Education à la vie affective et sexuelle

Meaux 23 janvier 2002.

Anthropologie chrétienne de la sexualité

 

Il m'est donc demandé de " vous donner du souffle en puisant dans la tradition chrétienne et théologique afin que vous ayez de quoi nourrir votre recherche éducative pour les jeunes d'aujourd'hui ". Et j'ai eu l'audace, pour ne pas dire l'inconscience de relever ce défi en trois quarts d'heure.

Le ministère de l'éducation nationale a publié un dossier sous forme de mallette avec vidéo, fiches techniques, dossiers pédagogiques divers et dont le titre est : " Bonheur d'aimer ". Au début et à la fin de la vidéo on trouve deux expressions qui donnent les critères du passage à l'acte, à la relation sexuelle ; " Il faut que cela soit un choix, qu'il y ait un échange et que chacun ne force personne " ; " Ecouter son cœur, découvrir le plaisir d'être ensemble, savoir se protéger, c'est tout ce qui rime avec le bonheur d'aimer ". Chacun appréciera.

Mon intervention, qui pourrait se comprendre comme une réponse à cette approche peu humanisante, se déroulera en trois temps :
Une première partie portera sur la façon dont les chrétiens se reçoivent comme personnes créées, sexuées et appelées à la vocation de l'amour.
Une fois que nous aurons posé cette anthropologie fondamentale, nous tâcherons d'accueillir quelques fruits de la recherche morale contemporaine. Et nous verrons, que nous avons aussi à recevoir de ce côté-là.
Enfin, je tâcherai de présenter une synthèse de quelques grands repères éducatifs à propos de la vie affective.
Lorsque j'étais aumônier d'étudiants, lorsque nous travaillions ces questions, la plus grande difficulté n'était pas tant de savoir ce que nous voulions dire, mais comment le dire étant donné qu'en face de nous, il y avait des jeunes qui étaient passés à l'acte et d'autres pas encore. Comment un discours éducatif peut encourager les fidèles et réveiller l'espérance de ceux " qui ont vécu " un peu trop rapidement.

 

Anthropologie chrétienne fondamentale


A vrai dire, il ne m'appartient de vous donner du souffle pour nourrir vos pratiques éducatives. Ce n'est pas en mon pouvoir. En réalité, il s'agit pour moi de laisser le souffle de Dieu agir et de montrer comment il agit dès le début. A l'origine, vous le savez, l'Esprit, le souffle de Dieu planait sur les eaux. Et pour reprendre une expression chère à Saint Irénée, l'Esprit-saint et le Fils furent les deux mains du Père avec lesquelles il modela l'homme.
Le critère théologique fondamental qui va jouer simultanément pour travailler l'anthropologie est celui de l'image : " Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance, et qu'il soumette les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toute la terre et toutes les petites bêtes qui remuent sur la terre. Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa ; mâle et femelle il les créa. " Gn 1, 26-27.


 

L'homme est créé à l'image de Dieu


Dans l'image, il se joue en fait deux dimensions : Est-ce la personne qui est à l'image de Dieu ou bien est-ce le couple qui est à l'image de Dieu ? Il n'est pas certain qu'il faille trancher entre les deux questions. Au contraire.
L'image du couple à l'image de Dieu pourrait être soutenu dans le cadre d'une théologie trinitaire. L'amour que se porterait l'un à l'autre l'homme et la femme dans le mariage serait tout à l'image du Dieu Trinité en qui l'amour relève du don permanent et mutuel. Il reste que la dimension sacramentelle du mariage tire sa source de la contemplation de ce que fit le Christ pour son Eglise (Ep 5, 21-32).
L'image de l'homme à l'image du Dieu créateur est sans doute celle qui est privilégiée par Familiaris Consortio au N° 11 qui est un des plus beau texte d'anthropologie biblique que je connaisse. " Dieu a créé l'homme à son image et à sa ressemblance : en l'appelant à l'existence par amour, il l'a appelé en même temps à l'amour. ".

 

 

