D comme

DEBOUT/À GENOUX Pour se tenir debout devant les hommes,
Il faut demeurer à genoux devant Dieu.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

DÉCOURAGEMENT Car ils ignorent quel puissant secours c’est, pour se garantir du découragement, que de s’exercer à regarder le Destin en face et les yeux bien ouverts, que de ne pas se créer en soi-même des imaginations peu aguerries et sans consistance, à l’instar de quelqu’un qui dans l’ombre se berce d’une foule d’espérances vaines, qui cèdent toujours et ne résistent à rien.

Plutarque (« La Sérénité Intérieure »)

DÉESSE MÈRE Durant la période paléolithique par exemple, alors que l’agriculture se développait, le culte de la Déesse Mère exprima l’idée que la fertilité qui transformait la vie humaine était sacrée.

Karen Armstrong (« Histoire de Dieu »)

DÉFAUTS Le cheval fait du fumier dans l’étable. En soi le fumier est sordide et répand une odeur infecte. Cependant le même cheval le traîne avec beaucoup de travail dans les champs où il fait croître la précieuse récolte d’un beau froment ou d’un vin délicieux, récolte qui n’aurait pas été aussi bonne s’il n’y avait pas eu de fumier. Ton fumier à toi, ce sont tes propres défauts dont tu ne viens pas à bout pour l’instant, dont tu ne parviens ni à te défaire, ni à les dominer. Prends avec application la peine de les porter sur le champ de la très aimable volonté de Dieu, dans un véritable abandon de toi-même. Épands ton fumier dans ce noble champ et, sans aucun doute, il en sortira dans un humble abandon des fruits nobles et délicieux.

Jean Tauler (« Aux Amis de Dieu », sermon 6)

DÉGRADATION Intellectuellement, artistiquement, moralement, spirituellement, psychologiquement, sexuellement, le monde moderne représente une dégradation dont les contemporains auraient honte s’ils n’en étaient pas les victimes inconscientes.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

DÉIFICATION Le monde ne se suffit pas à lui-même ; il n'est pas créé en vue de lui-même, mais en fonction de la transfiguration finale et de la déification de la créature par la connaissance du Créateur.

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)

DÉITÉ Ô ma fille bien-aimée, combien est glorieuse cette âme qui si réellement a su passer de la mer tempétueuse jusqu’à moi, océan de paix, et a rempli le vase de son cœur dans la mer que Je suis, suprême éternelle Déité !

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)

DÉITÉ En sa prescience et en son opération, la déité forme un tout, à l’instar d’une roue. Elle est insécable. Elle n’a ni commencement ni terme ; personne ne peut l’embrasser : elle ignore en effet le temps. Comme un cercle enferme en soi tout ce qui en lui est caché, la déité sainte en elle enferme tout sans restriction : elle transcende tout ; personne n’a jamais pu encore, en sa puissance, la fragmenter ni la dominer ni l’achever.

Hildegarde de Bingen (« Le Livre des Œuvres Divines »)

DÉLUGE La Palestine, étant le pays le plus élevé – puisqu’elle était proche du sommet de la montagne cosmique , ne fut pas submergée par le Déluge. Un texte rabbinique dit : « La terre d’Israël n’a pas été noyée par le déluge. » […]

Les cités et les lieux saints sont assimilés aux sommets des montagnes cosmiques. C’est pour cela que Jérusalem et Sion n’ont pas été sumergées par le Déluge.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)

DÉLUGE [Jupiter] se disposait déjà à couvrir des traits de sa foudre toute la superficie de la terre , mais il craignit de voir l’éther sacré, au contact de tous ces feux, s’enflammer, et le monde s’embraser d’un pôle à l’autre. Il se rappelle aussi que, suivant le destin , un jour doit venir où la mer, où la terre, où le ciel , demeure divine, à son tour envahi par les flammes, brûleront, où la masse du monde, édifiée avec tant d’art, s’écroulera. Il repose ses carreaux fabriqués par les mains des Cyclopes . Un châtiment tout différent lui sourit : il va consommer sous les eaux [déluge] la perte du genre humain et, de tous les points du ciel, faire crever les nuages.

