S comme

SACERDOCE

La méchanceté pure, le sadisme, la cruauté, d’où peuvent-elles bien venir ? Ce jeune de quatorze ans que j’ai connu au « centre de délinquants » et que je revois hurlant entre deux gendarmes. Son visage me poursuivait dix ans plus tard lorsque j’hésitais pour la centième fois au dépouillement fou qu’exigeait le sacerdoce ; le renoncement invraisemblable à l’amour humain. Je ne sais pourquoi j’avais le pressentiment que le sacerdoce avait partie liée avec la source de l’Amour en ce monde, que c’était par ce sacrement-là que l’Amour passait de l’Éternité dans le temps, du Ciel de Dieu à la terre des hommes. Ce visage d’enfant qui criait « Pourquoi ? » « Pourquoi moi ? Pourquoi ? » C’est ce visage qui reflétait celui du Christ : « J’étais en prison et vous êtes venu jusqu’à moi… » Et plus profondément encore, le visage d’un garçon juif les bras en l’air face à un soldat nazi…

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

SACRÉ Il n’y a aucun moyen technique ordinaire qui permet de déceler la présence ou l’absence du sacré dans un lieu ou un objet. C’est une question de longueur d’ondes à laquelle on est ou on n’est pas éveillé. C’est le fruit de la croissance intérieure et de la méditation.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

SACRÉ Si le sacré se laisse définir comme la trace de l'Absolu divin dans le relatif, de l'Infini dans le fini, ou de l'Intemporel dans le temporel, alors la civilisation de l'islam mérite d'être qualifiée de sacrée.

Roger Du Pasquier (« Découverte de l'Islam »)

SACREMENTS A l’époque patristique les trois sacrements majeurs liés en un seul faisceau : le baptême, l’onction et l’eucharistie portaient le nom d’initiation et correspondaient aux trois degrés de la vie mystique : la purification, l’illumination, l’union parfaite. La triple barrière de la déficience naturelle, de la volonté pervertie et de la mort se trouve renversée : le baptême reproduit la Passion et la Pâque, l’onction est notre Pentecôte et l’eucharistie est l’effusion eschatologique du royaume des cieux.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

SACREMENT DE MARIAGE

Le sacrement de mariage est un appel lancé à ceux qui s’aiment pour que leur amour gagne sans cesse du terrain sur l’indifférence et l’incompréhension. Le sacrement glisse, au cœur même de l’amour, un ferment de créativité. Dans cette perspective, les obstacles rencontrés dans « l’aventure à deux » sont comme les pierres qui font « chanter le torrent »… Les difficultés d’harmonisation, les conflits, les défauts de l’un et de l’autre permettent à l’amour de prouver son élan, de célébrer sa ferveur.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

SACRIFICE Fortement marqués par l’idéologie biblique, un des termes centraux de notre vocabulaire religieux, c’est « le sacrifice », que nous ne prenons guère que dans sa portée négative : ce que nous « sacrifions », religieusement parlant, c’est, croyons-nous, pour le perdre, y renoncer, le supprimer, l’anéantir, pensant par là rendre hommage à Dieu ou expier nos fautes. En Mésopotamie, le vocable correspondant, (siskur, en sumérien, et niqû, en akkadien) s’entendait, d’emblée et partout, comme quelque chose de positif : tout sacrifice était, exclusivement, un don, une largesse, une offrande, présentés à une divinité, pour Son avantage et profit, d’un bien qui Lui était nécessaire, utile ou agréable : animal immolé (« sacrifié », au sens usuel de « voué à la mort ») ; breuvage versé en libation, et par là transmis à son destinataire ; objet précieux ou somptuaire, dont le dédicataire était imaginé avoir besoin, ou envie, pour en faire Son profit ou y trouver Son plaisir…

Jean Bottéro (« La plus vieille religion – En Mésopotamie »)

SACRIFICE D’ABRAHAM

Sous l’angle formel, le sacrifice d’Abraham n’est rien d’autre que le sacrifice du premier-né, usage fréquent dans ce monde paléo-oriental, dans lequel les Hébreux ont évolué jusqu’à l’époque des prophètes.Le premier enfant était souvent considéré comme celui du dieu ; en effet, dans tout l’Orient archaïque, les jeunes filles avaient l’habitude de passer une nuit dans le temple et concevaient ainsi du dieu (de son représentant, le prêtre, ou de son envoyé, l’ « étranger »). Par le sacrifice de ce premier enfant, on rendait à la divinité ce qui lui appartenait. Le sang jeune augmentait ainsi l’énergie épuisée du dieu (car les divinités dites de la fertilité épuisaient leur propre substance dans l’effort déployé pour soutenir le monde et assurer son opulence ; elles avaient donc elles-mêmes besoin d’être régénérées périodiquement). Et, dans un certain sens, Isaac était un fils de Dieu, puisqu’il avait été donné à Abraham et à Sarah alors que celle-ci avait largement dépassé l’âge d’enfanter. Mais Isaac leur fut donné par leur foi ; il était fils de la promesse et de la foi. Son sacrifice par Abraham, bien qu’il ressemble formellement à tous les sacrifices de nouveaux-nés du monde paléo-sémite, s’en différencie foncièrement par le contenu. Alors que pour tout le monde paléo-sémite un tel sacrifice, malgré sa fonction religieuse, était uniquement une coutume, un rite dont la signification était parfaitement intelligible, dans le cas d’Abraham c’est un acte de foi […] Pour Abraham, Isaac était un don du Seigneur et non le fruit d’une conception directe et substantielle […] Cette nouvelle dimension religieuse rend possible la « foi » au sens judéo-chrétien.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)

SACRIFICES Nous comprenons qu’en fait c’est en parvenant à nos fins par l’effort, en étant prêts à faire le sacrifice de profits immédiats en faveur du bien-être d’autrui à long terme, que nous parviendrons au bonheur caractérisé par la paix et le contentement authentique […] Mais quand nous cherchons davantage qu’une satisfaction temporaire, quand nous nous battons pour atteindre un but, nous ne sommes guère touchés par l’inconfort la fatigue et la faim que nous pouvons ressentir. En d’autres termes, l’altruisme est une composante essentielle des actions qui conduisent au bonheur authentique.