L'être humain est créé mâle et femelle


" Dieu est amour et il vit en lui-même un mystère de communion personnelle d'amour. En créant l'humanité de l'homme et de la femme à son image et en la conservant continuellement dans l'être, Dieu inscrit en elle la vocation, et donc la capacité et la responsabilité correspondantes, à l'amour et à la communion. L'amour est donc la vocation fondamentale et innée de tout être humain. " FC11. La vocation de l'amour s'inscrit dans la différence des sexes. On comprendra alors que les relations homosexuelles ne constituent pas une simple variante des relations hétérosexuelles. Il faut avoir le courage de maintennir la non-équivalence de ces deux modes de vie. Pour une approche plus fine de la complexité de cette question, le lecteur peut aller lire mon dossier homosexualités.
La sexualité comme un don de Dieu, confirmé par le mystère de l'incarnation. Ainsi que l'évoque Vérité et signification humaine de la sexualité au N° 11 : " La sexualité humaine est donc un Bien: elle fait partie de ce don créé que Dieu "vit très bon" lorsqu'il fit la personne humaine à son image et à sa ressemblance, et qu'"homme et femme Il les créa" (Gn 1, 27). " Et il me semble important de rappeler cela alors même que l'on accuse encore assez facilement l'Eglise d'être castratrice et moralisante dans sa morale sexuelle. Dois-je rappeler que le péché d'Adam et Eve n'est pas un péché sexuel.
Cette remarque sur la bonté intrinsèque de la sexualité humaine en tant qu'elle est un don que Dieu fait à l'humanité devra être redite au moment où se posera pour les couples la question de la régulation des naissances et de la fertilité du couple. La sexualité telle qu'elle se découvre à l'homme par les diverses sciences humaines et médicales est-elle un piège dont il faut se protéger à tout prix où une grâce ? L'usage de contraceptifs est-il une victoire ou le symptôme de limites que le couple éprouve : une maladie, un décalage dans la confiance, un déséquilibre affectif engendré par une perte d'emploi, une peur, un défaut dans la maîtrise de soi, une physiologie de la fertilité féminine tout à fait imprévisible…
On commence même à entendre des remarques écologistes sur le fait que la vie ordinaire des femmes devient une vie au taux d'hormones artificiellement modifié.
L'homme créé par amour est appelé à l'amour

 

 

L'amour biblique se dit de deux façons différentes : Le don et l'alliance.


Par le don


Dans le cadre de la vie affective et conjugale, le don n'a de sens que s'il est intégral et total. Intégral suppose que l'on ne fait pas de réserve sur ce que l'on est ni à l'égard de sa fécondité, ni à l'égard de ses sentiments. Nous sommes à une époque qui revendique la dislocation de la vie humaine. Ainsi on peut avoir l'union sans la fécondation ; l'échangisme, dont on nous rabache les oreilles, revendique, quant à lui, la séparation entre les gestes du corps et les sentiments.
L'anthropologie chrétienne cherche au contraire, à unifier la vie humaine dans son corps, son âme et son esprit. " Puisque l'homme est un esprit incarné, c'est-à-dire une âme qui s'exprime dans un corps et un corps animé par un esprit immortel, il est appelé à l'amour dans sa totalité unifiée. L'amour embrasse aussi le corps humain et le corps est rendu participant de l'amour spirituel. " FC11.
Cette unification peut se réaliser dans le mariage ou dans le célibat. Elle est toujours une tâche et se réalise dans le temps.
Ce qui permet de dire l'autre dimension du don : la dimension temporelle, la dimension totale. Que signifierait un don pour quelques jours ? " Donner, c'est donner ; reprendre c'est voler " dit la chanson.
Cette approche du don total et intégral, nous permet alors de rentrer dans une approche plus globale de l'anthropologie chrétienne de la conjugalité : l'approche de l'alliance ou de l'engagement.

 

 

 

Dans une alliance


L'alliance, c'est cet engagement indéfectible tel que Dieu le prend et le renouvelle à l'égard de son peuple. Où l'engagement porte sur soi. Dans un couple cet engagement est possible dans une réciprocité dissymétrique car chacun veut l'autre plus grand. Mais chacun sent confusément que dans cet engagement qu'il prend à l'égard de l'autre se joue le sens profond de son être, une dilatation de son être. Peut-être au prix d'une certaine kénose, d'une certaine perte de soi en devant renoncer à la pure autonomie de sa vie et de ses décisions mais en accédant aussi à une autre vie qu'il ne pourrait connaître sans cette alliance qui relève presque du miracle.
L'amour conjugal se fonde dans le pardon, le don par-dessus tous les dons, plus encore que dans le sentiment amoureux. " Quoi tu m'aimes encore alors que je ne le mérite pas ? ".
Il est plus pertinent de vérifier l'aptitude à l'engagement dans une association de son futur conjoint, de voir comment il tient sa parole dans des périodes difficiles plutôt que de se mettre au lit ensemble tout de suite. Je suis de plus en plus convaincu de cela.


Pas d'amour sans la volonté d'aimer.


" Aimer, ce n'est pas sentir qu'on aime, c'est vouloir aimer " . Xavier Lacroix. Ou encore dit-on au CLER et dans d'autres lieux de sagesse. On ne s'aime pas seulement parce que… mais aussi malgré ou bien que…
Il faut éviter de confondre sentir qu'on aime, aimer aimer, aimer être aimé, vouloir aimer l'autre pour lui-même. Il faut du temps pour comprendre et intégrer cela. Or bien souvent on passe à l'acte avant même d'en avoir compris la moitié.


Le péché d'Adam et Eve


Il n'est pas sexuel, mais il touche aussi la sexualité : Ils ne peuvent plus se voir nus sereinement. Le désir entre l'homme et la femme est troublé. Ils sont obligés de s'habiller.