Aussitôt, il enferme l’Aquilon dans les antres d’Éole, et avec lui tous les vents qui mettent en déroute les nuages pris dans leurs tourbillons ; puis il lâche le Notus . Sur ses ailes humides, le Notus s’envole, son visage terrifiant couvert d’une obscurité de poix ; sa barbe est alourdie de pluie, l’eau coule de ses cheveux blancs, sur son front séjournent les brouillards, ses ailes, son sein ruissellent […] Mais la colère de Jupiter ne se borne pas aux limites du ciel, son domaine. Son frère, roi des flots azurés, vient à son aide et lui apporte le secours de ses eaux. Il convoque les fleuves. Dès qu’ils eurent pénétré dans la demeure de leur maître : « De longues exhortations sont », dit-il, « en ces circonstances, inutiles. Donnez libre cours à votre violence : c’est là ce qu’on vous demande. » […] Libres, les fleuves s’élancent hors de leur lit à travers les plaines ouvertes, entraînant tout ensemble avec les moissons, les arbres et les bêtes, les hommes et les maisons, les sanctuaires avec leur mobilier sacré […]

Ovide (« Les Métamorphoses »)

DEMANDER Je donne à qui demande et Je vous invite à demander.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)

DÉMONS Dis : Seigneur ! Je cherche un refuge auprès de toi contre les suggestions des démons.

Le Coran (Sourate XXIII, v. 98)

DÉMONS Il est plus important d'avoir à l'égard des démons l'attitude juste que de spéculer sur leur nature et leur essence.

Dom Anselm Grün, o.s.b. (« Aux Prises avec le Mal »)

DÉMONS […] une âme en état de grâce n’a rien à craindre des démons qui sont des lâches, capables de fuir devant le regard d’un enfant…

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

DÉMONSTRATIF (ARGUMENT)

A Dieu seul appartient l’argument démonstratif. S’il l’avait voulu, il vous aurait dirigés tous dans le droit chemin.

Le Coran (Sourate VI, v. 150)

DÉPENDANCE Toute la vie de l’être humain qui n’a pas résolu le problème de la dualité est fondée sur la dépendance, donc sur l’importance des relations qui le mettent en cause dans un contexte d’attachement.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

DÉPOUILLEMENT Il faut aux vigilants et « dynamiseurs » éveiller l’homme, le remettre dans l’axe d’une transcendance, d’une évolution, d’un dépouillement afin qu’il dégage son essence.

Théodore Monod (« Pèlerin du Désert »)

DÉPRESSION Nul être au monde ne peut dire qu’il n’a pas des heures de dépression aiguë, avec le sens déchirant de sa perte, le vide du désespoir, les affres de l’angoisse, l’anxiété et la désolation. Dans ces moments décisifs il a cherché une issue pour fuir cet état pénible. Il cherche une main assez forte pour l’arracher à ce bourbier de découragement. Son cœur meurtri appelle au secours, mais il ne reçoit de réponse de nulle part. Son esprit abattu tombe encore plus bas. Ses prétendus amis, parents et compagnons l’abandonnent. Qui donc alors pourrait le sauver et lui donner la paix ? Où est l’espoir pour lui ? Alors, comme un éclair, les mots des saints et des fidèles de Dieu font irruption dans son esprit. Oui, il y a un grand espoir, il y a un grand refuge, il y a un grand sauveur – et c’est Dieu.

Swâmi Râmdas (« Présence de Râm »)

DÉRISON/VÉNÉRATION

Et si enclin qu’il soit à la dérision, l’homme d’aujourd’hui reste néanmoins capable de vénération. J’en veux pour preuve le respect dont sont entourées les œuvres d’art du passé ; ce respect est si grand que les actes de négligence ou de destruction (comme en Chine naguère et en Afghanistan récemment) font un effet de scandale. On peut en conclure cette idée que pour l’homme actuel la révérence à l’égard de l’art du passé est une sorte d’introduction à la liberté de l’esprit dont la religion et la philosophie sont avec l’art lui-même les manifestations supérieures.

