vertu de l’âme, vertu qui est mienne, donnée à elle par grâce, et par l’amour ineffable je l’ai créée à mon image et ressemblance.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)
 

ÂME/CORPS Ne violons pas notre unité naturelle en mettant en opposition le corps et l’âme, comme si l’âme était bonne et le corps mauvais. Corps et âme subsistent ensemble dans la réalité de la personne intérieure cachée. Lorsqu’ils se séparent, il n’y a plus de personne humaine, plus de réalité vivante faite à l’image de Dieu. Cette « union » du corps et de l’âme en une personne est l’une des choses qui font de l’homme l’image de Dieu ; et aucun homme ne doit séparer ce que Dieu a uni sans courir le danger de perdre la raison.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)
 

ÂME/ESPRIT Ce qui est appelé « âme » dans une vision ternaire de l’homme, c’est le monde mouvant, intermédiaire entre le corps terrestre et l’esprit de nature divine : il est fait d’émotions, de sentiments, d’images et de pensées, et il est appelé aux métamorphoses et aux transformations. Mais lorsque Socrate, les néo-platoniciens, les mystiques parlent de l’ « âme », c’est de l’âme-esprit qu’il s’agit : le principe lumineux, transcendant, immortel de l’être humain.

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)
 

AMERTUME L’amertume est un mouvement plein d’aigreur qui s’installe dans l’âme.

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)
 

AMI Celui qui désire être l’ami de Dieu doit rester seul ou avoir le monde entier pour ami.

Mahatma Gandhi (« Tous les hommes sont frères »)
 

AMITIÉ Et qu’il n’y ait d’autre but à l’amitié que l’approfondissement de l’être. Car l’amour qui recherche autre chose que la révélation de son mystère n’est pas de l’amour mais un filet que l’on jette : seul l’inutile s’y
trouve attrapé.

Khalil Gibran (« Le Prophète »)
 

AMOUR C’est seulement lorsque l’âme reçoit en elle l’ « effluve » qui vient du Bien, qu’elle s’émeut : elle est alors saisie d’un transport bachique et remplie de désirs qui l’aiguillonnent. C’est alors que naît l’amour.

Plotin (« Ennéades »)
 

AMOUR Mais mon amour vous a créés, mon amour vous conserve.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)
 

AMOUR Peut-être l’amour nous fait-il vieillir avant l’heure et redevenir jeunes quand la jeunesse s’en est allée […]

L’amour peut nous mener en enfer ou au paradis, mais il nous mène toujours quelque part. Il faut l’accepter, parce qu’il est ce qui nourrit notre existence. Si nous nous dérobons, nous mourrons de faim en ayant sous les yeux les branches chargées de fruits de l’arbre de la vie, sans oser tendre la main pour les cueillir. Il faut aller chercher l’amour où qu’il soit, quand bien même cela peut signifier des heures, des jours, des semaines de déception et de tristesse. Parce que, dès le moment où nous partirons en quête de l’amour, lui aussi partira à notre rencontre.

Et nous sauvera.

Paulo Coelho (« Sur le Bord de la Rivière Piedra… »)
 

AMOUR Qui a reconnu l'amour de Dieu aime tout le monde. Il ne murmure pas sur son destin car les souffrances, portées en Dieu, nous conduisent à la joie éternelle.

Starets Silouane (« Ecrits Spirituels »)
 

AMOUR L'amour du Christ, en tant que force divine, comme don du Saint-Esprit, de l'unique Esprit qui agit en tous, établit ontologiquement les liens de l'unité ; l'amour s'assimile la vie de l'être aimé.

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)
 

AMOUR De même que l’amour peut vous couronner, de même il peut vous crucifier. Car il est fait pour vous aider à croître comme pour vous élaguer.

Khalil Gibran (« Le Prophète »)
 

AMOUR Le spectacle de la vie divine qui se meut dans le monde des Formes nous enflamme d’amour. Mais pourquoi sommes-nous épris d’amour ? Qu’est-ce que l’amour ? Un objet quelconque, si beau soit-il, peut-il suffire à expliquer l’amour ? En fait, dans le moindre amour, il y a le pressentiment de l’infini, de ce qui dépasse toute forme, c’est-à-dire du Bien absolu.

