H comme

HADÈS Rhèiè, domptée par Cronos, lui enfanta de glorieux enfants : Histiè du Foyer, Dèmèter, Hèrè aux sandales d’or, ainsi qu’Hadès le Fort (celui qui, sous le sol, a ses demeures, cœur impitoyable), le retentissant Ébranleur de la Terre [Poséidon] et Zeus maître de l’idée, père des dieux et des hommes, dont le tonnerre fait aussi trembler la vaste terre.

Hésiode (« Théogonie », traduction Annie Bonnafé)

HAINE C’est la pratique de la haine qui a fait ressortir dans toute sa gloire la compassion et la miséricorde divines du Christ sur la croix.

Swâmi Râmdâs (« Présence de Râm »)

HAÏR Je me considère comme incapable de haïr qui que ce soit. Depuis plus de quarante ans, grâce à la prière et à la suite d’un long travail sur moi-même, je n’ai plus jamais haï personne.

Mahatma Gandhi (« Tous les hommes sont frères »)

HASARD [...] le monde apparaît comme un ensemble plus ou moins cohérent, plus ou moins absurde, d'objets d'où la pensée philosophique et scientifique a progressivement exclu toute intervention de principes supérieurs, finissant par admettre qu'il est régi uniquement par le hasard.

Roger Du Pasquier (« Découverte de l'Islam »)

HASARD Ce n’est pas par hasard si je te rencontre…
Rien n’est laissé au hasard.
Nous sommes nés de l’Amour… tissés d’Amour,
faits les uns pour les autres.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

HÉLIOTROPISME Quand l’homme se tourne vers Dieu, il y reconnaît celui qu’il cherche, qu’il avait cherché depuis toujours : c’est l’héliotropisme naturel.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

HERBES MÉDICINALES

Pour les chrétiens, les herbes médicinales devaient leur efficience au fait d’avoir été trouvées pour la première fois sur le mont du Calvaire. Pour les anciens, les herbes devaient leurs vertus curatives à ce qu’elles avaient été découvertes pour la première fois par les dieux.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)

HÉRÉTIQUE/ORTHODOXE

Chaque Eglise est orthodoxe à son égard, quoiqu'elle soit hérétique à l'égard des autres ; elle prend pour vérité tout ce qu'elle croit et traite d'erreur l'opinion contraire à la sienne.

John Locke (« Lettre sur la Tolérance »)

HÉSYCHASTE L’hésychaste, dans le vrai sens du terme, n’est pas celui qui a séjourné extérieurement au désert, mais celui qui a voyagé à l’intérieur de son propre cœur. Il n’est pas celui qui s’est coupé physiquement des autres, fermant la porte de sa cellule, mais celui qui est « retourné à l’intérieur de lui-même », fermant la porte de son esprit.

Kallistos Ware (« Le Royaume Intérieur »)

HÉSYCHIA En vérité, l’hésychia n’est le partage que d’un petit nombre ; seuls en sont capables ceux qui ont acquis la consolation divine pour les soulager dans leurs travaux et coopérer avec eux dans leurs combats […] La cellule de l’hésychaste, c’est les étroites limites de son corps ; au-dedans, elle contient une maison de connaissance […] Celui que troublent encore la colère et l’orgueil, l’hypocrisie et le souvenir des injures, ne devrait jamais oser s’engager sur la voie de l’hésychia, de peur de n’y gagner que l’égarement d’esprit et rien d’autre.

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)

HÉSYCHIA L’hésychia signifie donc le passage de ma prière à celle de Dieu qui agit en moi, ou, pour parler comme saint Théophane le Reclus, le passage de la prière « épuisante » et « ardue » à la prière « spontanée » et « jaillissante » […] Entrée dans la vie et l’activité même de Dieu, l’hésychia est un état que l’homme, dans le temps de ce monde, ne peut réaliser que de manière limitée et imparfaite. C’est une réalité eschatologique, qui ne pourra être atteinte dans sa plénitude que dans le Royaume futur.