Jean-Louis Vieillard-Baron (« Quel avenir pour le christianisme dans la démocratie moderne ?), in Cités n° 12/2002

DÉSARROI L’insuffisance des parents dans la société contemporaine produit des fruits qui se manifestent par le désarroi des « jeunes », qu’ils soient ouvriers ou étudiants. On récolte ce qu’on a semé.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

DÉSERT Allez dans le désert, non pour fuir les hommes, mais pour les trouver en Dieu.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)

DÉSERT Le désert a forgé son disciple. Sans lui, aurais-je eu le goût pour la transparence, la rigueur, l’émerveillement ? […] C’est une école qui nous oblige à jeter la quincaillerie des pensées, à nous fortifier […] L’éducation que j’ai reçue de ma famille pastorale fut complétée par le baptême du désert, lequel devint mon diocèse et m’aida à guérir d’un amour non partagé. J’avais vingt ans, et la douleur persista dix ans. De ce fait, ma découverte du Sahara se doubla d’une vie fortement monacale […]

Le désert n’est pas complaisant. Il sculpte l’âme. Il tanne le corps. Il faut supporter le soleil intense du jour, le froid de la nuit. Trouver de l’eau, cette richesse. Supporter de perdre le sens du temps et de l’espace.

Théodore Monod (« Pèlerin du Désert »)

DÉSERT Le véritable désert gît au fond du cœur.

Kallistos Ware (« Le Royaume Intérieur »)

DÉSESPÉRER Après avoir vu Dieu dans le buisson, Moïse retourna en Egypte, c’est-à-dire dans les ténèbres, et se remit à fabriquer des briques pour Pharaon, image du Pharaon spirituel. Mais il revint de nouveau au buisson, et non seulement au buisson, mais à la montagne. Celui qui a compris cette figure ne désespérera jamais de lui-même. Job tomba dans la misère, mais il redevint ensuite deux fois plus riche qu’avant.

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)

DÉSESPOIR Le désespoir né d’un monde dont le soleil divin a été arraché, s’il ne m’était pas entré dans le cœur par une amie suicidée, sans doute serais-je passé à côté.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

DÉSESPOIR Le désespoir est pire que tout, c'est un blasphème contre Dieu, comme s'il n'était pas capable de nous sauver ou que la mesure de nos péchés puisse dépasser la mesure de la miséricorde de Dieu.

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)

DÉSIR Le désir est ce dynamisme que Dieu insuffle à sa création pour qu'elle s'élance vers lui [...] Car la visée du désir dans son élan originel, c'est Dieu.

Olivier Clément (« Sources Vives » n° 63 – « Comment Aimer? »)

DÉSIR L’inhabitation de la divinité en trois personnes dans les parfaits, qui se produit d’une manière consciente et sensible, n’est pas la satisfaction du désir, mais plutôt l’origine et la cause d’un désir plus vif et plus grand ; désormais cette présence ne laisse plus un instant de repos à celui qui en jouit ; elle le pousse sans cesse, comme dévoré et consumé par le feu, vers la flamme d’un désir de plus en plus divin.

Syméon le N. Théologien (« Chapitres Théol., Gnost. et Prat. »)

DÉSIRS Et Je suis le Père, qui vous donne le pain de la grâce par le moyen de cette porte, ma douce Vérité. Et parfois, pour éprouver vos désirs et votre persévérance, Je fais mine de ne pas vous entendre, mais Je vous entends et Je vous donne ce qui vous est nécessaire, Je vous donne la faim et la voix pour m’appeler ; et moi, voyant votre constance, Je réalise vos désirs quand ils sont ordonnés et dirigés vers moi.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)

DÉSIRS Au lieu de me faire du mal, de me porter à la vanité, les dons que le Bon Dieu m’a prodigués (sans que je les lui demande) me portent vers Lui, je vois

que Lui seul est immuable, que Lui seul peut remplir mes immenses désirs…

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

DÉSIR SPIRITUEL

Le propre du désir spirituel est de n’être jamais apaisé, de s’élever toujours. C’est une aspiration infinie.

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)

DESTIN La « destinée » de chacun répondait à son « nom », dans une mentalité […] où le nom était la chose nommée, sonorisée par la prononciation, et matérialisée par la mise en écrit. Par le destin qu’Ils lui avaient assigné, les dieux conféraient en somme à chaque être ce que nous appelons sa « nature », au sens ancien et philosophique de ce mot : ce qui lui était nécessaire pour accomplir le rôle qu’Ils lui avaient assigné, dans l’immense mécanique de l’Univers.

