F comme

FAIM Derrière toutes les faims de notre vie, il y a Dieu.

Alphonse & Rachel Goettmann (« Prière de Jésus, Prière du Cœur »)

FAIM Celui […] qui lit de mauvais livres ou des journaux, est frappé de la faim de l’âme. Son âme est affamée, parce que la nourriture de l’âme et ses délices sont en Dieu. En Dieu se trouve sa vie et sa joie.

Starets Silouane (« Ecrits Spirituels »)

FAMILLE

Ne nous leurrons pas : c’est dans une famille qui refuse d’évoluer que l’anorexique viendra poser ses bagages et ses questions […]

Ramana Maharshi, sage indien (1879-1950) qui ne cessait à la façon de Socrate d’accoucher les âmes, disait que « la famille n’est qu’une rencontre de voyageurs », et les anorexiques le rappellent à leurs parents.

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)

FANATISME C'est au contact de la haine que le flambeau impie du fanatisme s'allume le plus aisément.

Stefan Zweig (« Érasme »)

FARDEAU Que Ta volonté soit faite, Seigneur. Parce que Tu connais les faiblesses de Tes enfants et ne remets à chacun que le fardeau qu’il est capable de porter.

Paulo Coelho (« Sur le Bord de la Rivière Piedra… »)

FARDEAU Le fardeau que nous avons à porter, de nos jours, n’est pas celui de la Loi mais celui de l’éducation reçue ou celui que nous nous imposons nous-mêmes. C’est le cas de l’autopunition qui résulte du sentiment de culpabilité. C’est aussi le poids du Surmoi qui nous contraint à travailler toujours plus, nous interdit le repos et juge en permanence nos actes.

Dom Anselm Grün, o.s.b. (« Invitation à la Sérénité du Cœur »)

FAUTES Jamais je n’avais entendu dire que les fautes pouvaient ne pas faire de peine au Bon Dieu, cette assurance me combla de joie, elle me fit supporter patiemment l’exil de la vie… Je sentais bien au fond de mon cœur que c’était vrai car le Bon Dieu est plus tendre qu’une Mère […]

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

FÉCONDITÉ Avant la fécondité, il convient nécessairement de passer par un état de jachère, si pénible soit-il.

Marie-Magdeleine Davy (« Le Désert Intérieur »)

FEMME L’une des faces de Dieu est la face d’une femme.

Paulo Coelho (« Sur le Bord de la Rivière Piedra… »)

FEMME Si l’être humain était vierge pour toujours, aucun fruit ne proviendrait de lui. Doit-il devenir fécond, il lui faut de nécessité être une femme. Femme est le mot le plus noble que l’on peut attribuer à l’âme et est bien plus noble que vierge. Que l’être humain reçoive Dieu en lui, c’est bien, et dans cette réceptivité il est intact. Mais que Dieu devienne fécond en lui, c’est mieux ; car la fécondité du don est la seule gratitude pour le don, et l’esprit est une femme dans la gratitude qui engendre en retour là où pour Dieu il engendre Jésus en retour dans le cœur paternel.

Maître Eckhart (Sermon II en allemand )

FEMME Nous avons coutume de nous imaginer que les plus brillantes fortunes génèrent le bonheur de ceux qui les possèdent ; rien n’est plus faux. Ainsi de Pittacos, réputé pour sa sagesse et son courage, et malmené par un dragon domestique, sa femme.

Pierre Maréchaux (Introduction à « La Sérénité Intérieure », Plutarque)

FEMME/HOMME Une femme qui est vraiment une femme sera toujours supérieure à un homme qui n’est pas vraiment un homme.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

FEMME/HOMME L’archétype homme-femme, animus-anima, Adam-Ève, repose au fond de notre inconscient intact et identique, aux temps les plus reculés aussi bien qu’aujourd’hui […]

Ève se détache d’Adam. Et cela signifie qu’au moment où l’acte créateur de Dieu appelle Adam à la vie, celui-ci contenait déjà en lui sa partie constitutive, sa moitié, Ève.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

FICTION L'homme est bâti de telle manière que les fictions font beaucoup plus d'impression sur lui que la vérité.

Erasme (« Éloge de la Folie »)

FIDÉLITÉ La foi n’est jamais une simple adhésion intellectuelle, mais la fidélité de la personne à la Personne.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

FILIOQUE En refusant de faire procéder l’Esprit du Père et du Fils (Filioque), les évêques de Byzance ont voulu insister sur le sens de la personne et de son rayonnement, en se méfiant de toute idée de nature ou d’essence […] Soucieux de préserver le sens de la personne, l’Orient chrétien ne va pas développer une théologie rationnelle comme l’Occident va le faire.