Kallistos Ware (« Le Royaume Intérieur »)

HIÉROGAMIE Les rites matrimoniaux eux aussi ont un modèle divin, et le mariage humain reproduit l’hiérogamie, plus particulièrement l’union entre le Ciel et la Terre.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)

HIÉROPHANIE Si l’on observe le comportement général de l’homme archaïque, on est frappé par ce fait : pas plus que les actes humains proprement dits, les objets du monde extérieur n’ont de valeur intrinsèque autonome. Un objet ou une action acquièrent une valeur, et, ce faisant, deviennent réels, parce qu’ils participent, d’une manière ou d’une autre, à une réalité qui les transcende. Parmi tant d’autres pierres, une pierre devient sacrée – et, par conséquent, se trouve instantanément saturée d’être – parce qu’elle constitue une hiérophanie, ou qu’elle possède du mana, ou que sa forme accuse un certain symbolisme ou encore parce qu’elle commémore un acte mythique, etc. L’objet apparaît comme un réceptacle d’une force extérieure qui le différencie de son milieu et lui confère sens et valeur. Cette force peut résider dans la substance de l’objet ou dans sa forme ; une roche se révèle sacrée parce que son existence même est une hiérophanie : incompressible, invulnérable, elle est ce que n’est pas l’homme. Elle résiste au temps, sa réalité se double de pérennité. Voici une pierre des plus vulgaires, elle sera promue « précieuse », c’est-à-dire imprégnée d’une force magique ou religieuse en vertu de sa seule forme symbolique ou de son origine : « pierre de foudre », que l’on suppose tombée du ciel ; perle, parce qu’elle vient du fond de l’océan. D’autres pierres seront sacrées, parce que séjour des âmes des ancêtres (Inde, Indonésie), ou parce qu’elles furent naguère le théâtre d’une théophanie (ainsi le bethel qui servit de lit à Jacob), ou qu’un sacrifice, un serment les ont consacrées […]

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)

HIROSHIMA/NAGASAKI

La bombe atomique est la seule arme qui attaque une population dans son devenir biologique et physiologique. A ma connaissance, les suites du bombardement d’Hiroshima et de Nagasaki des 6 et 9 août 1945 ne sont pas encore totalement évacuées. Il faut distinguer les personnes qui sont mortes sur le coup et celles qui sont mortes des suites de l’irradiation, parfois des années plus tard. On admet que le total des victimes s’élève à 140 000 pour Hiroshima et 80 000 pour Nagasaki.

Théodore Monod (« Révérence à la vie »)

HISTOIRE Aujourd’hui la chrétienté n’est plus l’agent actif de l’histoire, mais un spectateur impuissant de processus qui échappent à son emprise et risquent de la réduire aux dimensions et à la signification d’une secte repliée sur elle-même, en marge des destinées du monde […]

L’histoire est axée sur le Christ. Tout ce qui est avant n’est qu’une préfiguration, et tout ce qui est après est l’extension de l’Incarnation, le temps de l’Église. Et la vie de l’Église se présente comme une nouvelle dimension de vie, la faculté d’une nouvelle qualification de l’histoire, parce qu’ouverte sur l’ultime. C’est la grande redécouverte de l’eschatologie.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

HISTORICISME La thèse fondamentale de l’historicisme […] consiste à établir la vérité d’une philosophie à partir de son adéquation à une période déterminée et à une tâche déterminée dans l’histoire. Ainsi on nie au moins implicitement la validité pérenne du vrai. L’historiciste soutient que ce qui était vrai à une époque peut ne plus l’être à une autre. En somme, il considère l’histoire de la pensée comme pas grand-chose de plus que des vestiges archéologiques auxquels on fait appel pour exposer des positions du passé désormais en grande partie révolues et sans portée pour le présent. A l’inverse, on doit tenir que, même si la formulation est dans une certaine mesure liée à l’époque et à la culture, la vérité ou l’erreur qu’exprimaient ces dernières peuvent en tout cas être reconnues et examinées comme telles, malgré la distance spatio-temporelle.