 

Quelques repères de morale fondamentale


Un juste rapport au temps : articuler présent, passé et avenir


C'est un grand critère moral que de repérer dans un discours, dans un mode de vie quel est le rapport au temps qui se déploie. Entre le passé, le présent et l'avenir, quelle est la dimension qui est privilégiée ou occultée ? Ce qui est humanisant, c'est d'inscrire sa vie dans un juste rapport au temps où ces trois dimensions sont articulées de manière équilibrée.
Vous comprendrez assez bien qu'un amoureux qui ne parle jamais d'avenir, que des éducateurs qui ne prennent jamais en compte l'histoire d'un jeune, que tel discours politique ou religieux ne faisant appel qu'aux valeurs passées à restaurer sont autant d'indices d'un déséquilibre profond dans l'approche du réel.

 

 

Un juste rapport au plaisir dans une articulation avec le bonheur et la joie.


Notre société a valorisé la force et l'intensité du temps présent. Ainsi les expressions comme " être sincère, authentique ou spontané(e) " ont une petite connotation écologique. Le retour du naturel est très à la mode. Les jeunes ont une grande sensibilité à cet égard. Ils rappellent, parfois à juste titre, aux " vieux " qui se sont habitués à certains compromis que l'hypocrisie n'est pas une vertu. Mais, le monde économique perturbe depuis longtemps déjà le présent de notre vie. Pour pousser à la consommation, il crée des désirs et suscite leur assouvissement dans la foulée. Si l'on ajoute à ce paysage la culture de la " non-frustration ", chacun comprendra combien la sexualité, lieu de puissants désirs, peut-être marquée par un tel environnement. Aujourd'hui, le plaisir est devenu un tyran.


La langue française nous aide à sortir de cette tyrannie en resituant la question du plaisir aux côtés de la joie et du bonheur d'une part et dans le cadre du rapport au temps que je viens de décrire plus haut.

Le plaisir a évidemment une très grande affinité avec le présent. C'est dans le présent que s'éprouve le plaisir, quel qu'il soit. Il est aussi très intime, très personnel. Le plaisir, s'il peut à peine se décrire, il ne peut se partager.
La joie a une grande affinité avec le passé. C'est bien parce qu'ils étaient vrais et pas seulement sincères en se disant " je t'aime " et que la parole donnée s'accomplit, qu'un couple célébrant le dixième anniversaire de son mariage peut goûter la joie de cette fête. La joie a une grande affinité avec la fidélité. Or la fidélité à une parole donnée et donnée nécessairement à quelqu'un montre que la joie contient une dimension sociale. Elle est plus partagée que le plaisir.
Le bonheur a partie liée avec le futur. Le bonheur, c'est la promesse qui nous est faite. Et à vrai dire, il ne pourra jamais y avoir de bonheur parfait si nous savons que quelques uns ici bas continuent de pleurer, de souffrir ou encore de mourir de faim. Le bonheur a une dimension universelle que ne contiennent pas le plaisir et la joie.
Ceci étant dit, il faut encore se rappeler que le plaisir, la joie et le bonheur doivent être articulés ensemble. Comme l'écrivait une femme mariée " le plaisir, c'est la cerise sur le gâteau. Mais quand le gâteau n'est pas là, que vaut la cerise ? "

 

 

 

Le plaisir et les plaisirs.


C'est là une dimension de la vie humaine tout à fait importante et en particulier lorsque l'on s'intéresse à l'éthique de la sexualité.
On se souviendra tout d'abord que la réalité du plaisir n'est pas exclusive à la sexualité humaine et que sa dimension extrêmement personnelle fait qu'il est difficile de comparer entre les personnes.
Ensuite, nous garderons en mémoire qu'il existe dans la société un débat dont les extrêmes sont d'une part le droit au plaisir et d'autre part la tyrannie du plaisir.

Je voudrais en particulier prendre un temps sur la notion du plaisir qui est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Je me suis inspiré en particulier d'un article très riche d'Albert PLE .
Cet article est assez dense et technique. Il suppose, et parfois offre, une bonne connaissance des trois auteurs cités dans le titre.

 

 

 

La catégorie générale du plaisir


Le plaisir est une catégorie plus vaste que le seul plaisir sexuel chez Aristote et saint Thomas. " Mais les plaisirs du corps se sont emparés pour eux seuls de ce nom de plaisir qui, par droit d'héritage, devrait appartenir à toute la famille des plaisirs, parce que c'est le plus souvent à eux que nous allons aborder et parce que tous y ont part : parce qu'on ne connaît qu'eux, on croit qu'il n'y a qu'eux. " Ethique à Nicomaque, VII, 14, 11, 53b. Autrement dit, il existe toute une famille de plaisirs dont relève en particulier le plaisir sexuel.

Le plaisir suppose la connaissance de la réalisation d'une union effective ou affective entre le sujet aimant et l'objet aimé. Pour qu'il y ait plaisir, il faut donc que le sujet ait conscience de cette union.
A ce titre, le plaisir à le caractère " réaliste " de l'amour. En effet, l'amour fait sortir de soi celui qui aime afin de mieux connaître l'être aimé ; l'amour est extatique et donc le plaisir aussi qui l'accompagne et le perfectionne (480).
Contrairement, à ce que l'on pourrait facilement croire, le plaisir n'est pas une valeur mais un indicateur de la qualité d'un acte sans pour autant dire que l'acte est saint ou peccamineux. Comme on le verra plus loin, le plaisir n'est pas le bien en soi. En revanche, il perfectionne pour chacun la vie qui lui est précieuse. (482-483). C'est-à-dire que celui qui aime entendre de la belle musique va affiner son ouïe comme le peintre son regard.