Jean Bottéro (« La plus vieille religion – En Mésopotamie »)

DESTIN L’homme qui a dit : « Je t’ai prévenu, ô destin ! et je suis à l’abri de toutes tes incursions », cet homme fait reposer sa confiance, non pas sur des verrous, sur des clefs, sur des murailles, mais sur des raisons, sur des principes qui sont à la disposition de qui les veut consulter.

Plutarque (« La Sérénité Intérieure »)

DÉSUNION Tout homme ou femme, en son architecture fondamentale, est totalement enraciné dans le Christ et inclus en lui. L'Adam pécheur, c'est-à-dire les êtres humains de tous les temps dans leur totalité et dans leur individualité, est un homme mutilé, qui ne cesse d'avoir ses sources vives en Dieu mais qui vit une désunion existentielle créée par le hiatus du non-amour, ce qui ne lui permet plus d'être pleinement irrigué par les flots d'amour du Père, du Fils, du Saint-Esprit.

Roland Maisonneuve (introduction au « Livre des Révélations », Julienne de Norwich)

DÉTACHEMENT Un petit feu suffit pour brûler beaucoup de bois ; et à l’aide d’une seule vertu , on échappe à toutes les passions que nous venons de dire. Cette vertu se nomme le détachement ; elle est engendrée par l’expérience et le goût de Dieu, et par la pensée du compte qu’il faudra rendre à l’heure de la mort .

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)

DÉTACHEMENT […] or il n’existe qu’un seul moyen noble de refuser le monde, il se nomme détachement.

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)

DÉTACHEMENT Le secret de la paix intérieure est le détachement. Le recueillement est impossible à l’homme qui se laisse mener par les désirs confus et changeants de sa volonté. Même si ces désirs tendent vers les biens spirituels, vers le recueillement, la paix, les satisfactions de la prière, s’ils ne sont que des désirs naturels et intéressés, ils rendent le recueillement difficile et même impossible.

Nous ne pourrons jamais avoir une paix intérieure et un recueillement parfaits si nous ne sommes pas détachés du désir même de cette paix et de ce recueillement. Nous ne pourrons jamais prier parfaitement si nous ne sommes pas détachés des satisfactions de la prière.

Si nous renonçons à tous ces désirs et si nous cherchons seulement la volonté de Dieu, Il nous donnera le recueillement et la paix au milieu des travaux, des luttes et des épreuves.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)

DÉTRUIRE On n’a pas le droit de détruire ce qu’on est incapable de créer.

Mahatma Gandhi (« Tous les hommes sont frères »)

DETTE Quand nous subirions mille morts pour le Christ, même alors nous ne pourrions acquitter toute notre dette. Car autre est le sang de Dieu, et autre le sang des serviteurs ; je veux dire quant à la dignité, mais non quant à la substance.

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)

DEUIL Le deuil est une dramatisation de l’événement, et, dans ce petit théâtre, il y a toujours de la complaisance. Pleurer sur autrui, c’est pleurer sur soi, c’est se laisser aller à une logorrhée complice : le deuil stoïcien doit fuir le discours.

Pierre Maréchaux (Introduction à « La Sérénité Intérieure », Plutarque)

DIALECTICIEN Le dialecticien n’écoute que lui-même. Il suit le cheminement de son propre esprit. Il assiste avec empressement les mouvements de sa propre pensée qui élabore inexorablement son système. Il assure ses plans, élève ses murailles, fortifie ses défenses, et donne l’assaut au futur prosélyte qu’il soumet bientôt

à sa loi.

Louis Sahuc (« La Grâce d’Ecouter »)

DIALECTIQUE La dialectique est le moyen, à travers le dialogue, de connaître « ce qui est ». En tant que connaissance vraie, qui se distingue de l’ignorance comme de l’opinion, elle est synonyme de philosophie : le philosophe est un dialecticien. La dialectique peut aussi être considérée comme la seule science véritable : elle est la connaissance de la réalité […] Elle est le raisonnement discursif à la faveur duquel la pensée et l’être des choses se rencontrent.