Jean-Paul II (Lettre encyclique « Fides et ratio »)

HISTORICITÉ […] le caractère historique des personnages chantés par la poésie épique n’est pas en cause. Mais leur historicité ne résiste pas longtemps à l’action corrosive de la mythisation. L’événement historique en lui-même, quelle qu’en soit l’importance, ne tient pas dans la mémoire populaire et son souvenir n’enflamme l’imagination poétique que dans la mesure où cet événement historique se rapproche le plus d’un modèle mythique […]

[…] la mémoire populaire retient difficilement des événements « individuels » et des figures « authentiques ». Elle fonctionne au moyen de structures différentes ; catégories au lieu d’événements, archétypes au lieu de personnages historiques. Le personnage historique est assimilé à son modèle mythique (héros, etc.) tandis que l’événement est intégré dans la catégorie des actions mythiques (lutte contre le monstre, frères ennemis, etc.). Si certains poèmes épiques conservent ce qui s’appelle la « vérité historique », cette « vérité » ne concerne presque jamais des personnages et des événements précis, mais des institutions, des coutumes, des paysages […]

La mémoire collective est anhistorique.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)

HOLISTIQUE La vision païenne est holistique : les dieux ne sont pas enfermés dans une sphère ontologique qui les sépare de la race humaine ; la divinité n’est pas essentiellement différente de l’humanité. Les hommes n’ont donc pas besoin d’une révélation spéciale pour connaître les dieux, aucune loi ne descend sur eux du haut du ciel. Hommes et dieux partagent le même sort, la seule différence étant que les dieux ont plus de pouvoir et qu’ils sont immortels […] Des prophètes comme Moïse ont beau prêcher la noble religion de Yahvé, bon nombre d’Israélites veulent retrouver leurs anciens rituels et leur vision holistique d’une unité entre les dieux, la nature et l’humanité.

Karen Armstrong (« Histoire de Dieu »)

HOLISTIQUE D’un point de vue juif et chrétien, la personne humaine doit être vue en termes complètement holistiques : nous ne sommes pas une âme emprisonnée temporairement dans un corps et qui aspire à s’en échapper, mais une totalité intégrée qui embrasse le corps et l’âme. En tant que séparation du corps et de l’âme, la mort est par conséquent une violente atteinte à l’unité de notre nature humaine.

Kallistos Ware (« Le Royaume Intérieur »)

HOLOCAUSTE […] à la loi de crainte a succédé la loi d’Amour, et l’Amour m’a choisie pour holocauste , moi, faible et imparfaite créature… Ce choix n’est-il pas digne de l’Amour ?… Oui, pour que l’Amour soit pleinement satisfait, il faut qu’Il s’abaisse, qu’il s’abaisse jusqu’au néant et qu’il transforme en feu ce néant…

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

HOMME Il s’agit de mettre au jour un substitut des dieux travailleurs, qui sera l’Homme. Son corps sera modelé d’argile, non seulement parce que c’était, dans le pays, la matière première omniprésente et plastique par excellence, mais parce qu’elle impliquait la contrainte au trépas : « mourir » s’y disant volontiers, par rappel de la poussière terreuse en quoi tombent les vieux ossements, « retourner à son argile ».

Jean Bottéro (« La plus vieille religion – En Mésopotamie »)

HOMME L’homme est ce « royaume divisé contre lui-même » dont parle l’Évangile.

Chaque homme est un microcosme en qui se retrouve tout le macrocosme, depuis le Brahman jusqu’aux quatre éléments de la Nature. En chaque être humain, en chacun de nous, se trouve le résumé de toute la création, de toute l’œuvre de Dieu, laquelle comprend aussi bien les tigres que les brebis, les serpents que les oiseaux.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

HOMME Il y a plus de soixante ans, Freud a insisté sur la triple blessure que l’homme a vu infliger, depuis le XVIIe siècle, à l’idée qu’il se faisait de lui-même : blessure cosmologique (depuis Galilée : la terre n’est plus le centre de l’univers, mais un grain de poussière), blessure biologique (depuis Darwin : l’homme n’est plus qu’un « animal évolué »), blessure psychologique enfin (depuis Freud ! : nos pensées conscientes sont déterminées à notre insu par nos affects inconscients).