Tenzin Gyatso, XIVe Dalaï-Lama (« Sagesse ancienne, monde moderne »)

SACRIFICES/ RÉCOMPENSES

Toutes les grandes vérités de la religion, les mystères de l’éternité, plongeaient mon âme dans un bonheur qui n’était pas de la terre… Je pressentais déjà ce que Dieu réserve à ceux qui l’aiment (non pas avec l’œil de l’homme mais avec celui du cœur) et voyant que les récompenses éternelles n’avaient nulle proportion avec les légers sacrifices de la vie , je voulais aimer, aimer Jésus avec passion, lui donner mille marques d’amour pendant que je le pouvais encore…

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

SAGE Un sage est une mère autant qu’un père. Le sage n’éprouve plus ni le besoin de donner, ni celui de recevoir. Il a atteint l’unité en lui-même et avec l’extérieur. C’est l’union de la nature masculine et de la nature féminine au-dedans de lui qui a créé le sage au lieu de créer l’enfant.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

SAGE/MAÎTRE A ceux qu’ils considère comme étant encore des enfants parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font, le sage donne. A ceux qui veulent devenir des adultes, le maître demande.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

SAGESSE Efforce-toi de perdre ta propre sagesse ; ce faisant, tu trouveras le salut et la droiture dans le Christ Jésus notre Seigneur. Amen.

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)

SAGESSE

Mais l’efficacité ne sera jamais une sagesse.

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)

SAINT Lorsque nous utilisons le mot « saint », nous nous référons en général à un état de perfection morale ; le terme hébreu kaddosh n’a toutefois rien à voir avec la moralité, mais qualifie « l’altérité », la séparation radicale.

Karen Armstrong (« Histoire de Dieu »)

SAINT Je vous ai souvent entendus parler de celui qui commet une injustice comme s’il n’était pas l’un de vous mais un étranger parmi vous et intrus dans votre monde. Mais moi je vous dis que même le saint et le juste ne peuvent s’élever au-dessus de ce qui est le plus élevé en vous, et que le méchant et le faible ne peuvent tomber plus bas que ce qu’il y a de plus bas en vous.

Khalil Gibran (« Le Prophète »)

SAINT Il est faux d’affirmer que les saints et les grands contemplatifs n’ont jamais aimé les choses créées, et n’ont ni compris ni aimé le monde, ce qu’on y voit, ce qu’on y entend et ceux qui y vivent. Ils ont aimé tous les êtres et toutes les choses. Croyez-vous que leur amour de Dieu aurait pu être compatible avec la haine de ce qui Le reflète et parle de Lui ? Vous m’objecterez qu’absorbés en Dieu, ils ne voyaient que Lui. Imaginez-vous donc qu’ils promenaient dans le monde des visages de pierre, n’écoutaient pas ceux qui leur parlaient et ne comprenaient ni les joies, ni les peines de ceux qui les entouraient ? C’est parce que les saints sont absorbés en Dieu qu’ils sont vraiment capables de voir et d’apprécier les choses créées, et c’est parce qu’ils sont les seuls à n’aimer que Lui qu’ils sont les seuls à aimer tous les hommes.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)

SAINT Qu’est-ce qu’un saint ? Un saint est celui qui a atteint l’Éternel, qui vit dans l’Éternel et qui a réalisé l’Éternel, quel que soit le nom donné à cette grande Réalité. Un tel saint est pour cette terre une véritable bénédiction. A son contact, des milliers de gens sont arrachés des tenailles de la peur, du chagrin et de la mort. Il vit ce qu’il prêche, et il prêche ce qu’il vit. Il exerce une merveilleuse influence et éveille dans les cœurs des hommes ignorants la conscience de leur inhérente Divinité.

Swâmi Râmdas (« Présence de Râm »)

SAINT-DES-SAINTS Du temple proprement dit : le sanctuaire, au pied de la ziggurrat, quand il y en avait une, le centre d’intérêt était ce que nous appelons la cella, disons, en langage biblique, le « saint-des-saints » : c’était la véritable résidence sacrée de la divinité dédicataire. Sa « présence réelle » s’y trouvait assurée par Son image, ou mieux, sa statue précieuse de culte.

Jean Bottéro (« La plus vieille religion – En Mésopotamie »)

SAINT-ESPRIT J’ai prié pour que le Saint-Esprit se manifeste et m’enseigne tout ce que j’avais besoin de connaître. Peu à peu j’ai découvert que, au fur et à mesure que je parlais seul, une voix plus savante disait des choses pour moi.

Paulo Coelho (« Sur le Bord de la Rivière Piedra… »)

SAINTE VIERGE Tout à coup la Sainte Vierge me parut belle, si belle que jamais je n’avais rien vu de si beau, son visage respirait une bonté et une tendresse ineffable, mais ce qui me pénétra jusqu’au fond de l’âme ce fut le « ravissant sourire de la Ste Vierge ». Alors toutes mes peines s’évanouirent, deux grosses larmes jaillirent de mes paupières et coulèrent silencieusement sur mes joues, mais c’était des larmes d’une joie sans mélange […] Oui, la petite fleur allait renaître à la vie, le Rayon lumineux qui l’avait réchauffée ne devait pas arrêter ses bienfaits ; il n’agit pas tout d’un coup, mais doucement, suavement, il releva sa fleur et la fortifia de telle sorte que cinq ans après elle s’épanouissait sur la montagne fertile du Carmel.