Luc Brisson, Jean-François Pradeau (« Le Vocabulaire de Platon »)

DIALOGUE Il est piquant de voir que de nos jours il n’est pas d’échange entre hommes de guerre, de syndicat ou de négoce, qui ne soit qualifié de dialogue. Il faut croire que ce mot-là chante à l’oreille une bien rassurante mélodie. Pourtant, qui ne se doute qu’à l’abri de salons dorés et sous le masque du dialogue – toujours « franc et ouvert » - des dialectiques, drapées dans le moins candide des euphémismes, se livrent aux plus acharnés des combats ? […] Or, l’homme de dialogue ne peut être que vrai, à l’image de la vérité qu’il sollicite.

Louis Sahuc (« La Grâce d’Ecouter »)

DIASTOLE ET SYSTOLE

La tristesse resserre le cœur de l'homme, le garrotte, tandis que la joie le dilate (diastole et systole).

Dom Anselm Grün, o.s.b. (« Aux Prises avec le Mal »)

DIEU Je suis votre Dieu immobile qui ne me meus pas ; Je ne me soustrais pas à aucune créature qui veuille venir à moi.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)

DIEU Et si vous voulez connaître Dieu, ne vous préoccupez pas de résoudre des énigmes. Regardez plutôt autour de vous et vous le verrez jouant avec vos enfants.

Khalil Gibran (« Le Prophète »)

DIEU Dieu, qui est à la fois l’esprit immanent et transcendant, qui est la Réalité unique, n’est pas seulement le Brahman silencieux et sans attributs, mais aussi une vérité révélée comme la lumière éternelle, l’amour, la paix et la béatitude infinie. Un contact prolongé avec cette Vérité, qui comprend tout, devrait nous permettre de recevoir ces divins attributs et de transformer l’ignorante et trébuchante nature humaine en l’expression même de la Lumière, de la béatitude et de l’amour divins […]

Dieu est l’ami des délaissés, le refuge des faibles et des malheureux […]

Dieu est un Pouvoir suprême qui agit toujours avec un cœur débordant d’amour et une infinie compassion. Toutes les activités du monde proviennent de ce cœur.

Swâmi Râmdas (« Présence de Râm »)

DIEU JUGE/DIEU MÉDECIN

Cette approche de Dieu médecin a particulièrement été retenue dans l’histoire de l’Église par les Pères grecs, alors que les Pères latins l’ont petit à petit délaissée, jusqu’à nous la faire oublier aujourd’hui, pour privilégier, jusqu’à l’hypertrophier parfois, celle de Dieu juge. Cette dérive occidentale est telle que nous avons de nos jours toutes les peines du monde à retrouver dans sa juste mesure cette révélation biblique de Dieu médecin, pourtant si importante […] Jésus ouvre nos yeux sur le visage oublié de Dieu, le visage du médecin […] C’est parce que les ecclésiastiques, démissionnant de leur vocation de thérapeute, ont tu les paroles guérissantes de Dieu, que les malades ont déserté les confessionnaux pour occuper les divans des psychothérapeutes […] C’est avec l’amour d’un père et la compétence d’un médecin, que Dieu va se précipiter au chevet de son fils malade.

Daniel Bourguet (« Les Maladies de la Vie Spirituelle »)

DIEU UNIQUE Le Dieu unique qui existe en Trois Personnes est un cercle de rapports dans lequel l’Amour, Sa réalité infinie, est toujours identique et toujours nouveau, toujours parfait et toujours entier, toujours à son commencement et jamais à sa fin, absolu, éternel et complet.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)

DIFFÉRENCE Or, si la perception des différences est nécessaire, la comparaison n’est jamais justifiée. Chaque élément de la manifestation est ce qu’il ne peut pas ne pas être dans l’ensemble des causes et des effets et il est toujours unique, singulier.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

DIFFÉRENCES/UNITÉ

Dans cette vision d’uniformité, l’adorateur ne retrouve pas les différences qui sont considérées comme réelles par l’âme qu’obsède l’ignorance. Il voit la même vérité dans tous les êtres et dans toutes les créatures. Les distinctions de caste, de croyance, de couleur et de race n’ont aucune signification pour lui. Il regarde avec la même vision d’égalité le savant brahmine et celui qu’on dit intouchable. Bref, sa vie est maintenant parfaitement heureuse, puisqu’il jouit de la paix et de la félicité de l’immortalité, basées sur son expérience d’harmonie, d’unité et de paix dans les manifestations variées de la vie et des phénomènes.