Bernard Gorceix (introduction à Hildegarde de Bingen, « Le Livre des Œuvres Divines »)

HOMME Nous ignorons même dans quelle direction va l’évolution de l’homme, et même si elle va se poursuivre. Certains scientifiques pensent que l’évolution physique de l’homme est achevée. On en discute beaucoup, mais il est très possible que dans 500 000 ans, s’il y a encore des hommes, ils soient morphologiquement quelque peu différents de ceux d’aujourd’hui.

Théodore Monod (« Et si l’Aventure Humaine Devait Échouer »)

HOMME Un être manquait encore, plus marqué du sceau divin, dépositaire plus qualifié d’une intelligence pénétrante, et qui pût exercer sa domination sur le reste de la création. L’homme naquit, soit que le dieu créateur, auteur d’un monde meilleur, l’eût formé de la semence divine, soit que la terre dans sa nouveauté, récemment dégagée des couches profondes de l’éther , eût conservé quelques germes de son frère le ciel, et que cette terre, le fils de Japet, en la mélangeant aux eaux de pluie, l’ait façonnée à l’image des dieux, modérateurs de toutes choses. Et, tandis que les autres animaux, penchés vers le sol, n’ont d’yeux que pour lui, à l’homme il donna un visage tourné vers le ciel, dont il lui proposa la contemplation, en l’invitant à porter vers les astres ses regards levés sur eux. Et c’est ainsi que la terre, naguère encore masse grossière et indistincte, prit forme et se modela en figures nouvelles d’êtres humains.

Ovide (« Les Métamorphoses »)

HOMME Seul de toutes les créatures visibles et intelligibles l’homme a été créé double par Dieu : il a un corps formé des quatre éléments avec la sensibilité et le souffle grâce auxquels il participe à ces éléments et vit en eux ; il a une âme douée d’intelligence immatérielle et incorporelle, unie à ces éléments d’une manière indicible et indiscernable, dans une fusion sans mélange ni confusion. Voilà ce qui constitue un individu humain, animal mortel et immortel, visible et invisible, connu par la sensation et l’intelligence, capable de contempler la création visible et de connaître l’intelligible.

Syméon le Nouveau Théologien (« Chapitres Théol., Gnostiques et Pratiques »)

HOMME Le conseil Connais-toi toi-même était sculpté sur l’architrave du temple de Delphes, pour témoigner d’une vérité fondamentale qui doit être prise comme règle minimum par tout homme désireux de se distinguer, au sein de la création, en se qualifiant comme « homme » précisément parce qu’il « se connaît lui-même ».

Jean-Paul II (Lettre encyclique « Fides et ratio »)

HOMME INTÉRIEUR Mais à leur âge et en dépit de leur curiosité intellectuelle, les adolescents blessés, en exil, ignorent cette tradition ascétique et mystique dont ils sont les étranges héritiers. Et il est peu probable que leur famille, leurs enseignants les entretiennent de recherches spirituelles et métaphysiques. C’est pourquoi l’étude des diverses philosophies et religions de l’humanité, la connaissance des mythes fondateurs pourraient constituer les nourritures essentielles dont ils ont éminemment besoin. Leur mal en sera éclairé, allégé, et l’homme intérieur s’éveillera.

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)

HOMME INTÉRIEUR Quelle que soit la frénésie activiste du monde moderne, la démocratie, comme le christianisme, suppose le recours à l’homme intérieur, à la concentration et au recul par lequel s’affirme la liberté de l’esprit. L’avenir du christianisme est lié directement à la qualité intérieure des hommes qui lui donneront la vitalité nécessaire. Nul ne peut anticiper l’avenir à ce sujet ; tradition et progrès se conditionnent mutuellement, mais ce sont toujours des individus qui font avancer une religion.

Jean-Louis Vieillard-Baron (« Quel avenir pour le christianisme dans la démocratie moderne ?), in Cités n° 12/2002

HOMME (PETIT D’~) Je pense souvent à la première étape de la vie (celle qui précède le moment où l’on va pouvoir « voler de ses propres ailes »). J’aimerais qu’à ce moment-là, le petit d’homme puisse vivre deux réalités quasi opposées. Une joie à tout casser… un bonheur de vivre formidable… un appétit d’exister insatiable… une curiosité inaltérable… Et, d’autre part, l’endurance aux coups de chien et aux tempêtes.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

HOMME/FEMME Lorsque Dieu fit l’homme, il fit la femme à partir du côté de l’homme pour qu’elle lui soit égale. Il ne la fit pas à partir de la tête ni à partir des pieds, en sorte qu’elle ne lui soit ni femme ni homme, mais en sorte qu’elle lui soit égale.