Pierre Hadot (« Plotin ou la Simplicité du Regard »)

AMOUR L’amour existe-t-il au sens de l’absolu, enraciné dans un fondement éternel, et non comme simple inclination ou passion humaine, comme habitude et fidélité contractuelle ?

Karl Jaspers (« Introduction à la Philosophie »)
 

AMOUR La Charité me donna la clé de ma vocation. Je compris que si l’Église avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l’Église avait un cœur, et que ce Cœur était BRULANT d’AMOUR. Je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Église, que si l’Amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang… Je compris que l’AMOUR RENFERMAIT TOUTES LES VOCATIONS, QUE L’AMOUR ETAIT TOUT, QU’IL EMBRASSAIT TOUS LES TEMPS ET TOUS LES LIEUX…EN UN MOT, QU’IL EST ETERNEL !…

Alors, dans l’excès de ma joie délirante, je me suis écriée : O Jésus, mon Amour… ma vocation, enfin je l’ai trouvée, MA VOCATION, c’est l’AMOUR !

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)
 

AMOUR […] l’amour vrai est toujours le fruit de la maturité spirituelle.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)
 

AMOUR Ensuite, il y eut le contact avec les malades de l’hôpital de Bobo Dioulasso en Haute-Volta… Visages humains défigurés par la souffrance ou transfigurés par l’imminence de la mort. J’aimais chacun de ces êtres à la folie. Je me demandais parfois d’où pouvait bien me venir cet élan, ce désir d’écouter, de soulager, de délivrer… Aujourd’hui, je crois savoir. Dieu nous a faits à Son Image… à l’état d’ébauche, de germe, de projet. Il est l’Amour… la Tendresse absolue.

Nous vivons en Dieu sans le savoir, car tout amour véritable a quelque chose de religieux, d’éternel.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)
 

AMOUR (SOIF D’~) Les anorexiques, eux, se sentent étrangers à cette terre et déjà en partance. Ils veulent s’alléger, se démarquer du monde temporel, se dégager de tout ce qui leur paraît pesant et contingent. Même si leur soif d’amour est immense, ils cherchent ailleurs, du côté du ciel et de l’esprit, réponse à leur attente – ce qui les rend inaccessibles à leurs proches.

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)
 

AMOUR DE DIEU Mais l’amour d’une mère est peu de chose en comparaison de l’amour de Dieu, tant celui-ci est grand et insatiable.

Starets Silouane (« Ecrits Spirituels »)
 

AMOUR DES HOMMES

Je suis un vieillard et je me prépare à mourir, et j’écris la vérité par amour des hommes.

Starets Silouane (« Ecrits Spirituels »)
 

AMOUR DE SOI Tu sais que tout mal est fondé dans l’amour de soi, cet amour étant un nuage qui enlève les lumières de la raison, raison qui tient en elle la lumière de la foi, et l’on ne perd pas l’une sans perdre l’autre.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)

AMOUR DU PÈRE La magnifique figure que tu aperçois au midi des espaces aériens et dans le secret de Dieu, et dont l’apparence est humaine, symbolise en effet cet amour du Père des cieux. Elle est l’amour : au sein de l’énergie de la déité pérenne, dans le mystère de ses dons, elle est une merveille d’une insigne beauté. Si elle a l’apparence humaine, c’est que le Fils de Dieu s’est revêtu de chair, pour arracher l’homme à la perdition dans le service de l’amour. Voilà pourquoi ce visage est d’une telle beauté, d’une telle clarté. Voilà pourquoi il te serait plus facile de contempler le soleil que de contempler ce visage. La profusion de l’amour en effet rayonne, étincelle d’une brillance si sublime, si fulgurante qu’elle dépasse, d’une manière inconcevable pour nos sens, tout acte de compréhension humaine qui assure d’habitude dans l’âme la connaissance des sujets les plus divers. Nous le montrons ici par un symbole, qui te permet de reconnaître dans la foi ce que les yeux extérieurs ne peuvent réellement contempler.