Swâmi Râmdâs (« Présence de Râm »)

DIFFÉREND Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous tous un seul peuple ; mais il a voulu éprouver votre fidélité à observer ce qu’il vous a donné. Courez à l’envi les uns des autres vers les bonnes actions ; vous retournerez tous à Dieu ; il vous éclaircira lui-même l’objet de vos différends.

Le Coran (Sourate V, v. 53)

DIFFÉREND Les hommes ont deux voies pour terminer leurs différends, celle du droit et celle de la force ; mais telle est la nature des choses que toujours l'une commence là où l'autre finit.

John Locke (« Lettre sur la Tolérance »)

DIFFÉREND Dans la douceur de Dieu se consume toute l'amertume du différend.

Diadoque de Photicé (« La Perfection Spirituelle »)

DIGNITÉ Nous restons comme des ours de zoo, mécanisés, chloroformés, manipulés… Bien polis, nous arrivons à nous faire quelques cacahuètes supplémentaires. N’étions-nous pas créés pour une autre dignité ?

C’est Dieu qui est déshonoré dans ce pantin que nous faisons de nous-mêmes.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

DIGNITÉ Et combien, autour de nous, que nous avions cru dépasser, nous précèdent à notre insu ? Nous n’aurons jamais assez de notre attention, de notre patience, de notre capacité d’écouter pour respecter dans ces êtres que ne signale aucun éclat ou aucun talent manifeste, ce qu’ils protègent de leur mieux et que nous avons tous de plus cher : la dignité !

Louis Sahuc (« La Grâce d’Ecouter »)

DIGNITÉ/INDIGNITÉ

Parce que dans la connaissance que l’âme fait de soi, elle connaît mieux Dieu, connaissant la bonté de Dieu en soi, et dans le doux miroir de Dieu elle connaît sa dignité et son indignité mêmes, c’est-à-dire la dignité de la création, se voyant être image de Dieu, qui lui est donnée par grâce et non par dû ; et dans le miroir de la bonté de Dieu, je dis que l’âme connaît son indignité dans laquelle elle est tombée par sa faute.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)

DILETTANTISME SPIRITUEL

Il est assez facile de tomber dans un dilettantisme spirituel inconsistant, et de flatter nos sens par de douces excursions dans l’oraison de quiétude. Il n’est pas difficile d’être frivole et superficiel en matière de contemplation. Si elle n’est pas humble, notre contemplation sera fatalement peu profonde.

Thomas Merton (« La Nuit Privée d’Étoiles »)

DISCERNEMENT Le discernement, chez les commençants, est une connaissance vraie d’eux-mêmes ; chez les progressants, c’est un sens spirituel qui distingue sans erreur le vrai du bien seulement naturel ou de son contraire ; chez les parfaits, c’est une science qui leur vient d’une illumination divine, et qui peut éclairer de sa lumière ce qui est obscur chez les autres.

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)

DISCERNEMENT […] le discernement conforte les œuvres saintes avec la modération qui convient.

Hildegarde de Bingen (« Le Livre des Œuvres Divines »)

DISCIPLE Le disciple est semblable à un malade qui sait et n’oublie pas qu’il est malade et qui désire guérir avec l’aide d’un médecin […] Le disciple est un champ de bataille [cf. la Baghavad-Gita], un champ où luttent le sommeil et l’éveil, l’erreur et la vérité, l’esclavage et la libération […] Diriger des disciples est un jardinage minutieux dans lequel chaque plante, chaque arbuste, doit être traité personnellement, redressé, taillé, émondé, repiqué, et non de la culture en série où il suffit d’ensemencer un champ et de moissonner la récolte.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

DISCURSIVE (PENSÉE)

L’expérience montre que la pensée discursive et la compréhension intellectuelle ne résolvent pas les problèmes vitaux.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

DISTRACTION Le principal danger spirituel qui pèse sur les épaules de l’homme de la modernité est sans doute la distraction. Nous avons tellement de distractions qui nous entraînent à remettre à plus tard notre dialogue avec nous-mêmes et avec Dieu !