Maître Eckhart ( Sermon VI en allemand )

HOMME/FEMME Il faut choisir. Ou l’homme et la femme dans leur différence même possèdent également, mais chacun selon sa propre nature, l’ombre et la lumière, le positif et le négatif, l’envers et l’endroit, et se révèlent comme une heureuse et indispensable complémentarité (faculté d’analyse logique, faculté d’appréhension intuitive directe, etc.) ou c’est l’opposition irréductible entre le Yang et le Yin, le passif et l’actif, entre la terre, la nuit, le chaos d’une part et l’air, le jour et l’ordre d’autre part. La méthode facile des contrastes aboutit implacablement au conflit sans issue des contradictions (l’être solaire s’oppose éternellement à l’être tellurique) à la dépendance totale de l’un à l’autre (la femme, l’être lunaire), ou encore à une autonomie et complète indépendance des sphères contrastées.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

HOMO SAPIENS Les mutations, les adaptations, les mixages de l’espèce animale nous permettent de penser que la disparition de l’Homo sapiens sur le globe verra l’apparition d’une race supérieure animale – laquelle ? Telle est la grande question ! A partir d’un iota, d’une parcelle de matière commence l’évolution ; mais les passages entre un groupe et un autre restent mystérieux, pleins de points de suspension qu’il nous faut relier. Tout se tient, de la fleur à l’étoile. L’homme moderne devrait se souvenir que le primate est son cousin. Que la planète n’est pas un bilboquet. Finissons-en avec la leçon de ténèbres et retrouvons le credo de la réconciliation et d’une humilité bénéfique. L’homme n’est pas le « Roi de la Création ».

Théodore Monod (« Pèlerin du Désert »)

HOMOSEXUALITÉ De nombreux homosexuels masculins racontent – et souvent de manière bouleversante – à quel point ils ont été privés d’une présence paternelle ferme et équilibrée au moment où ils devaient mettre en place leurs repères affectifs. Ils ne font pas mystère du fait que leur homosexualité est pour une large part une quête de paternité.

Jean-M. Meyer (« Sources Vives n° 82, « Montre-nous le Père »)

HONNEUR DE DIEU Que ce soit maladie ou pauvreté ou faim ou soif ou quoi que ce soit que Dieu t’inflige ou ne t’inflige pas, ou quoi que Dieu te donne ou ne te donne pas, tout cela est pour toi le meilleur ; que ce soit ferveur ou intériorité, que tu n’aies aucune des deux, et quoi que tu aies ou n’aies pas : mets-toi exactement dans cette disposition que tu vises l’honneur de Dieu en toutes choses, et quoi qu’il te fasse alors, c’est là le meilleur […] Car l’être de Dieu tient en ce qu’il veut le meilleur. C’est pourquoi je dois le vouloir aussi et aucune chose ne doit m’agréer davantage.

Maître Eckhart ( Sermon IV en allemand )

HUMAIN Une grande partie de vous est humaine et une autre n’est pas encore humaine, juste un avorton informe qui marche endormi dans le brouillard à la recherche de son propre éveil.

Khalil Gibran (« Le Prophète »)

HUMAIN (ÊTRE) L’être humain n’est pas un îlot de chair né simplement pour satisfaire ses petits désirs. Il doit se rappeler qu’il fait partie d’un Tout, cosmique, social, humain ; que rien n’est achevé, ni l’homme ni la Terre.

Théodore Monod (« Pèlerin du Désert »)

HUMANISATION (VOIE D’)

Peut-être l’homme est-il en voie d’humanisation mais il n’est pas moins certain qu’il demeure, et par son corps et par le redoutable poids de ses instincts ancestraux, très solidement enraciné dans le pré-humain.

Théodore Monod (« Et si l’Aventure Humaine Devait Échouer »)

HUMANITÉ Dieu n’est ni au ciel ni aux enfers mais en chacun de nous. C’est donc en me consacrant au service de l’humanité que je pourrai, un jour, voir Dieu.