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

SAINTETÉ La notion de sainteté est de nature non pas éthique, mais ontologique. Saint n'est pas celui qui a atteint un degré élevé dans le domaine de la morale humaine ou dans une vie d'ascèse et même de prière (les pharisiens aussi jeûnaient et disaient de « longues prières »), mais celui qui porte en lui le Saint-Esprit.

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)

SALUT De juste il ne peut porter le nom, celui qui suit dans ses désirs toutes les injonctions de sa volonté. Quand il s’est converti au bien, dans le sang de l’agneau ses plaies sont lavées, et la célèbre cohorte, au vu de cette guérison, ne peut qu’entonner la louange d’un Dieu digne d’admiration. Aussi l’homme qui craint Dieu, qui aime Dieu, qu’il ouvre à ces paroles la dévotion de son cœur, qu’il les sache proférées pour le salut des corps et des âmes des hommes, non point de bouche d’homme, mais par moi, par moi qui suis !

Hildegarde de Bingen (« Le Livre des Œuvres Divines »)

SALUT Il est bon d’attendre en silence le salut qui vient de Dieu.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)

SALUT On peut vivre avec très peu de choses et bien se porter. En voyant la technocratie se retourner contre l’homme, nous repensons à la manière de Gandhi et d’autres sages. Le salut n’est-il pas dans l’artisanat, la frugalité, une certaine autarcie, l’art, le silence, et aussi une lenteur recelant la dynamique ?

Théodore Monod (« Pèlerin du Désert »)

SALUT Le salut consiste à recevoir une vie identique à celle de Dieu.

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)

SALUT Plus on descend dans les profondeurs de l’humilité en se reconnaissant indigne du salut et plus la componction libère les sources de larmes : en proportion de celles-ci jaillit dans le cœur la joie spirituelle et en même temps qu’elle l’eau de l’espérance sourd, monte et procure une confiance plus assurée de son salut.

Syméon le Nouveau Théologien (« Chapitres Théol., Gnostiques et Pratiques »)

ŠAMAŠ Lorsque Tu apparais, Šamaš , les peuples se prosternent ;
Tous les gens, de partout, s’inclinent devant Toi !
Tu resplendis dans les ténèbres, et Tu tiens les rênes du Ciel !
[…]
Tu prends soin de tous les habitants de la Terre,
Tu fais paître tous les êtres vivants, sans exception,
Ici-haut et là-dessous, leur Berger unique, c’est Toi.
[…]
De toutes les populations aux langages divers,
Tu perces les desseins, Tu scrutes la conduite ;
Tous se prosternent devant Toi,
Et le Cosmos entier aspire à Ta lumière !

Hymne en akkadien au dieu Šamaš, traduit et cité par Jean Bottéro (« La plus vieille religion »)

SANCTUAIRE Nous avançons sur une mer agitée, ballottés par les flots de la vie, mais dans cette traversée incertaine notre âme possède une ancre sûre. Elle est arrimée à l’espace intérieur de la paix, au sanctuaire habité par Dieu et où le Christ nous a précédés.

Dom Anselm Grün, o.s.b. (« Invitation à la Sérénité du Cœur »)

SANCTUAIRE DU CŒUR

Le yoga qui n’adoucit pas le cœur et qui le ne remplit pas de l’émotion pure d’amour, de compassion et de paix ne mérite pas son nom. La vraie concentration de l’esprit et la méditation sur Dieu dans le sanctuaire du cœur apportent un énorme changement chez le fidèle ; sa vie transformée devient, pour les autres, semblable à un phare. Par la pensée, la parole et l’action, il déverse sur tous l’amour et la bénédiction. Quelle utilité y a-t-il à parler de yoga si ce n’est pour vivre une telle vie ?

Swâmi Râmdas (« Présence de Râm »)

SATAN Je ne parle pas ici comme quelqu’un qui serait hors de cause, mais comme un blessé rapatrié du front… Un front où Satan n’est pas une invention pour se faire peur, car il ne chôme pas celui dont l’ambition est de nous faire devenir « un raté ».

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

SATISFACTION Comment, pour éviter les chagrins et la houle de la vie, espérera-t-on trouver un secours dans les richesses, dans la gloire, dans les suffrages de la Cour, si l’on ne sait jouir avec satisfaction de ce que l’on possède et si l’on est poursuivi par le cortège incessant des biens qu’on n’a pas ?

Plutarque (« La Sérénité Intérieure »)

SAVOIR Mais, citoyens, il y a bien des chances pour que le vrai savant ce soit le dieu et que, par cet oracle, il ait voulu dire la chose suivante : le savoir que l’homme possède présente peu de valeur, et peut-être même aucune.

Socrate (« Apologie de Socrate », Platon)

SCANDALISER Le mot « scandalum » désignait la pierre qui fait trébucher. Celui qui scandalise est celui qui conduit à faire le « mal » en laissant croire qu’il s’agit du bien…

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

SCIENCE La science véritable qui est née dans l’ardeur de l’Esprit saint élève en effet les hommes vers les biens célestes, en les justifiant ; elle y entraîne leur esprit et elle les y purifie.

Hildegarde de Bingen (« Le Livre des Œuvres Divines »)

SCIENCE Si le monde comprenait toute la force des paroles du Christ : « Apprenez de moi l’humilité et la douceur », alors le monde entier, tout l’univers abandonnerait toutes les autres sciences pour ne chercher que cette Science divine.