Saint Thomas oppose l'appétit sensitif à l'appétit intellectuel. Sur ce dernier seul, on peut fonder une appréciation décisive des choses. (485).
En fait, dans l'acte moral qui recherche toujours un bien honnête, le plaisir n'est pas recherché pour lui-même, mais si cet acte est mené à sa perfection, il est nécessairement accompagné d'une délectation. Il ne peut y avoir d'acte parfait sans delectatio.
Car si le plaisir n'est pas recherché comme la fin ultime, c'est plutôt la beauté morale de l'action qui exerce sur l'homme son attrait et qu'il se choisit pour fin ultime. Celle-ci, dans la mesure où il l'espère et où il s'en approche, lui procure la plus noble et la plus humaine des joies. (486)
" Ainsi le plaisir de l'homme vertueux est inclus dans la fin dernière qu'il se donne. Il y est inclus, mais ne le constitue pas à lui seul ni même à titre principal " (488).

 

Parce que quelqu'un agit toujours mieux lorsqu'il aime ce qu'il fait et qu'il y trouve du plaisir, il est clair que le plaisir est au service de la perfection de l'acte. " Il est bon et souhaitable d'éprouver du plaisir à bien agir moralement ". (489).
" Si la plupart des hommes courent après les plaisirs du corps, c'est parce que les biens sensibles sont mieux connus et de plus de gens. Et aussi parce qu'ils ont besoin du plaisir comme remède à maintes douleurs et tristesses ; la plupart, ne pouvant atteindre aux joies de l'esprit, qui présupposent la vertu, doivent se rabattre sur les plaisirs sensibles. " (490).
Et donc, " c'est un malheur naturel et immoral que de ne pas connaître quelque plaisir dans les activités non seulement intellectuelles, mais aussi sensibles. Ne pas pouvoir éprouver les premières, c'est courir le risque de se rejeter avec intempérance sur les plaisirs sensibles. Ou bien, si l'on avait commencé quelque action vertueuse mais sans en éprouver quelque joie, on risque bien de n'y point persévérer. " (491).

Reste alors la question de savoir si tout plaisir éprouvé n'est pas l'indice d'un acte vertueux ? En fait non. " Les plaisirs de l'homme vertueux, ce sont essentiellement ceux qui perfectionnent les activités propres de l'homme, c'est-à-dire la contemplation, au sens où l'entend Aristote ". (494). Autrement dit, un plaisir sera dit bon au sens où il humanise celui qui l'éprouve. Cela suppose toute une anthropologie et de savoir ce vers quoi tend tout homme, quelle est sa fin ultime, son souverain bien. A ce titre, " seuls les vertueux ont plaisir à bien agir. Le plaisir est donc un des tests de la vertu " (495). " Une action est-elle moralement bonne, le plaisir et le désir de ce plaisir le sont aussi ; ils y ajoutent même une valeur morale. Si l'action est mauvaise, le plaisir aussi est mauvais " (498).
" Le plaisir, loin d'être étranger à l'effort moral, en est tout à la fois une des causes, aussi bien formelle que finale et efficiente, et qu'il en est par là même le critère le plus sûr : celui qui a plaisir à bien agir moralement prouve par là qu'il est authentiquement vertueux et sa juste appréciation de ce plaisir est la règle et la mesure de la bonté morale. " (495).
" Nous conclurons provisoirement cette mise en place du plaisir dans la vie morale en disant, avec saint Thomas, que ce qui importe à la vertu, ce n'est pas la plus grande intensité du plaisir éprouvé, mais la part qu'y prend l'appétit intérieur, c'est-à-dire la liberté intérieure dans l'usage et le vécu même du plaisir. " (499).

 


Freud et le plaisir


Une définition du plaisir de Freud selon De Saussure : " L'excitation initiale perçue comme désir, l'acte qui comporte un apaisement de la tension, la satiété qui annule l'excitation initiale et enfin le souvenir du plaisir qui est un investissement résiduel d'une trace mnésique. " (500-501). On voit bien que cette description psychanalytique ne procède pas du même intérêt que celui qui habitait l'approche morale d'Aristote et de saint Thomas.
En revanche la distinction entre principe de plaisir et principe de réalité et leur articulation montre combien une bonne structuration psychanalytique ou un bon rapport inconscient au plaisir permet et suppose un rapport au temps équilibré et ajusté, ce à quoi est très attentif le moraliste. " De fait, la substitution du principe de réalité au principe de plaisir ne signifie pas un découronnement du principe de plaisir mais sa sauvegarde. Un plaisir momentané, au résultat incertain, est abandonné, mais seulement en vue d'obtenir, par une voie nouvelle, un plaisir assuré, mais à l'avenir. " (506). Cette remarque de Freud (Formulations Regarding the Two Principles in Mental Functionning, in collected papers, t. IV, p. 18, Hogarth Press, London, 1953). Présente beaucoup d'intérêts. En effet, il n'y a pas opposition du principe de réalité au principe de plaisir mais articulation. Et même, le principe de réalité rend ce principe de plaisir en définitive possible. On est assez loin d'une image d'un plaisir à assouvir aussi vite que possible, de la culture de la non-frustration…
Freud aboutit alors à une vision de l'âge adulte comme une juste articulation de ces deux principes qui ne peut s'atteindre que dans la séparation d'avec les parents : " Ainsi le primat donné au principe de réalité sur le principe (primaire) du plaisir est l'apanage de l'adulte et Freud remarque que la "suprématie du principe du plaisir ne peut de fait cesser qu'avec un complet détachement mental des parents " (507).