Mahatma Gandhi (« Tous les hommes sont frères »)

HUMANITÉ Tu vois bien que moi, vous ayant faits à mon image et à ma ressemblance, et vous, ayant perdu la grâce par le péché, pour vous rendre la vie de la grâce, J’ai uni en vous ma nature, la voilant de votre humanité. Et ainsi étant, vous, mon image, J’ai pris votre image en prenant forme humaine.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)

HUMBLE Il faut être plus humble que la poussière pour mériter la Vérité.

Mahatma Gandhi (« Tous les hommes sont frères »)

HUMILITÉ L’humilité est une grâce ineffable dans l’âme, dont le nom n’est connu que de ceux qui l’ont appris par expérience. C’est une richesse indicible, un nom de Dieu lui-même et un don venant de lui, car il est dit : « Apprenez, non d’un ange, ni d’un homme, mais de moi, » c’est-à-dire de moi demeurant en vous, de mon illumination et de mon opération en vous, « que je suis doux et humble de cœur », et de pensées, et d’esprit, « et vous trouverez pour vos âmes l’apaisement des combats et le soulagement des pensées » (cf. Mt 11, 29).

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)

HUMILITÉ Qui veut recevoir d’en haut, il lui faut de nécessité être en bas, en véritable humilité.

Maître Eckhart (Sermon IV en allemand )

HUMILITÉ L’humilité est connaissance de sa propre vérité, de sa médiocrité, de ses passions, de sa part d’ombre. Seul celui qui est prêt à regarder en face sa vérité peut accéder à la paix de l’âme. Aucune méthode ou technique ne peut apporter cette paix, seule l’humilitas, le courage de descendre au plus profond de soi, d’accepter sa condition terrestre (humus), et son humanité, le permet.

Dom Anselm Grün, o.s.b. (« Invitation à la Sérénité du Cœur »)

HUMILITÉ L’humilité est le signe le plus certain de la force.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)

HUMILITÉ Certaines vocations très intérieures, ou très retirées du monde, ou quelques personnes dont l'humilité est la vocation, sont méconnues. Cependant, si on voyait leur vie dans sa vérité, on serait ébloui par leur profonde originalité.

Simonne Nicolas (« Pour Comprendre la Philosophie »)

HUMILITÉ Une grande humilité peut être la plus magnifique habileté de l’ego pour subsister.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

HUMILITÉ Si cette humilité n’était pas dans l’âme, comme il est dit, l’âme manquerait de discrétion et ce manque de discrétion se trouverait dans l’orgueil comme la discrétion se trouve dans l’humilité. Aussi, tel un voleur, elle me déroberait l’honneur et se le donnerait à elle-même pour sa réputation ; et ce qui est à elle, elle me l’attribuerait à moi, se lamentant et murmurant sur mes mystères que J’aurais pu communiquer à elle ou à mes autres créatures.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)

HUMILITÉ L’humilité est la plus grande force car elle déplace l’axe de la vie de l’homme en Dieu ; ce n’est plus l’univers que l’homme fait tourner autour de son ego, mais c’est lui qui se situe dans le centre sacré de la proximité de Dieu et se trouve ainsi exactement à sa place.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

HUMILITÉ Le but de tout notre combat, c’est de trouver l’humilité. Nos ennemis sont tombés par l’orgueil et ils nous attirent dans leur chute.

Starets Silouane (« Ecrits Spirituels »)

HYPOSTASE La pluralité des hypostases humaines ne vient pas de la soi-disant chute du spirituel dans la matière (idée gnostique), et le salut n’est point dans la libération de la matière, ni dans le retour à « l’Un » du néo-platonisme. L’ordre normatif de la nature postule la plénification de tous les plans et de tous les éléments constitutifs de l’être humain intégré dans son principe « pneumatique » de la personne, dans l’abîme apophatique du cœur […]

En l’homme déifié, la personne créée, dans cette déification même, voit sa nature unie à l’énergie divine déifiante. Ainsi l’hypostase est le mode personnel, unique, sans pareil, d’existence théandrique de tout chrétien.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)