Starets Silouane (« Ecrits Spirituels »)

SCIENCE/RELIGION

A mesure que décline l’influence de la religion, par exemple, la manière dont il convient de se conduire dans la vie devient de plus en plus confuse. Autrefois, religion et éthique étaient étroitement imbriquées. Aujourd’hui, beaucoup croient que la science « démontre » la fausseté de la religion. Ils pensent en outre que, rien ne prouvant l’existence d’une quelconque autorité spirituelle, la morale est affaire de choix personnel. Cependant, les savants et les philosophes de jadis semblent avoir éprouvé le besoin pressent de trouver des fondements solides sur lesquels édifier des lois immuables et des vérités absolues. Actuellement, cette forme de recherche est considérée comme futile, si bien que nous assistons à un complet renversement de situation et remettons en question la réalité même. Cela ne peut conduire qu’au chaos. […] En remplaçant la religion en tant que source ultime de la connaissance dans l’esprit des gens, la science elle-même commence à prendre des allures de religion, et certains de ses adeptes courent ainsi le danger de placer une foi aveugle dans ses principes et, partant, de devenir intolérants à l’égard de toute autre approche.

Tenzin Gyatso, XIVe Dalaï-Lama (« Sagesse ancienne, monde moderne »)

SECRET Certains racontent au premier venu ce qui ne doit être confié qu’aux amis et se déchargent sur n’importe quelles oreilles de tout ce qui les brûle ; certains, en revanche, s’effraient de la conscience de ceux qui leur sont même les plus chers et, disposés, s’ils le pouvaient, à ne pas même se fier à eux-mêmes, ils refoulent plus profondément tout secret.

Sénèque (Lettre III à Lucilius)

SÉDUCTION Il y a l'amour-séduction qui transforme la vie en partie de chasse et enchaîne l'âme au double jeu cynique de l'inquiétude et de la rassurance : je séduis donc je suis. Manège infini qui conduit à la désespérance.

Soeur Moïsa, Communion de Jérusalem (« Sources Vives » n° 63 – « Comment Aimer ? »)

SÉDUCTION […] si Aphrodite ne connaît ni la violence vengeresse ni la brutalité guerrière, la rusée déesse met en œuvre des armes qui ne sont pas moins efficaces ni dangereuses : le charme des sourires, les piperies du babil féminin, l’attrait périlleux du plaisir et toutes les tromperies de la séduction.

Jean-Pierre Vernant (essai introductif à la « Théogonie » d’Hésiode)

SEIGNEUR Qu’y a-t-il sans Toi, ô Seigneur ? Moi, Ton roi favori, Tu m’as fait prospérer et tu m’as accordé une vie réussie ! Prince bien vu de Toi et produit de Tes mains, Tu as fait de moi ce que je suis, et Tu m’as investi de la souveraineté sur tous mes sujets ! Avec la bienveillance que Tu ne cesses de répandre sur tout, tourne en bonté à mon égard Ton sublime pouvoir et fais naître en mon cœur la crainte de Ta divinité ! Accorde-moi ce qui T’est agréable, et garde-moi en vie !…

Prière du roi de Babylone, Nabuchodonosor II , à Marduk (traduit et cité par Jean Bottéro)

SÉMITES Les Sémites représentent une vénérable culture, liée à une famille linguistique, dont les membres, connus depuis pas moins de cinq mille ans, fleurissent partout, dans le Proche-Orient surtout. Après l’akkadien et l’éblaïte, le cananéen, l’araméen, le sud-arabique et l’arabe, dans tous leurs dialectes, sont, par larges intervalles de temps, au cours des deux millénaires avant notre ère, sortis du même tronc. Quelle qu’ait été la plus ancienne histoire de ces gens, hors de notre portée, mais qui paraît avoir tourné autour de l’Arabie, dès avant sa désertification, tout nous porte à penser qu’à partir du IVe millénaire, au plus tard, un notable rassemblement d’entre eux hantait le territoire aujourd’hui syrien, aux franges septentrionales du Grand désert syro-arabe, où, plutôt éleveurs de menu bétail, ils semi-nomadisaient volontiers au gré des pâturages.

Jean Bottéro (« La plus vieille religion – En Mésopotamie »)

SENS Sous son aspect sensuel et esthétique, l'objet convoité immerge dans la vie des sens, préférée à l'approfondissement de la communion avec Dieu.

Paul Evdokimov (« La Nouveauté de l'Esprit »)

SENS Et comme nos sens ne nous montrent rien qui subsiste, j’en déduis que Dieu seul est.

Mahatma Gandhi (« Tous les hommes sont frères »)

SÉPARATION En un instant je compris ce qu’était la vie ; jusqu’alors je ne l’avais pas vue si triste, mais elle m’apparut dans toute sa réalité, je vis qu’elle n’était qu’une souffrance et qu’une séparation continuelle. Je versai des larmes bien amères, car je ne comprenais pas encore la joie du sacrifice, j’étais faible, si faible, que je regarde comme une grande grâce d’avoir pu supporter une épreuve qui semblait être bien au-dessus de mes forces !… Si j’avais appris tout doucement le départ de ma Pauline chérie, je n’aurais peut-être pas autant souffert mais l’ayant appris par surprise, ce fut comme si un glaive s’était enfoncé dans mon cœur…

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

SÉRAPHINS Les séraphins, selon l’étymologie de leur nom, (« sâraph », en hébreu, signifie « brûler »), sont des êtres de feu, car ils sont proches de Dieu dont l’amour est un feu ; et c’est de ce feu-là qu’un séraphin va prélever une simple braise qui suffira, au bout de pincettes, pour purifier le pauvre Esaïe [cf. Es. 6/1-7].