[…] il est impossible de séparer l’amour de Dieu et celui du prochain, lorsqu’ils s’expriment dans l’unité de la foi dans un suprême désir. Quand, dépouillées en même temps qu’Adam du vêtement céleste, ces deux amours séjournent dans les ombres de la mort, la sainte déité dérobe aux hommes l’éclat incommensurable de leur gloire.

Hildegarde de Bingen (« Le Livre des Œuvres Divines »)

AMOUR-PROPRE Tout l’amour de ce monde est bâti sur l’amour-propre. Si tu l’avais laissé, tu aurais laissé le monde entier.

Maître Eckhart (Sermon VI en allemand )
 

AMOUR-PROPRE L’amour-propre se préoccupe de lui-même. Moins hautain que l’orgueil qui toise et s’enfle de son importance, il redoute le jugement qui le confronte aux autres hommes, et qui tantôt l’élève et tantôt l’humilie. Car au plaisir qu’il tire de l’éloge, il unit souvent le soupçon de n’être point loué à sa mesure. Et c’est ainsi que mortifié par les tiédeurs ou les oublis, parfois il se sépare et nourrit son dépit dans un silence blessé.

Louis Sahuc (« La Grâce d’Ecouter »)
 

AMOUR-PROPRE Les hommes se regardent de trop près pour se voir tels qu'ils sont. Comme ils n'aperçoivent leurs vertus et leurs vices qu'au travers de leur amour-propre, qui embellit tout, ils sont toujours d'eux-mêmes des témoins infidèles et des juges corrompus.

Montesquieu (« Éloge de la Sincérité »)
 

AMOUR-PROPRE Et ainsi l’amour-propre qui enlève charité et dilection pour le prochain est principe et fondement de tout mal.
Tous les scandales, haine et cruauté et tout ce qui n’est pas bien procèdent de cette racine de l’amour-propre. Il a empoisonné le monde entier et a rendu malade le corps mystique de la sainte Église et le corps universel de la religion chrétienne, parce que Je te l’ai dit, dans le prochain, dans sa charité se fondent toutes les vertus ; et telle est la vérité.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)
 

AMOUREUX C’est Dieu qui donne à l’amoureux ce regard miraculeux où la splendeur spirituelle de « l’autre » est devinée, aperçue… Dieu prête son regard pour que l’on puisse s’émerveiller de cette âme créée à Son Image, à un unique exemplaire, plus précieuse à elle seule que l’univers tout entier.

Ce que Dieu est pour chacun de nous, l’homme doit apprendre à l’être pour sa femme, la femme pour son mari.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)
 

AMOUREUX

Le véritable amoureux sait à quel point il est libéré de l'obsession sexuelle, et c'est là le test bien connu de l'authenticité de son amour.

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)

AN NOUVEAU […] la célébration de l’An nouveau (zag-muk, en sumérien : « Seuil de l’année » ; et, en akkadien, rêš šatti, « Début de l’année ») portait, elle aussi, une forte charge politique, en même temps que religieuse et émotionnelle. Sa signification première et essentielle était pourtant d’abord « cosmique » : on exaltait les dieux pour y renouveler, non seulement le temps, avec l’entrée dans un cycle nouveau, mais l’univers lui-même, comme s’Ils le recréaient pour le lancer encore dans le dévalement de la durée […]

Jean Bottéro (« La plus vieille religion – En Mésopotamie »)
 

ANGE DE BALAAM Chez les enfants, l’ange de Balaam se manifeste parfois, dans certaines situations, par la rébellion, le refus. Les parents pensent que leur enfant est tout simplement rétif et ne veut en faire qu’à sa tête. Pour sûr, ce peut être le cas ; mais parfois aussi, l’enfant sait très bien ce qu’il ne veut pas, et pourquoi. Il perçoit d’instinct l’ange au milieu du chemin, il sent que ce chemin ne mène pas au but. Au lieu de battre l’ânesse, comme Balaam, les parents feraient mieux de commencer par écouter leur enfant avec attention, afin de savoir pourquoi il ne veut plus avancer. Il se peut que l’enfant ne soit pas en mesure de l’expliquer ; mais d’après la façon qu’il a d’exprimer son refus, les parents doivent arriver à sentir s’il est simplement rétif, ou s’il n’y a pas là un ange qui barre la route. Peut-être l’ange s’exprime-t-il à travers la peur qui garde l’enfant de s’engager dans des situations qui sont trop difficiles pour lui.