Bertrand Vergely (« Les Philosophes du Moyen-Âge et de la Renaissance »)

FILS UNIQUE Et parce que Je t’ai dit que J’avais fait un pont du Verbe mon Fils unique, et c’est la vérité, Je veux que vous sachiez, mes enfants, que la route avait été coupée par le péché et la désobéissance d’Adam, de telle sorte que nul ne pouvait arriver à la vie durable, et ils ne me rendaient pas gloire comme ils le devaient, ne participant pas à ce bien pour lequel Je les avais créés, et, ne l’ayant pas, ma vérité ne se réalisait pas. Cette vérité est que je l’avais créé à mon image et similitude pour qu’il ait la vie éternelle et participe de moi, et goûte mon extrême et éternelle douceur et bonté […] C’est pourquoi, voulant remédier à tous vos maux, je vous ai donné le pont – mon Fils –, afin que, passant le fleuve, vous ne vous noyiez ; et ce fleuve est la mer tempétueuse de cette vie ténébreuse […] Vous devez tous passer par ce pont, cherchant la gloire et la louange de mon nom dans le salut des âmes, supportant avec peine beaucoup de souffrances, en suivant les traces de ce doux et amoureux Verbe : autrement vous ne pourriez venir à moi […] Et donc nul ne peut avoir vertu qui donne vie de grâce sinon par lui, et en suivant ses traces et sa doctrine. C’est lui qui a maçonné les vertus et les a plantées comme pierres vives maçonnées avec son sang, afin que chaque fidèle puisse aller rapidement, et sans aucune crainte servile d’une pluie de la divine justice, parce qu’il est couvert par la miséricorde. Cette miséricorde est descendue du ciel dans l’incarnation de mon Fils.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)

FLATTERIE Malgré tout l'éclat qui les environne, les princes me paraissent pourtant malheureux de n'avoir personne qui leur dise la vérité, et de prendre pour amis des flatteurs qui la déguisent […]
Cet amour-propre bienfaisant a pour sœur la flatterie qui lui ressemble, pour ainsi dire, comme deux gouttes d'eau.

Erasme (« Éloge de la Folie »)

FLATTEUR Le flatteur est un serviteur des démons, un introducteur de l’orgueil, le destructeur de la componction, la ruine des vertus, un guide qui nous fourvoie […] Quand nos flatteurs, ou plutôt nos séducteurs, commencent à nous louer, remettons-nous brièvement en mémoire la multitude de nos péchés, et nous nous reconnaîtrons indignes de ce qui se dit ou se fait en notre honneur.

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)

FOI Attendent-ils que les anges viennent, ou que Dieu vienne lui-même, ou qu’un signe d’entre les signes de ton Seigneur vienne vers eux ? Le jour où un signe d’entre les signes de ton Seigneur viendra vers eux, la foi ne profitera plus à l’âme qui n’aura pas cru auparavant ou qui, dans sa foi, n’aura fait aucune bonne œuvre. Dis-leur : si vous attendez, nous attendrons aussi.

Le Coran (Sourate VI, v. 159)

FOI La foi est nécessaire pour les religions mais elle cesse de l'être pour ceux qui vont plus loin et parviennent à se réaliser en Dieu. Alors on ne croit plus, on voit. Il n'est plus besoin de croire quand on voit la Vérité.

Cheikh Adda Bentounès (« Le Chœur des Prophètes »)

FOI La foi est une sorte de sixième sens qui s’exerce là où la raison n’est plus compétente.

Mahatma Gandhi (« Tous les hommes sont frères »)

FOI La foi ne se définit jamais comme une adhésion intellectuelle, mais relève de l'évidence vécue, d'une sensation du Transcendant, [...] coïncidence foncière de l'amour et de la connaissance.

Paul Evdokimov, cité par A. et R. Goettmann

FOI Rares sont les âmes qui Te connaissent ; rares sont les hommes avec qui l’on peut parler de Toi ; la plupart des hommes seront sauvés par la foi.

Starets Silouane (« Ecrits Spirituels »)

FOI La foi est une chose aussi indispensable à la vie que le gouvernail pour diriger le bateau qui traverse l’océan. La foi peut être définie comme une ferme confiance vis-à-vis de la Vérité inébranlable qui demeure dans le cœur de l’être humain. Un homme sans foi est une créature qui vacille entre le chagrin et la peur, tandis que celui qui possède la foi est le vrai héros qui a surmonté la faiblesse et qui demeure ferme comme le roc dans toutes les tempêtes de la vie. Non seulement il fait courageusement face à tous les chocs qu’il reçoit dans la vie, mais il triomphe d’eux avec une irrésistible volonté.