Daniel Bourguet (« La Repentance, une Bonne Nouvelle »)

SÉRÉNITÉ Jésus donne aux hommes accès à Dieu, son Père, et à ce qui le caractérise, c’est-à-dire la sérénité et le repos issus de la joie d’accepter ce qui est.

Dom Anselm Grün, o.s.b. (« Invitation à la Sérénité du Cœur »)

SÉRÉNITÉ Ce qui peut aussi contribuer à la sérénité au milieu des revers, c’est de ne point s’obstiner à fermer les yeux sur
les avantages et les agréments qui nous restent encore.

Plutarque (« La Sérénité Intérieure »)

SERPENT Le serpent symbolise le chaos, l’amorphe non manifesté.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)

SERPENT […] la ruse du serpent dépasse en astuce celle des autres monstres, et, grâce à elle, il opère tous les ravages possibles, choisissant toujours ce qu’il y a de plus mal.

Hildegarde de Bingen (« Le Livre des Œuvres Divines »)

SERVITEUR […] durant ces années trop rapides, sans le moindre idéal « moral » ou altruiste, on se savait avant tout assigné, par sa propre nature et son propre destin, au travail pour le « service des dieux » , perspective assez peu enthousiasmante, après tout…
Assurément, ces Maîtres souverains n’avaient-Ils, à l’égard des hommes, que des dispositions plutôt débonnaires, pourvu que chacun fît son devoir de bon « serviteur » ; et on pensait même pouvoir compter sur leur aide, pour peu qu’on y eût manqué et qu’on en eût été puni. Mais tout vrai commerce avec Eux était inconcevable, puissants et hors d’atteinte comme on se Les figurait : les seuls rapports imaginables, c’étaient ceux d’humbles domestiques à maîtres altiers et distants, sans autre plaisir que celui du devoir accompli, qui n’a jamais enivré personne.

Jean Bottéro (« La plus vieille religion – En Mésopotamie »)

SERVITEUR Quand le prédicateur parlait de Ste Thérèse, papa se penchait et me disait tout bas : « - Écoute bien, ma petite reine, on parle de ta Ste Patronne. » J’écoutais bien en effet, mais je regardais papa plus souvent que le prédicateur, sa belle figure me disait tant de choses ! Parfois ses yeux se remplissaient de larmes qu’il s’efforçait en vain de retenir, il semblait déjà ne plus tenir à la terre, tant son âme aimait à se plonger dans les vérités éternelles… Cependant sa course était bien loin d’être achevée, de longues années devaient s’écouler avant que le beau Ciel s’ouvrît à ses yeux ravis et que le Seigneur essuyât les larmes de son bon et fidèle serviteur !…

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

SERVITUDE [..] dans la servitude, il n'y a pas de joie mais l'âpreté de la contrainte.

Philippe Dautais (« Le Chemin » n° 43)

SERVITUDE Ô aveuglement humain ! que ne regardes-tu ta dignité ! De grand tu t’es fait petit, de maître tu t’es fait esclave du plus vil maître que tu puisses avoir, puisque tu t’es fait serviteur et esclave du péché, et tu deviens tel que celui que tu sers. Le péché est néant, donc tu t’es fait néant. Tu t’es ôté la vie et donné la mort.
Cette vie et cette maîtrise vous ont été données par le Verbe mon Fils unique et glorieux pont ; vous étiez serviteurs du démon, il vous tira de sa servitude, et Je lui imposai l’obéissance pour consumer la désobéissance d’Adam, et il s’humilia à l’opprobre de la mort sur la croix pour confondre l’orgueil. Tous les vices, il les a détruits avec sa mort […]

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)

SEUL Un homme doit apprendre à être seul ; il doit écouter, dans le silence de son propre cœur, la parole sans paroles de l’Esprit et découvrir ainsi la vérité sur lui-même et sur Dieu.

Kallistos Ware (« Le Royaume Intérieur »)

SEXE La puissance du sexe est en réalité la force de l'esprit incarné, l'énergie créatrice concentrée en son lieu d'élection le plus immédiat : celui de la transmission de la vie... là où Dieu dépose la charge maximum de
déflagration ontologique..., les réserves profondes de l'être.

Alphonse Goettmann (« Le Chemin » n° 47)

SEXE [...] en vertu de théories psychologiques prétendant avoir enfin découvert où se situe le véritable centre de gravité de la personne humaine, c'est-à-dire au niveau du sexe, on a promis aux individus qu'ils pourraient « se réaliser » eux-mêmes en échappant à toute contrainte et en suivant tous leurs penchants.

Roger Du Pasquier (« Découverte de l'Islam »)

SEXUALITÉ La sexualité, c'est le fait que la dualité entre deux personnes soit dépassée, dans l'acte sexuel justement. L'un se fond dans l'autre. Pour un moment, deux ne font plus qu'un.

Karlfried Graf Dürckheim (« L'Esprit Guide »)

SILENCE Le silence est le mystère des mondes à venir, la parole est l'instrument du monde présent.

Isaac Le Syrien, cité dans « Le Chemin » n° 42

SILENCE Dans le silence juste, la voix de la VIE devient perceptible.

Karlfried Graf Dürckheim (« L'Homme et sa Double Origine »)

SILENCE Le silence de Jésus confondit Pilate […] et l’hésychia d’un homme détruit la vaine gloire.