Dom Anselm Grün, o.s.b., « Chacun cherche son ange »
 

ANGOISSE Le Christ n’est pas venu pour préserver l’homme de la souffrance et de la mort, mais pour nous apprendre à les traverser courageusement avec lui afin de déboucher sur la Vie. Il ne porte pas pour autant un intérêt curieux à l’angoisse ni ne l’encourage en disant : « Soyez angoissés et angoissez-vous les uns les autres. », mais plutôt : « Aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13/34). L’angoisse n’est pas un état permanent à rechercher, elle est un passage obligé pour grandir dans la confiance et l’amour […]

Bernard Dubois (« Le Mystère de l’Angoisse »), Sources Vives n° 103, « L’Angoisse »)
 

ANIMA / ANIMUS / SPIRITUS (PSYCHÈ / NOÛS / PNEUMA)

Selon la théologie traditionnelle, les Pères de l’Eglise grecque donnaient trois noms à ces trois aspects [conscient, inconscient, foi] de l’esprit humain. L’âme « animale » inconsciente et non raisonnable était l’anima ou psychè, domaine de l’automatisme où l’homme agit en organisme psychophysique. Cette anima est une sorte de principe féminin, ou passif, de l’homme. Puis, il y a la raison ; le principe lucide conscient, actif ; l’animus ou noûs. L’esprit est ici principe masculin, l’intelligence qui commande, raisonne, guide notre activité avec prudence et réflexion. Il gouverne le principe féminin, l’anima passive. L’anima est Eve, l’animus Adam. Par suite du péché originel, Eve tente Adam et, sa pensée raisonnée cédant à ses impulsions aveugles, il se laisse gouverner par l’automatisme des réactions passionnées, par les réflexes conditionnés plutôt que par les principes moraux.

Cependant, l’homme n’est pas seulement composé d’une anima gouvernée par l’animus, d’un principe masculin et d’un principe féminin. Il en est un plus élevé qui transcende les distinctions de masculin et de féminin, d’actif et de passif, de réfléchi et d’instinctif. Ce principe plus élevé dans lequel se fondent les deux autres pour monter jusqu’à Dieu est le spiritus ou pneuma.

Ce n’est pas seulement un attribut de l’homme, c’est l’homme lui-même, uni, vivifié, élevé au-dessus de lui-même et inspiré par Dieu. L’homme atteint là son plein développement. L’homme n’est vraiment homme que lorsqu’il forme, avec Dieu, un « esprit ». L’homme est « esprit » lorsqu’il est à la fois anima, animus et spiritus. Ces trois choses n’en font d’ailleurs qu’une. Et lorsqu’elles sont parfaitement ordonnées dans leur unité, tout en gardant leurs qualités intrinsèques, l’homme est recréé à l’image de la Sainte Trinité.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)
 

ANIMALITÉ L’homme n’est pas ce qu’il voudrait ou devrait être, l’homme peut être maître de la nature sans l’être de lui-même, l’homme ne paraît pas, dans bien des domaines, avoir beaucoup dépassé le stade de l’animalité.

Franz Leenhardt, cité par Théodore Monod (« Et si l’Aventure Humaine Devait Échouer »)

ANIMAUX

Les enfants communiquent souvent avec leur ange en manifestant de l’amour pour les animaux.