Swâmi Râmdas (« Présence de Râm »)

FOI Certes, Jésus, là encore, ne s’est imposé à personne. Des centaines de témoins, parmi lesquels un spécialiste des commandos antichrétiens, Saul de Tarse, affirment l’avoir revu vivant. L’appareil répressif du Pouvoir s’étant abattu sur eux, ils ont continué, jusque dans les pires tortures, à témoigner. Comment croire qu’ils ont tous été victimes d’hallucinations ?… La foi est un choix entre deux lectures possibles… Tout de même, je n’ai jamais lu dans les annales psychiatriques qu’un halluciné était devenu capable d’aimer sereinement jusqu’à ses ennemis… capable de se passionner pour le bonheur des autres. Et, lorsqu’un égoïste comme Charles de Foucauld se sent le frère de tout homme, jusqu’au plus réprouvé, jusqu’au plus indigne d’être aimé, c’est qu’il s’est passé quelque chose… Je n’ai jamais vu le Ressuscité, mais j’ai pu voir la trace de son passage.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

FOND DES CŒURS Ah ! Comme il n’y a bien que le Bon Dieu tout seul qui connaisse le fond des cœurs… que les créatures ont de courtes pensées !…

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

FORCE Une Force mystérieuse et indéfinissable pénètre tout ce qui est.

Mahatma Gandhi (« Tous les hommes sont frères »)

FORCES Que le Bon Dieu est bon !… comme il proportionne les épreuves aux forces qu’Il nous donne.

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

FORTUNE Car si j’ai vu partout des gens qui ont supporté avec constance la perte de leurs biens, la pauvreté, l’exil, la prison, la mort ou de graves maladies encore pire qu’elles, je n’en ai vu aucun qui ait résisté aux richesses, aux honneurs et au pouvoir. Ainsi, sous mes yeux, des hommes qui avaient opposé une résistance victorieuse à toute la violence de la Fortune contraire se sont laissé renverser comme des jouets dès qu’elle s’est montrée plus favorable, et j’ai vu des âmes de chêne, que ses menaces n’avaient pu briser, ployer sous sa caresse.

Pétrarque (« Contre la Bonne et la Mauvaise Fortune »)

FORTUNE/INFORTUNE

Le sentiment de fortune est un toucher de grâce et de lumière qui nous assure en toute vérité de la joie sans fin. Le sentiment d’infortune vient, par tentation, du poids et des lassitudes de notre vie ici-bas. Cette Révélation nous fait comprendre spirituellement que, lorsque nous connaissons fortune ou infortune, nous sommes gardés en vérité dans l’amour par la bonté de Dieu.

Julienne de Norwich (« Le Livre des Révélations »)

FOULE Dans la foule, chaque individu est isolé par d’épaisses couches d’insensibilité. Il est indifférent, il n’entend pas, il ne pense pas. Il n’agit pas, on le pousse à agir. Il ne parle pas, il produit des sons conventionnels lorsque des bruits appropriés le stimulent. Il ne réfléchit pas ; il sécrète des clichés […] Plus nous sommes seuls avec Dieu, plus nous sommes les uns avec les autres, dans l’obscurité, mais en foule. Et plus nous nous rapprochons les uns les autres dans nos travaux, nos activités et nos échanges, conformément à la volonté et à l’amour de Dieu, plus nous sommes multipliés en Lui, sans cesser d’être seuls. Plus nous sommes seuls, plus nous sommes ensemble, et plus nous vivons en société, la véritable société que crée la charité, non celle des villes et des masses, plus nous sommes seuls avec Dieu. Car dans mon âme et dans la vôtre je trouve le même Christ qui est notre vie, et Il se retrouve dans notre amour, et ensemble nous trouverons le Paradis, qui est le partage de Son amour pour Son Père en la Personne de Leur Esprit.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)

FUSION Ah ! Qu’il fut doux le premier baiser de Jésus à mon âme !…Ce fut un baiser d’amour, je me sentais aimée, et je disais aussi : « Je vous aime, je me donne à vous pour toujours. » Il n’y eut pas de demandes, pas de luttes, de sacrifices ; depuis longtemps, Jésus et la pauvre petite Thérèse s’étaient regardés et s’étaient compris…Ce jour-là, ce n’était plus un regard, mais une fusion, ils n’étaient plus deux, Thérèse avait disparu, comme la goutte d’eau qui se perd au sein de l’océan. Jésus restait seul, il était le maître, le Roi. Thérèse ne lui avait-elle pas demandé de lui ôter sa liberté, car sa liberté lui faisait peur, elle se sentait si faible, si fragile que pour jamais elle voulait s’unir à la Force Divine !…

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)