 

 

 

Une approche biologique du plaisir


" Réalité biologique, le plaisir s'étaye sur un "système", le système hédonique, comme la respiration se fonde sur l'appareil respiratoire, la circulation sur l'appareil circulatoire et la vie psychique sur le système nerveux. Ce système a ses propres centres dans le cerveau (l'Hypothalamus et les centres limbiques) et ses propres molécules (les endomorphines pour ne citer que les principales) secrétées par les neurones de ces centres. Toute activité agréable, quelle qu'elle soit met en jeu cette fonction et s'accompagne d'une augmentation des endomorphines dans le sang : aussi bien les actes naturels les plus simples (…) que les actes les plus élaborés (…). Nous voyons que la nature est généreuse qui rend nos actes naturels plaisants. Remarquons aussi l'unicité du phénomène plaisir : entre l'orgasme de l'amoureux, l'ivresse du surfeur, la béatitude de l'amateur de chocolat, le bonheur du musicien et l'extase du mystique, il y a un dénominateur commun, les endomorphines, je devrais dire le miracle des endomorphines.
Car ces endomorphines, et c'est en cela que le plaisir est un phénomène psychologique capital, non contentes de nous offrir l'état de jouissance, nous réservent d'autres bienfaits : elles apaisent l'anxiété, stimulent la bonne humeur, atténuent les effets du stress, calment les douleurs et stimulent les facultés intellectuelles. Elles sont donc le traitement naturel de la souffrance, de la morosité, de l'angoisse, voire de la dépression. " (Docteur Gérard Leleu, Le Traité du désir, Ed Flammarion).

 

 

 

D'un point de vue plus pastoral.


" Un des critères de maturation, nous dit Sœur Véronique Margron, s'exprime dans la capacité à éprouver du plaisir et à le reconnaître. Je ne parle pas d'abord du plaisir sexuel, mais de celui qui se donne de surcroît dans la rencontre avec un ami, dans un travail accomplir, dans une promenade sur les bords de Seine, dans une prière habitée. Consentir à éprouver du plaisir, c'est lâcher prise. Si nous cherchons à commander le plaisir, il échappe et laisse un goût amer. Le plaisir est un signe de maturation humaine et spirituelle quand il est accueillir tel un don. Il peut alors s'articuler avec le désir qui lui, vient du manque, et avec la volonté, nécessaire dans la vie affective, pour la maîtrise des pulsions et le passage des émotions au réel " .

Il s'agit donc d'éduquer au plaisir. Cette remarque est très délicate comme vous le comprenez et pose la difficile question du comment. Pour reprendre la distinction de Saint, Thomas, il importe que nous apprenions qu'il existe d'autres plaisirs que sensibles. Il existe des plaisirs intellectuels qui peuvent être aussi des moteurs de nos actions. Faire découvrir ces plaisirs est fondamental (celui du jeu en famille, d'un travail bien fait que l'on a " plaisir " à réalise et à présenter, d'une meilleure compréhension d'un problème que l'on a su résoudre… Si ce travail éducatif n'est pas fait, le jeune ne risque-t-il pas d'une part de ne pas avoir de goût à de nombreuses dimensions de la vie humaine et d'autre part de se rabattre uniquement sur les plaisirs sensibles et en particulier sexuels pour mesurer la qualité de sa vie ?

 

 

 

Trouver une belle expression


Quelques soient les cultures considérées, les réalités importantes bénéficient toujours d'une richesse de vocabulaire. Ainsi dans le désert, les bédouins disposent de beaucoup de mots pour décrire le chameau selon qu'il est jeune ou âgé, mâle ou femelle, si cette dernière peut avoir des petits, si elle en porte un ou si sa fécondité s'est tarie... Les esquimaux sont tout aussi riches pour décrire l'état de la neige : collante, poudreuse, ... Toutes les cultures disposent aussi de beaucoup de vocabulaire pour évoquer ou décrire les relations sexuelles. Ainsi en est-il dans la langue française.
Ces expressions ne sont pas neutres. Elles transportent avec elles des valeurs ou des amertumes. Les mots qui sont dans notre coeur colorent notre imaginaire, guident nos gestes, éclairent notre regard.
Lorsque nous parlons de ces " relations sexuelles " entre nous, essayons de trouver l'expression qui en donne toute la dignité et en même temps toute l'exigence.
Il faudra du temps et des dialogues. L'expérience aura sa part d'influence aussi. Qu'importe. Quelque soit l'état de vie qui est le nôtre, ayons à coeur d'en bien parler pour un jour le vivre bien. Point n'est besoin de faire la liste. Les expressions ne sont pas toutes belles, elles ne sont pas toutes équivalentes et ne décrivent pas les mêmes situations. A chacun d'adopter ou de construire la sienne, et de l'affiner au cours des ans.
Enfin, une chose l'expression, une autre le ton avec lequel on l'utilise. On peut parler de tout cela de manière fanfaronne ou dénigrante. La qualité de l'expression choisie aidera à trouver le ton juste.