Dom Anselm Grün, o.s.b., « Chacun cherche son ange »

ANNÉE NOUVELLE Toute Nouvelle Année est une reprise du temps à son commencement, c’est-à-dire une répétition de la cosmogonie.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)
 

ANNÉE SOLAIRE L’adoption de l’année solaire comme unité de temps est d’origine égyptienne. La plupart des autres cultures historiques (et l’Égypte elle-même jusqu’à une certaine époque) connaissaient une année, à la fois lunaire et solaire, de 360 jours (soit 12 mois de chacun 30 jours) auxquels ont ajoutait 5 jours intercalaires (les épagomènes).

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)
 

ANOREXIQUE Mais eux, les jeunes gens qualifiés d’anorexiques, d’une façon à la fois plus persévérante et plus feutrée que ceux qui se suicident, ils ne cherchent qu’à « changer de monde ». Et on continue de leur resservir le même plat.
Leur seule manière d’être au monde consiste à refuser ce dernier. Alors, on leur fournit des tranquillisants, des somnifères et antidépresseurs afin d’engourdir leur conscience trop vive, trop douloureuse.
Voilà pourquoi ces jeunes gens me touchent infiniment. Ils apparaissent non pas malades ni déséquilibrés mais extrêmement lucides et redoutablement sains au milieu d’une société adonnée à la vulgarité et à l’insignifiance.

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)
 

ANTHROPOCENTRIQUE (COURANT)

Il faut humblement l’avouer : les trois grands monothéismes, les gens du Livre, Ahel al-Kitab, comme disent les musulmans, se sont enfermés dans la conception triomphaliste d’un homme préposé à la domination du monde, ayant spécifiquement reçu du Créateur un droit de vie ou de mort sur toute créature, et peu enclin à accepter la solidarité qui devrait unir tous les vivants, moins encore la pitié et la miséricorde.

Ce mythe orgueilleux du « roi » de la création est, il faut le reconnaître, parfaitement scripturaire, et l’on ne sera donc pas surpris de s’installer à titre de postulat au cœur de la théologie chrétienne, de s’y barricader pendant des siècles et de ne guère manifester encore l’intention d’en sortir. Ajoutons d’ailleurs que ce puissant courant anthropocentrique , qui veut un cosmos créé pour une espèce animale particulière, l’Homo sapiens, s’est vu puissamment renforcé par l’insensibilité du cartésianisme à l’endroit de l’animal […]

Théodore Monod (« Et si l’Aventure Humaine Devait Échouer »)
 

ANTHROPOMORPHISME

Toute religion doit commencer par une sorte d’anthropomorphisme. Une divinité trop éloignée de l’humanité, tel le Moteur immobile d’Aristote, ne peut inspirer de quête spirituelle.

Karen Armstrong (« Histoire de Dieu »)
 

ANTHROPOMORPHISME

En Mésopotamie, le Culte, la fonction « active » de la religion, s’identifiait donc au « service des dieux », à Leur entretien. Il ne s’agissait de rien d’autre que de leur fournir – comme les sujets à leur roi – « le vivre et le couvert » : à savoir, en quantité et en qualité, tous les biens de consommation et d’usage, de nécessité et de luxe, avec l’éclat, le faste et la munificence dignes de Leur majesté, pour combler tous les besoins et les désirs que leur prêtait l’anthropomorphisme.

Jean Bottéro (« La plus vieille religion – En Mésopotamie »)
 

APHRODITE Puis elle sortit de l’eau, la belle déesse vénérée – et à l’entour l’herbe, sous ses pieds vifs, grandissait – Celle-là, c’est Aphrodite, déesse née de l’aphros, de l’écume, et encore Cythérée à la belle couronne. Voilà comment l’appellent dieux et hommes, parce que c’est dans l’écume, l’aphros, qu’elle prit corps ; ou encore : Cythérée, parce qu’elle toucha à Cythère, Cyprogénée, parce qu’elle naquit à Chypre baignée des flots, et encore Philommèdée, Amie du sexe , parce que c’est du sexe qu’elle sortit pour faire son apparition.