Dom André Louf, abbé de la Trappe du Mont des Cats (« Panorama » n° 376)

DISTRACTIONS Quelles que soient nos distractions, prions en nous efforçant paisiblement, parfois même sans paroles, de reposer notre cœur en Dieu, qui nous est présent malgré tout ce qui peut nous traverser l’esprit. Il est infailliblement là ; sinon nous ne pourrions même pas exister. Le souvenir de Son immanquable présence est l’ancre la plus sûre pour nos esprits et nos cœurs dans la tempête de distractions et de tentations destinée à nous purifier.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)

DIVINATION Rechercher dans le cours des astres le secret de la vie et des actions des hommes, interroger le vol des oiseaux et se livrer aux divinations du même genre qu'autrefois on pratiquait dans le siècle, c'est là transporter de Jéricho l'anathème dans l'Eglise, c'est souiller le camp du Seigneur et causer la défaite du peuple de Dieu.

Origène (Homélie VII sur Josué)

DIVISÉ/ENTIER Demeurez dans le monde ou revenez au séminaire. Mais vous devez être tout entier là où vous aurez choisi d’être. Un royaume divisé ne résiste pas aux attaques de l’ennemi. Un être humain divisé ne réussit pas à affronter dignement la vie.

Paulo Coelho (« Sur le Bord de la Rivière Piedra… »)

DIVISION Le dialogue de sourds continuait, interminable, avec ses simplifications, ses exclusives, ses procès d’intention, et je me demandais si l’Esprit de discorde, celui que la Bible nomme « l’Accusateur de nos frères » n’était pas en train de souffler des deux côtés pour son jeu favori, la division.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

DOGMATIQUE (CHRISTIANISME) Mais aujourd’hui je m’élève contre le christianisme dogmatique dans la mesure où je suis persuadé que sa doctrine a déformé le message de Jésus. Le Christ était un Asiatique dont le message fut transmis selon des moyens très divers ; mais lorsque cette religion reçut le soutien d’un empereur romain, elle devint impérialiste et l’est restée jusqu’à ce jour.

Mahatma Gandhi (« Tous les hommes sont frères »)

DOGMATIQUE (DÉFINITION)

Ce n’est pas la sèche formule d’une définition dogmatique qui illumine l’esprit du contemplatif catholique ; c’est l’adhésion au contenu de cette définition qui s’intensifie et s’amplifie en une pénétration vitale, personnelle et incommunicable de la vérité surnaturelle qu’elle exprime – en une compréhension qui est un don de Esprit saint et qui s’unit à la sagesse de l’Amour pour posséder la Vérité dans Sa Substance infinie, Dieu Lui-même.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)

DOGMATISME Prendre l’objet comme tel pour l’être même, c’est là l’essence de tout dogmatisme, et réduire des symboles à leur réalité matérielle et charnelle, c’est de la superstition.

Karl Jaspers (« Introduction à la Philosophie »)

DOGME L’abîme des dogmes est profond ; mais l’esprit de l’hésychaste y plonge sans danger. Il n’est pas prudent de nager tout habillé, ni de se mêler de théologie quand on est sujet aux passions.

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)

DOGME Lorsque les hommes luttent pour la suprématie d’un dogme ou d’une religion, Dieu, le principe divin qui est à la base de toute vie et de toute manifestation, semble sourire des efforts avortés de ces zélateurs qui s’imaginent que l’âme ne peut atteindre le salut qu’en se convertissant à leur credo.

Swâmi Râmdas (« Présence de Râm »)

DON Alors un homme riche dit, Parle nous du Don. Et il répondit : […] Il y a ceux qui donnent peu de leur surplus – et ils le donnent pour susciter une reconnaissance et ce désir secret pervertit leurs dons. Et il y a ceux qui donnent peu mais le donnent entièrement. Ceux-là croient en l’existence et en la générosité de la vie, et leur fond n’est jamais vide. Il y a ceux qui donnent dans la joie et cette joie est leur récompense. Et il y a ceux qui donnent dans la douleur et cette douleur est leur baptême. Et il y a ceux qui donnent et ne connaissent pas de douleur à ce geste ni ne cherchent de la joie ni la conscience d’être vertueux ; ils donnent comme la myrte exhale son arôme dans l’espace de la vallée, là-bas. Dieu parle à travers les mains de tels êtres et, derrière leurs yeux, sourit à la terre.