 

Quelques repères pour l'éducation affective concrète


C'est la responsabilité première des parents.


J'ai lu dans les comptes-rendus d'enquête que les parents étaient contents du travail d'éducation affective qui s'était fait dans une aumônerie. Et c'est sûr qu'il peut s'y faire du très bon travail.
Il est certain aussi que les parents d'aujourd'hui sont dans des contextes éducatifs très difficiles et complexes. Les aides qu'ils trouvent à l'extérieur de leur foyer leur sont parfois précieuses. Cependant, il est important que ce soit bien eux qui maîtrisent la sollicitation de cette aide et qu'ils ne se défaussent pas dessus. C'est au nom du principe de subsidiarité que d'autres instances peuvent collaborer à ce travail éducatif : " Les parents sont les premiers et les principaux éducateurs de leurs enfants et ils ont aussi une compétence fondamentale dans ce domaine: ils sont éducateurs parce que parents. Ils partagent leur mission éducative avec d'autres personnes et d'autres institutions, comme l'Eglise et l'Etat: toutefois, cela doit toujours se faire suivant une juste application du principe de subsidiarité. En vertu de ce principe, il est légitime, et c'est même un devoir, d'apporter une aide aux parents, en respectant toutefois la limite intrinsèque et infranchissable tracée par la prévalence de leur droit et par leurs possibilités concrètes. Le principe de subsidiarité vient donc en aide à l'amour des parents en concourant au bien du noyau familial. En effet, les parents ne sont pas en mesure de répondre seuls à toutes les exigences du processus éducatif dans son ensemble, particulièrement en ce qui concerne l'instruction et le vaste secteur de la socialisation. La subsidiarité complète ainsi l'amour paternel et maternel et elle en confirme le caractère fondamental, du fait que toutes les autres personnes qui prennent part au processus éducatif ne peuvent agir qu'au nom des parents, avec leur consentement et même, dans une certaine mesure, parce qu'ils en ont été chargés par eux " .
Cela commence tôt
Il n'y a pas d'âge pour éduquer. L'attitude chaste (qui ne veut pas dire continente) des parents entre eux et à l'égard des enfants (respect de l'avènement de la pudeur, prudence à l'égard des attitudes incestueuses), discours respectueux à propos de l'autre sexe… sont au début les éléments essentiels de l'éducation de l'affectivité.

 

 

Selon les sexes

Il ne faut pas croire qu'en la matière, l'éducation affective se contente de la sincérité et de la bonne volonté des parents. Lorsqu'un enfant a encore ses deux parents, il est bon que ce soit le père qui parle à ses fils et la mère à ses filles. Lorsque qu'un parent se trouve seul pour l'éducation affective, il est parfois de possible de déléguer à un membre de la famille comme le parrain ou la marraine s'ils en ont la compétence et bénéficient de la confiance.

 

De manière proportionnée

C'est toujours délicat, car il n'est pas facile de dire ce qu'il faut, suffisamment et pas trop. Mais c'est cela qu'il faut rechercher. Au moment de la puberté, une initiative doit être prise par les parents.

 

 

Des modes éducatifs différents

Ils sont très variés mais peuvent se regrouper de trois manières différentes. Vous aller retrouver vos propres pratiques telles qu'elles sont révélées par l'enquête qui a été analysée ce matin. Et nous n'oublierons pas que dans chacun de ces cas de figure, soit vous prenez une initiative, soit vous réagissez à un événement interne ou externe au groupe dont vous avez la charge.

 

Le mode équipe d'adultes - jeunes


Les parents représentent un mode premier et particulier de " l'équipe d'adulte " face à des jeunes. Et pour reprendre un mot de Patrice Huerre , il n'est pas rare que les troubles qui ont touché les parents dans leur propre adolescence " traversent les cloisons " et rejaillissent lors de l'adolescence de leurs propres jeunes. Mais si c'est vrai pour les troubles, cela doit l'être aussi pour l'effort de vie chaste lorsqu'il habite le projet de vie des parents.
Les aumôneries étudiantes relèvent aussi de ce statut pédagogique où les jeunes sont en face d'une équipe d'adultes. De même, les cloisons ne sont pas étanches entre l'équipe éducative et les jeunes. Il est d'autant plus important d'en avoir conscience que cette génération est particulièrement attentive à ce que les attitudes et les gestes soient conformes aux paroles.
Quelque soit le mode éducatif, de toute façon, le jeune regardera la façon dont les adultes, les animateurs jeunes vont se comporter. La chasteté, bien comprise comme une vertu dynamique, et qui habitera les relations entre animateurs est à mon avis la porte d'entrée de tout travail éducatif en matière affective.