Hésiode (« Théogonie », traduction Annie Bonnafé)
 

APOCATASTASE

[…] dans les courants les plus représentatifs de l’Orient, l’Expiation s’exprimera plutôt en termes physico-ontologiques qu’en termes éthico-juridiques. Le but ici n’est point le « rachat », pas même le « salut » (dans le sens « salutiste » ou individuel) mais l’apocatastase , la restauration et la guérison universelles.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

APODICTIQUE Dieu n’est pas un objet de connaissance, il ne peut pas être dévoilé de façon apodictique. Dieu n’est pas non plus un objet de l’expérience sensible. Il est invisible. On ne peut pas le regarder, on ne peut que croire en lui.

Karl Jaspers (« Introduction à la Philosophie »)
 

APOPHATISME Dès qu’on quitte les cimes de l’apophatisme , la raison jette le filet de ses propres dimensions et emprisonne le mystère […] La théologie dite apophatique, négative, avertit du danger de la seule connaissance conceptuelle : « les concepts de Dieu créent des idoles » ; de Dieu, nous pouvons seulement savoir ce qu’il n’est pas. Elle procède par l’inconnaissance rationnelle et conduit à l’union mystique et à sa science indicible.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)
 

APPARENCE Exclure de la vie d’une paroisse tel chrétien faible et sans apparence, sous le prétexte qu’on ne peut rien en faire, peut précisément signifier repousser le Christ lui-même, qui frappe à notre porte sous l’aspect de ce frère misérable.

Dietrich Bonhoeffer (« De la Vie Communautaire »)
 

APPARENCE Ne te contente donc pas de regarder ce qu’il y a de si éclatant et de si vanté dans les fortunes que tu envies et que tu admires. Soulève, écarte l’espèce de tenture fleurie qui les couvre, je veux parler de l’opinion et de l’apparence, pénètre à l’intérieur, tu verras combien de misères, combien de dégoûts s’y cachent.

Plutarque (« La Sérénité Intérieure »)
 

APPELER LE SEIGNEUR

Appelle le Seigneur avec tout l’amour de ton cœur. Concentre dans cet appel tout ton désir et tu peux être sûr que Dieu te répondra […] Comme l’enfant charme et attendrit par son babillage le cœur de sa mère, ainsi le véritable adorateur, par ses paroles d’amour franches et humbles, attire à lui le Tout-puissant aimé de son cœur […] Le Bien-aimé t’attend. Tu n’as qu’à prononcer son Nom et il accourra vers toi.

Swâmi Râmdâs (« Présence de Râm »)
 

ARAMÉEN […] mille ans après les Amurrites, d’autres Sémites, descendus à leur tout du nord-ouest en une longue suite, sont venus, comme leurs prédécesseurs, s’introduire dans le pays. Leur langue, l’araméen, était, elle aussi, particulière et récemment formée, dans la grande famille sémitique. Et c’est également le nom générique que nous leur donnons, même si leur multitude, étirée dans le temps, recouvrait plusieurs dénominations spécifiques et tribales, et en particulier celle – mal connue en elle-même – de Chaldéens. Ils apportaient avec eux un trésor : l’alphabet, « inventé », en Syrie-Palestine, sans doute autour de 1500 [av. J.-C.], et qui simplifiait extraordinairement l’écriture, mais dont les lettrés mésopotamiens feront toujours fi, même si l’avenir devait lui appartenir.

Jean Bottéro (« La plus vieille religion – En Mésopotamie »)
 

ARCHE L'arche symbolise la demeure intérieure.

Alphonse Goettmann (« Le Chemin » n° 48)
 

ARCHÉTYPE Toutes les cités babyloniennes avaient leurs archétypes dans des constellations : Sippar dans le Cancer, Ninive dans la Grande Ourse, Assur dans Acturus, etc. […] Non seulement un modèle précède l’architecture terrestre, mais encore il se trouve dans une « région » idéale (céleste) de l’éternité.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)
 

ARDEUR L'ardeur tombe malade lorsqu'elle jette le trouble dans l'alliance divine pour protéger d'autres liens.