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)

SILENCE Le monde du silence ressemble au monde de l’invisible. Mais nos êtres de chair sont des êtres de bruit, et c’est pourquoi ils entrent mal dans le silence. Se taire, c’est se déposséder. Et de même que nous sommes passés nus du silence à la vie, nous ne pouvons pénétrer dans le silence que dépouillés.

Car le silence ne souffre ni les feintes vertus ni les richesses d’apparence. Il nous veut seuls, tels que nos impuissances nous sculptent et nous creusent. Il a l’ardeur jalouse d’un désert et il ne purifie que ce qu’il brûle. Il est le chemin de solitude où chacun seul compte ses pas.

Louis Sahuc (« La Grâce d’Ecouter »)

SILENCE DE DIEU Sur la terre vivait un homme possédé du désir de Dieu. Son nom était Syméon [Silouane]. Il avait longuement prié, versant d’intarissables larmes : « aie pitié de moi ». Mais son cri se perdait dans le silence de Dieu.

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)

SILENCE (ESPACE DE) Les mystiques sont convaincus qu’il existe en nous un espace de silence où Dieu habite. Les pensées et les sentiments, les projets et les réflexions, les passions et les blessures n’y ont pas accès. Les autres, avec leurs attentes et leurs exigences, n’y ont pas accès non plus. Cet espace de silence n’est pas à créer, il préexiste en nous. Mais bien trop souvent nous en sommes séparés. La méditation permet de renouer avec cet espace intérieur. La tête peut continuer à s’agiter, les pensées à vagabonder, mais, en profondeur, règne une paix dans laquelle nous pouvons nous laisser glisser.

Dom Anselm Grün, o.s.b. (« Invitation à la Sérénité du Cœur »)

SILENCE INTÉRIEUR Lorsque nous nous retirons dans les profondeurs de notre silence intérieur, nous arrivons à la véritable source de notre vie. Nous découvrons que toute vie, toute manifestation, dans leur étonnante variété et multiplicité, viennent de cette source. C’est en elle que nous découvrons l’éternelle fontaine de joie et de paix. Tant qu’un individu n’a pas reçu la vision de cette existence fondamentale, il ne fera que tâtonner dans l’obscurité, à la poursuite des choses vaines et éphémères, croyant que ces choses peuvent lui procurer la paix et le bonheur véritables dont son âme a soif.

Swâmi Râmdas (« Présence de Râm »)

SILOUANE Dieu a discerné d'avance que Syméon - par la suite le moine du grand habit Silouane - ne consulterait ni la chair ni le sang, mais qu'il passerait sa vie dans un effort ascétique digne de la grandeur du don qu'il recevrait, et c'est pourquoi il l'a appelé à cette vie extraordinaire qui fut la sienne.

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)

SILOUANE Il nous vient à l'esprit qu'en la personne du Starets Silouane la providence divine a donné au monde un nouvel exemple et un nouveau témoignage de l'amour infini de Dieu afin que, par Silouane, les hommes paralysés par le désespoir reprennent courage [...]

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)

SIMPLICITÉ Tout le paradoxe du moi humain est là : nous ne sommes que ce dont nous avons conscience, et pourtant nous avons conscience d’avoir été plus nous-mêmes dans les moments précis où, nous haussant à un niveau plus élevé de simplicité intérieure, nous avons perdu conscience de nous-mêmes.

Pierre Hadot (« Plotin ou la Simplicité du Regard »)

SIONISME En fait, le sionisme n’a jamais été en odeur de sainteté dans les milieux orthodoxes qui, de tout temps, ont considéré ses objectifs politiques comme une atteinte inexpiable aux fondements les plus sacrés de la religion juive. En se fixant pour but ultime de « normaliser » les Juifs et en voulant les doter d’un État, « comme tous les peuples », dans la terre de leurs ancêtres, le sionisme a aspiré, en effet, à dédramatiser la question juive en la « sécularisant ». Elle est devenue ainsi pour ses idéologues autant que pour les penseurs modernistes des Lumières juives (Haskala) un simple problème humain de régénération sociale ou de construction nationale alors qu’il s’agit – soutiennent les milieux religieux – d’une question métaphysique de premier plan, mettant en jeu les questions eschatologiques de « Galut » (Exil) et de « Gueoula » (Rédemption) et celle de Kibboutz Galouyot ou « rassemblement des Exilés » qui est l’apanage de la « Fin des Temps » messianiques. Condamné pour son activisme volontariste qui déroge à la règle de passivité enseignée par la tradition, le sionisme est, de ce fait, une entreprise sacrilège qui, de surcroît, enfreint le triple serment que les Juifs se seraient engagés à respecter depuis la destruction du Temple :

– « ne pas monter sur les remparts », c’est-à-dire ne pas émigrer en masse et en rangs serrés en Terre sainte ;
– ne pas précipiter la « Fin des Temps » en essayant de restaurer, par des voies naturelles, le « royaume de David » ;
– et, enfin, ne pas « susciter le courroux des nations » ou plus prosaïquement, ne pas se mettre à dos les Puissances en voulant rétablir la souveraineté juive en Palestine.

A cela s’ajoute le reproche de désacralisation de la Terre promise qui ne saurait être réduite à une simple « patrie » comme n’importe quel autre pays du monde.

Michel Abitbol (« Démocratie et religion en Israël »), in Cités n° 12/2002.

SITUATION EXTÉRIEURE

[…] le grand saint érudit indien Shantideva remarque que, si nous ne pouvons espérer trouver suffisamment de cuir pour recouvrir la terre de façon à ne jamais risquer de nous blesser les pieds sur une épine, nous n’en avons nullement besoin : il suffit que nous en ayons assez pour nous faire des semelles. Autrement dit, si nous ne sommes pas toujours en mesure de changer la situation extérieure à notre convenance, il nous demeure possible de modifier notre attitude.