 

 

 

Le mode équipe d'adultes - équipe de grands jeunes - jeunes


La grande majorité des mouvements de jeunes chrétiens ont une structure à trois étages. Et chacun sait l'intérêt pastoral qui consiste à faire participer des grands jeunes au projet éducatif du mouvement en leur confiant une partie de ce projet au service des plus jeunes. Participer au projet évangélisateur du MEJ évangélise l'animateur lui-même.
Les scouts de France, qui ont des maîtrises souvent mixtes et parfois des troupes co-éduquées ont tout à fait saisi l'importance de ce double rapport en matière d'éducation affective. Bien que les membres de la maîtrise soient majeurs et, à ce titre, responsables d'eux-mêmes, leur responsabilité éducative les oblige à se tenir de telle manière que leur comportement ne trouble pas les plus jeunes. Cette pédagogie pourrait sûrement être vécue de manière plus consciente. On devrait pouvoir lire des articles sur le sujet dans les revues des mouvements, ce qui est encore trop rarement le cas.

 

 

 

Les conférences-débats


C'est un peu le propre des associations d'avoir des pédagogies centrées sur ce qu'on peut appeler rapidement des conférences-débats. En fait les groupes rencontrés sont de tailles très variables et le débat peut faire partie intégrante de la pédagogie du début à la fin de la rencontre.
Les associations qui suivent ont un statut à part. Elles ne dépendent pas toutes de l'Eglise Catholique et ont une autonomie considérable dans leurs initiatives. En revanche, tous les responsables rencontrés sont nourris de la foi de l'Eglise. Leur influence, leur expérience et leur compétence méritent une attention particulière.
" L'association SESAME de Lyon, fondée par les époux Stagnara, est peut-être la plus spécialisée, voire la plus compétente en matière d'éducation affective chez les jeunes. Sa pédagogie fondée sur l'anonymat strict lui a permis de récolter plus de 400.000 questions de jeunes. Les rencontres par classe, en l'absence des animateurs ou professeurs donnent lieu à des réponses précises aux questions (aucune question n'est éludée, le vocabulaire des jeunes est entendu) et à des dialogues approfondis sur le sens de la vie et de l'amour. Chaque jeune écrit son bilan en fin de séance. Des comptes-rendus globaux écrits sont renvoyés aux jeunes eux-mêmes, aux responsables de l'établissement et aux parents des plus petits. Une rencontre des parents est toujours proposée. L'association constate qu'il n'est pas nécessaire de faire plus d'une rencontre par groupe de jeunes tous les deux ans.
" L'association EVA (Ecole de la Vie et de l'Amour) du professeur Henri Joyeux a rencontré près d'1.000.000 de jeunes dans toute l'Europe. Une demi-heure de conférence, et une heure de réponses à des questions anonymes en face de groupe allant de 200 à 1.000 jeunes. Des positions claires, sans trop de nuances, sans éluder le vocabulaire ni les questions posées assurent un franc succès au conférencier. Il est souvent réinvité. Une rencontre des parents est toujours proposée.
" Le CLER, qui n'a pas besoin d'être présenté, vient de l'univers du conseil conjugal. Ils intègrent aussi une pédagogie de l'anonymat. Le CLER intervient dans toute la France grâce à un réseau bien établi. Enfin il faut noter, là aussi, l'excellente réception des interventions réalisées par cette association.
Ces associations interviennent à peu près pour un tiers de leurs prestations dans des établissements publics !
" AMOUR et VERITE de l'Emmanuel participe à la formation des jeunes couples qui se préparent au mariage chrétien. Cette association signale que les sessions de Paray le monial intègrent toujours pour les 13/15, 15/17 et 18/25 un temps spécifique à propos de la sexualité. A la différence notable des trois précédentes associations, tout ceci se réalise dans un contexte explicitement chrétien.

 

 

La loi de gradualité


Tenir la loi et en présenter sa pertinence (pas de gradualité de la loi).
Garder sa conscience en éveil pour ne pas rater les chemins de progrès qui passeraient à notre portée.
Ne pas se complaire dans nos limites. Mais pour autant rester en paix.
La loi de gradualité est un principe pastoral précieux qu'il faut étudier de près. N'hésitez pas à consulter un article plus consistant sur cette quesqtion essentielle de tout dispositif moral.