Daniel Bourguet (« Les Maladies de la Vie Spirituelle »)
 

ARÈNE La vie elle-même est pour nous aussi une arène, dans laquelle nous descendons chaque matin pour offrir un mourir joyeux à Celui qui nous a déjà ressuscités.

A. & R. Goettmann (« Sagesse et Pratiques du Christianisme »)
 

ARGENT L’amour de l’argent est l’adoration des idoles […], la fille du manque de foi. Il prend prétexte de la maladie, prévoit la vieillesse, suggère que la sécheresse va venir, annonce à l’avance la famine.

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)
 

ARGENT Mais de façon générale, même si l’argent nous apporte une forme de bonheur, celle-ci est du genre que l’argent peut acheter, des objets matériels ou des expériences qui s’adressent aux sens, et dont nous verrons […] qu’ils deviennent eux-mêmes source de souffrance.

Tenzin Gyatso, XIVe Dalaï-Lama (« Sagesse ancienne, monde moderne »)
 

ARGENT Si vous avez de l’argent, dites-vous que la seule raison pour laquelle Dieu a permis qu’il tombât entre vos mains est peut-être que vous trouviez joie et perfection à le distribuer.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)
 

ARGENT Le soin de gagner de l’argent et l’attention constante à le conserver augmentent la richesse, mais l’indifférence et le mépris pour l’argent constituent un important viatique pour la philosophie.

Plutarque (« La Sérénité Intérieure »)
 

ARGILE Nous venons tous d’une même argile.

Louis Sahuc (« La Grâce d’Ecouter »)
 

ARME ATOMIQUE Je ne voudrais pas qu’on puisse dire dans cinq cents ans qu’il n’existait aucune forme de contestation contre un État qui se glorifie de posséder l’arme atomique.

Théodore Monod (« Révérence à la vie »)
 

ART La vraie fonction de l’art est « heuristique » : par lui, nous découvrons, nous « inventons », au travers de l’œuvre qui cherche à l’imiter, le modèle éternel, l’Idée, dont la réalité sensible n’était qu’une image.

Pierre Hadot (« Plotin ou la Simplicité du Regard »)
 

 

ASCÈSE

Il y a une ascèse de mortification, de mise à mort qui traite le corps comme un objet, et une ascèse de transfiguration qui consiste à accorder le corps à l'esprit.

Rachel et Alphonse Goettmann (« Prière de Jésus, Prière du Cœur »)

ASCÈSE L'ascèse intériorisée exigera le jeûne des pensées dispersantes, des amours idolâtres, y compris d'un dieu conçu comme une idole.

Marie-Magdeleine Davy (« Le Désert Intérieur »)
 

ASCÈSE Or, dès la première civilisation humaine à Sumer et sans doute dès les temps préhistoriques, l’homme a cherché, en dépassant son corps, ce qui transcende son existence ; l’homme a régulé ou maîtrisé ses instincts et ses besoins afin d’atteindre à une autre puissance. Cette discipline qu’on appelle ascèse n’est pas la caractéristique d’une religion ni d’une école philosophique : c’est le propre de l’homme ; plus précisément, c’est le propre de l’humain en marche vers son être et vers l’Être.

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)
 

ASCÈTE Un artiste travaille sur la matière de ce monde – un ascète s’enfante, sculpte son propre visage et tisse tout son être avec la lumière divine […]

Le sens grandiose de l’ascèse est dans l’aspiration à la vraie nature ; sa lutte n’est pas contre la chair mais contre les déformations de celle-ci et leur principe. Dès lors il ne s’agit pas tant de pardon ou de restitution de la grâce que de la métamorphose d’une complète guérison. L’état ascétique de la « passion impassible » anticipe le siècle futur, et la soumission des bêtes sauvages aux saints, parle puissamment d’un éon différent.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)
 

ASSERVISSEMENT Instinctivement l’âme humaine cherche une autre âme avec qui se confondre, soit sur le plan de l’amour soit, ce qui revient au même, sur le plan de l’asservissement du prochain à sa propre volonté de puissance. Tel est le jeu épuisant des forts à la recherche de l’admiration, de l’amour ou de la crainte des faibles.