Tenzin Gyatso, XIVe Dalaï-Lama (« Sagesse ancienne, monde moderne »)

SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE

Je pense souvent à la société industrielle moderne comme à une énorme machine autopropulsée dans laquelle, plutôt que des êtres responsables, les individus seraient de minuscules pièces sans conséquence n’ayant pas d’autre choix que de fonctionner avec l’ensemble.

Tenzin Gyatso, XIVe Dalaï-Lama (« Sagesse ancienne, monde moderne »)

SOIF A celui qui a soif arrive le cri du porteur d’eau .

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

SOIF D’AMOUR Voilà donc tout ce que Jésus réclame de nous, il n’a point besoin de nos œuvres, mais seulement de notre amour, car ce même Dieu qui déclare n’avoir point besoin de nous dire s’il a faim n’a pas craint de mendier un peu d’eau à la Samaritaine. Il avait soif… Mais en disant : « Donne-moi à boire », c’était l’amour de sa pauvre créature que le Créateur de l’univers réclamait. Il avait soif d’amour… Ah ! je le sens plus que jamais Jésus est altéré, il ne rencontre que des ingrats et des indifférents parmi les disciples du monde et parmi ses disciples à lui, il trouve, hélas ! peu de cœurs qui se livrent à lui sans réserve, qui comprennent toute la tendresse de son Amour infini.

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

SOLEIL Car dès que l’œil de l’intelligence avec la lumière de la foi s’élève au-dessus de la vie sensitive, contemplant en moi, le sentiment le suit, aimant ce que l’œil de l’intelligence a vu et connu, et la mémoire s’emplit de ce que le sentiment aime. Et dès qu’elles sont disposées, elles participent à moi, soleil, qui illumine dans ma Puissance, et dans la Sagesse de mon Fils unique et dans la Clémence du feu de l’Esprit Saint.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)

SOLEIL Le Soleil est une étoile, semblable aux milliers d’étoiles que nous apercevons la nuit à l’œil nu, semblable aux milliards de milliards d’étoiles que nos télescopes nous révèlent. Mais, alors que le Soleil nous présente un disque éblouissant, les autres étoiles nous apparaissent comme des points de faible luminosité. Ce n’est pas qu’elles soient plus petites ou moins brillantes (certaines sont cent fois plus grosses et cent mille fois plus brillantes que le Soleil), c’est que, vraiment elles sont très loin…En astronomie, on mesure les distances en termes du temps que met la lumière à les parcourir.

Notre glorieux Soleil est une banale étoile située quelque part dans la banlieue de notre Voie lactée.

L’avenir du genre humain dépend de l’avenir de notre planète hospitalière, et celui-ci dépend de l’avenir de notre Soleil nourricier. Or on prévoit que, dans environ cinq milliards d’années, il nous volatilisera tous.

Hubert Reeves (« Patience dans l’Azur », l’Evolution Cosmique)

SOLEIL Ne va pas croire que le soleil, lumineux pour tout le monde, n'éclaire nulle part qu'en ta cellule ; qu'il ne fait beau nulle part excepté chez toi ; que la grâce de Dieu nulle part ne travaille, sauf en ta conscience.

Guillaume de Saint-Thierry (« Lettre aux Frères du Mont-Dieu »)

SOLEIL […] et ce qu’est le soleil dans le monde visible et sensible, Dieu l’est pour le monde invisible et intelligible puisqu’il est appelé le soleil de justice et qu’il l’est réellement.

Syméon le Nouveau Théologien (« Chapitres Théol., Gnostiques et Pratiques »)

SOLEIL/LUNE Théia mit au monde le grand Soleil et la Lune brillante et Aurore qui éclaire les habitants de la terre et les dieux immortels, maîtres du vaste ciel ; elle s’était soumise à l’amour d’Hypérion.

Hésiode (« La Théogonie », traduction E. Bergougnan)

SOLIDARITÉ Les trois religions monothéistes ont partagé l’éthique égalitaire et socialiste d’Amos et d’Isaïe. Les juifs seront le premier peuple du monde antique à établir un système de solidarité qui soulèvera l’admiration de leurs voisins païens.

Karen Armstrong (« Histoire de Dieu »)

SOLITUDE On voit parfois dans le respect de soi une forme de l’amour-propre ou un réflexe narcissique. Un tel amour de soi abolirait toute rencontre et nous enchaînerait à notre solitude.

Il y a une solitude où nous sommes poussés malgré nous et qui est une souffrance de l’âme. Parfois atteints par la rudesse, l’orgueil ou l’indifférence, nous nous fermons sur nos blessures et les pleurons à l’écart des regards du monde. La solitude alors suspend la vie. Elle est un refuge où la tristesse étend sa chape douloureuse. Et cette solitude, bientôt, nous juge. Car si elle entretient notre peine en la berçant de prévenances, elle rompt aussitôt la communion qui nous liait aux hommes et en consacre l’échec. Mais il est une solitude où nous allons parfois étancher notre soif de silence et de paix. Elle est cette distance qui abolit nos dépendances et nous rend à nous-mêmes. Elle nous sépare du bruit et des provocations. Elle interrompt les tâches, suspend les échanges. C’est là que le meilleur de nous-mêmes se recueille et se fortifie. Sans elle, nos forces se dissiperaient dans les mille nervures de nos rencontres, de nos paroles, de nos attentions aux êtres et aux choses qui nous entourent.