 


Conclusion : Aimer, ça s'apprend

Les éducateurs montrent combien on met trop de choses sous le terme amour. Lorsque l'on est jeune adolescent, on confond facilement aimer sentir qu'on aime, aimer être aimé et aimer l'autre pour lui-même. Il s'agit alors pour le travail éducatif de l'affectivité de permettre, aux paroles amoureuses naturellement sincères et pleines de désirs d'intégrer progressivement la vérité, la volonté et un projet, c'est-à-dire de devenir responsables de l'autre et de ses actes. Un tel passage prend nécessairement du temps.
Pour les chrétiens, la sexualité est un don formidable du Créateur. Mais sans l'amour responsable, sans l'agapè, la sexualité n'est que cymbales qui résonnent. L'Eglise croit que les relations sexuelles sont un sommet dans la relation de couple. Son exercice peut même être le lieu de l'expérience de Dieu lorsqu'elles expriment le don et l'accueil intégral de soi et de l'autre.

L'intensité des relations sexuelles adolescentes peut occulter le véritable enjeu de l'amour conjugal. En revanche, les couples qui ont la volonté de s'aimer sauront toujours ajuster les gestes de l'intimité sexuelle. L'apprentissage de l'amour privilégiera alors l'aptitude
" à l'engagement (à tenir sa parole comme préparation à des engagements définitifs),
" à l'écoute de l'autre et de ses différences,
" à la maîtrise de soi (différer des plaisirs, choisir un bon vocabulaire…).
Le temps du collège et du lycée suffit à peine pour y parvenir. En ce domaine plus que dans tout autre, il faut faire du temps son allié.


© Bruno Feillet

 

 

Bibliographie et adresses


" JEAN-PAUL II, exhortation apostolique Les tâches de la famille chrétienne (Familiaris consortio), 1981.
" JEAN-PAUL II, Lettre aux familles (Gratissimam sane), 1994.
" CONSEIL PONTIFICAL POUR LA FAMILLE, Vérité et signification de la sexualité humaine, orientations pour l'éducation en famille, 1996.
" PAUL VI, Humanae vitae, 1968.

" DURAND Guy, Sexualité et foi, synthèse de théologie morale, Montréal, Fides, 1980.
" GUILLEBAUD Jean-Claude, La tyrannie du plaisir, Seuil, Paris, 1998.
" LACROIX Xavier, Les mirages de l'amour, Bayard/Centurion/Novalis, Paris, 1997.
" LAGRANGE Hugues et LHOMOND Brigitte (Dir.), L'entrée dans la sexualité, La découverte, Paris, 1997.
" PY Bruno, Le sexe et le droit, Paris, PUF, Que sais-je ? N°3466, 1999
" SPIRA Alfred, BAJOS Nathalie et le groupe ACSF, Les comportements sexuels en France, La documentation Française, Paris, 1993, 352 pages.
" THÉVENOT Xavier, Repères éthiques pour un monde nouveau, Salvator, Mulhouse, 1982.


" BEUKELAER Eric de, Ce sexe… qui n'est pas celui des anges, Apprendre à vivre sa sexualité, Ed. fidélité, Namur, 1998. 77 pages.
" DHARREVILLE Pierre, Vivre en couple, Coll. Les jeunes et Dieu, Ed. de l'atelier, Paris 1999, 110 pages. 68 francs.
" JOYEUX Henri, Je suis amoureux, tu es amoureuse, Ed. F.-X. de GUIBERT, Paris, 1995, 97 pages. 40 francs.
" MOURRAL Isabelle, L'amour et la vie. Guide d'éducation affective et sexuelle pour les jeunes, Ed. Droguet & Ardant, Paris, 1995, 141 pages. 78 francs.
" MOUVEMENTS CHRETIENS, Amour, sida, sexualité, des mouvements chrétiens prennent la parole, Ed. Nouvelle cité, Montrouge, 1998, 145 pages. 72 francs.
" SONET Denis, Découvrons l'amour. Pour ne pas aimer idiot, Ed. Droguet & Ardant, Limoges, 1990, 255 pages. 129 francs.
" SONET Denis, Réussir notre couple, Ed. Droguet Ardent, Limoges, 1987, 170 pages.
" http://bfeillet.free.fr (un site de morale : Que faire ?)


Adresse des associations citées :
AMOUR et VERITE : B.P. 104 - 92203 Neuilly/Seine Cedex. : 01 47 45 96 30.
CLER : 65, boulevard de Clichy, 75009 Paris. : 01 48 74 87 60.
EVA : (Ecole de la Vie et de l'Amour) 9, rue Calmette, 66100 Perpignan. : 04 68 50 11 64.
SESAME : Garanches, 69460 Odenas. : 04 74 03 41 89.


 

 

1. Dans les mirages de l'amour.
2. Albert PLE, " Le plaisir selon Aristote, saint Thomas et Freud ", in le Supplément, N°67, 1963, p. 475-514
3. Véronique MARGRON, " Vie affective et vie consacrée " in Entre cœur et raison. L'éducation affective et sexuelle, Les Cahiers d'Edifa N°15, Publications Famille chrétienne, p. 84.
4. Lettre aux Familles, Gratissimam sane, n° 16.
5. Patrice HUERRE, L'adolescence en héritage, Paris, Calmann-Lévy, 1996, p. 35. L'auteur est psychiatre et psychanalyste. Il reçoit des étudiants et des lycéens.