Dietrich Bonhoeffer (« De la Vie Communautaire »)
 

ATHÉISME La toute-puissance de Dieu, c'est de devenir la Croix vivifiante, unique réponse au procès de l'athéisme sur la liberté et le mal.

Paul Evdokimov (« La Nouveauté de l’Esprit »)
 

ATHÉISME L’athéisme s’est étendu sur le monde occidental comme une nappe de cendres. Depuis un siècle, il n’a pas cessé de coloniser ce monde, de le faire marcher dans sa lumière grise. Même l’action la plus efficace semble répondre à un besoin de s’étourdir… pour oublier le non-sens de la vie.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)
 

ATTACHEMENT C’est l’attachement qui nous aveugle à la Réalité. Et c’est l’aveuglement qui nous maintient dans l’attachement.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)
 

ATTACHEMENT Il est impossible de se battre sur tous les fronts, en revanche il est capital de le faire sur un seul point à la fois. Le Christ propose un test qui permet de le découvrir : quel est mon penchant principal, où vont sans arrêt mes préférences, mes aspirations ? Car « là où est ton trésor, là est ton cœur ». Chacun a son Isaac, son unique attachement, qu’il est invité à sacrifier. Quel est mon Isaac ? Il n’y a pas de libération ni de sagesse sans mettre à silence ce qui crie le plus fort en moi.

A. & R. Goettmann (« Sagesse et Pratiques du Christianisme »)
 

ATTENDRISSEMENT Lorsqu’on aime quelqu’un, comment en être jaloux ? Lorsqu’on aime, on ne fait pas le dégoûté devant les misères de l’être aimé : elles sont source d’attendrissement, elles sont un chantier ouvert à notre propre créativité.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)
 

AUSCHWITZ Des événements tels que ceux qui se sont produits à Auschwitz nous rappellent sans pitié ce qui peut arriver quand des individus – et par extension des sociétés entières – perdent contact avec leur sentiment humain de base. Nous disposons de législations et de conventions internationales pour prévenir des désastres de cette sorte, mais nous pouvons tous constater que les atrocités n’en continuent pas moins. Car il y a plus important et plus efficace que les lois : le respect des sentiments d’autrui à un niveau tout simplement humain.

Tenzin Gyatso, XIVe Dalaï-Lama (« Sagesse ancienne, monde moderne »)
 

AUTRUI La souffrance que j’éprouve quand la communication avec autrui est imparfaite, la satisfaction extraordinaire que donne une communication véritable, ne m’atteindraient pas ainsi sur le plan philosophique si j’étais pour mon propre compte, et dans un solitude absolue, sûr de la vérité. Mais je n’existe qu’avec autrui ; seul, je ne suis rien.

Karl Jaspers (« Introduction à la Philosophie »)
 

AUTRUI […] l’attention à autrui décentre mon regard. Elle me détourne de moi-même, me dispose à plus d’ouverture, de générosité. Elle me rend plus disponible. Mais pour cela, il faut que j’accepte de recevoir quelque chose de lui, et c’est pourquoi il entre toujours de l’humilité dans le véritable respect de l’autre. De l’humilité, et pour ce qu’il m’apporte en me transformant, de la reconnaissance. Et l’on voit par là que le respect est aussi gratitude.

Louis Sahuc (« La Grâce d’Ecouter »)
 

AVENIR Devant tant d’écorces qui craquent, je parie pour la sève. Devant tant de vieilles outres qui se déchirent, je parie pour le vin nouveau… Un avenir fermente qui, déjà, est là. Le « royaume des cieux » est commencé. L’avenir appartient à ceux qui aiment.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)
 

AXIS MUNDI […] étant un Axis Mundi , la cité ou le temple sacré sont considérés comme point de rencontre entre le Ciel, la Terre et l’Enfer. […] L’enfer, le centre de la terre et la « porte » du ciel se trouvent donc sur le même axe, et c’est par cet axe que s’effectuait le passage d’une région cosmique à une autre.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)