Khalil Gibran (« Le Prophète »)

DONS

Et ainsi beaucoup de dons et grâces de vertus et autres, spirituellement et corporellement – Je dis corporellement des choses nécessaires à la vie de l’homme – Je les ai toutes données avec tant de différence sans les placer toutes en un seul, pour que vous ayez par force matière à user de charité l’un avec l’autre, car Je pouvais bien faire l’homme doté de ce qu’il faut et pour l’âme et pour le corps, mais J’ai voulu que l’un ait besoin de l’autre, et qu’ils soient mes ministres pour administrer les grâces et dons qu’ils ont reçus de moi.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)

DONNER En se donnant, ce qu'on perd au niveau de « l'avoir », on le retrouve au niveau de « l’être ».

Jean-Yves Leloup (« L'Enracinement et l'Ouverture »)

DONNER/RECEVOIR

[…] et Je donnerai selon les dispositions avec lesquelles ils recevront.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)

DOUCEUR La douceur est un état immobile de l’âme qui reste égale à elle-même aussi bien dans les humiliations que devant les louanges […] La douceur est un roc qui domine la mer de l’irascibilité, et sur lequel se brisent toutes les vagues qui y déferlent sans jamais l’ébranler […] Dans les cœurs doux, le Seigneur se repose ; mais l’âme agitée est le siège du diable.

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)

DOULEUR La douleur brise la coquille de votre discernement. De même que le noyau du fruit doit se briser pour que son germe puisse s’élever vers le soleil, de même vous devez connaître la douleur […] Beaucoup de votre douleur est choisie par vous-mêmes. C’est la potion amère choisie par le médecin en vous-mêmes pour soigner votre moi malade. Croyez donc le médecin et prenez son remède avec silence et tranquillité. Car sa main, bien que lourde et rude, est guidée par la douce main de l’Invisible. Et la coupe qu’elle tend, quoique brûlante pour vos lèvres, fut façonnée par de l’argile que le Potier a trempée de ses propres larmes sacrées.

Khalil Gibran (« Le Prophète »)

DRAGON Dans de nombreuses religions, le dragon est une image des puissances hostiles au divin.

Dom Anselm Grün, o.s.b., « Chacun cherche son ange »

DROGUE Or c'est par cet effort intérieur que l'on peut atteindre, légitimement, par un processus de transformation, ce que la drogue permet de procurer sans peine par des moyens illégitimes : un élargissement de la conscience ordinaire qui rende capable d'éprouver le supra-naturel dans sa plénitude libératrice et créatrice.

Karlfried Graf Dürckheim (« L’Homme et sa Double Origine »)

DROGUE L’usage de la drogue est l’une des conséquences d’une société fondée sur l’escalade du profit et du plaisir, d’une civilisation qui a chassé Dieu de ses bases et toute Espérance de son horizon. La drogue est le symptôme, le signe de quelque chose d’infiniment plus grave : le vide spirituel. L’action anti-drogue ressemble à la désinfection d’un appartement garni de rats… uniquement par un déodorant.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

DROITURE La droiture est une pensée sans complications, un caractère loyal, un langage franc et sans déguisement.

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)

DUALISME Dans la mesure où il y a individualité, il y a dualisme, c’est-à-dire un extérieur par rapport à nous, nous et autre chose […] Tout homme, toute femme qui conserve un ego demeure soumis au désir et à la crainte, inévitables tant que subsiste le dualisme du moi et du non-moi.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

DUALISME Le dualisme est inconcevable dans l’éternité.

Swâmi Râmdas (« Présence de Râm »)

DUALITÉ L’homme coupé de Dieu n’a pas sa demeure dans son esprit, où habite le silence, mais dans son âme (le psychisme), qui est dans la dualité.

A. & R. Goettmann (« Sagesse et Pratiques du Christianisme »)

DUEL Le Christ a vécu cette attitude non-duelle à l'égard de l'absurdité, de la souffrance et de la mort.

Jean-Yves Leloup (« L’Enracinement et l’Ouverture »)

DYNAMISME Dieu, si l’on peut dire, est un grand dynamiseur faisant jaillir l’ensemble de l’univers de la surabondance de son dynamisme.

Bertrand Vergely (« Les Philosophes du Moyen-Âge et de la Renaissance »)