Louis Sahuc (« La Grâce d’Ecouter »)

SOLITUDE/ ISOLEMENT

L’homme cherche l’unité parce qu’il est l’image du Dieu unique. L’unité implique la solitude, d’où la nécessité d’être matériellement seul. Mais unité et solitude ne signifient pas isolement métaphysique. Celui qui s’isole pour jouir dans son être égoïste et extérieur d’une sorte d’indépendance ne trouve pas l’unité, car il s’effrite en de multiples passions contraires et finit dans la confusion et l’irréalité absolue. La solitude n’est pas, et ne peut jamais être un dialogue de narcisse de l’ego avec lui-même. Une telle contemplation de soi est une tentative vaine pour rendre infini un être fini, en le libérant définitivement de tous les autres hommes, ce qui est de la folie. Notons, toutefois, que cette folie, loin d’être particulière aux solitaires, est beaucoup plus commune chez ceux qui s’efforcent d’imposer leur supériorité en dominant les autres. C’est le péché le plus courant.
Le besoin de solitude vraie est complexe et dangereux, mais il est indéniable. Il est d’autant plus réel de nos jours que la personne risque de plus en plus d’être noyée dans la masse anonyme et informe de la collectivité. La tentation de notre temps est de confondre « amour » et « conformisme », amour et soumission passive à l’esprit collectif ou à une organisation quelconque.

La véritable solitude est le foyer de la personne, la fausse solitude est le refuge de l’individualiste.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)

SOLLICITUDE [DE DIEU]

Or, quand Dieu dit aussitôt : « Adam, où es-tu ? », il signifia qu’il se souvenait toujours avoir créé l’homme à son image et à sa ressemblance et que son désir était de l’attirer de nouveau à lui. Quand il l’eut banni, dans une complaisante sollicitude, il revêtit sa nudité : à la place de son habit étincelant, il hérita d’une peau de mouton, et le paradis se mua en exil.

Hildegarde de Bingen (« Le Livre des Œuvres Divines »)

SOMMEIL/VEILLE Beaucoup de sommeil procure l’oubli, mais la veille purifie la mémoire.

Jean Climaque (« L’Echelle Sainte »)

SORT Notre sort est tout à fait magnifique ; notre existence est digne d’envie, puisque nous n’en sommes pas réduits à mendier, à porter des fardeaux, à faire le métier de flatteur.

Plutarque (« La Sérénité Intérieure »)

SOUCI Dieu est celui qui nous libère vraiment du souci.

Dom Anselm Grün, o.s.b. (« Invitation à la Sérénité du Cœur »)

SOUFFRANCE Et si je réussis à ne faire plus qu’un avec ma souffrance, au moment même où la non-dualité est assurée, la souffrance cesse d’être perçue comme douloureuse.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

SOUFFRANCE Quand la Mère de Dieu se tenait au pied de la Croix, sa souffrance était inconcevablement grande, parce qu’elle aimait son Fils plus qu’on ne peut l’imaginer. Et nous savons que plus on aime, plus grande aussi est la souffrance. Comme être humain, la Mère de Dieu n’aurait pas pu endurer sa douleur, mais elle s’abandonna à la volonté de Dieu et le Saint-Esprit la réconforta et lui donna la force de supporter cette souffrance.

Starets Silouane (« Ecrits Spirituels »)

SOUFFRANCE Ce n’est vraiment pas la peine de parler longuement à Jésus de nos souffrances, surtout le Vendredi Saint.

Thomas Merton (« La Nuit Privée d’Étoiles »)

SOUFFRANCE La souffrance est échue en partage à l’homme parce qu’il a volontairement oublié la suprême Vérité de son être. Il se laisse tellement entraîner dans les épisodes et les affaires de la vie qu’il néglige de tourner sa pensée vers la source éternelle de son existence. Il lutte pour trouver la paix et le contentement par des ajustements extérieurs, en cherchant ce que la vie peut lui donner ; mais en aucun cas il ne peut trouver la paix à laquelle il aspire. D’autre part, il se meut dans un cercle incessant de soucis et de chagrins qui ne font qu’augmenter. En fait, il saute d’un brasier dans un autre, d’un chagrin à un autre. Il tâtonne dans une obscurité créée par lui-même, trébuche sur chaque marche et reçoit des meurtrissures sans nombre. Nulle part il ne trouve la paix et le repos ; tout cela parce qu’il fuit Dieu – centre bienheureux de son existence.

Swâmi Râmdas (« Présence de Râm »)

SOUFFRANCE Lorsque la colère, la passion, l’intolérance dépassent un certain seuil, c’est le signe que quelque chose de très personnel et de très profond est en jeu. Qu’une souffrance est là. Cachée.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

SOUFFRANCES Bien des gens, notamment ceux qui font l’effort de se rendre dans les montagnes indiennes où se situe Dharamsala, viennent me trouver à la recherche de quelque chose. Parmi eux, il en est qui ont beaucoup souffert : ceux qui ont perdu un enfant, ceux dont un proche s’est suicidé, ceux qui sont atteints du cancer ou du sida ; et puis, bien sûr, mes compatriotes tibétains, avec les peines et les épreuves qui leur sont propres. Malheureusement, beaucoup ont des attentes irréalistes. Ils croient que j’ai le pouvoir de guérir et de distribuer la grâce. Mais je ne suis qu’un homme ordinaire. Le mieux que je puisse faire pour tenter de les aider, c’est de partager leurs souffrances.

Tenzin Gyatso (XIVe dalaï-lama), « Sagesse ancienne, monde moderne »

SOUFFRANCES […] je sais que Jésus ne peut désirer pour nous de souffrances inutiles et qu’Il ne m’inspirerait pas les désirs que je ressens, s’Il ne voulait les combler…

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

SOUFFRANCE C’est l’homme, le premier, dans l’histoire de l’évolution, qui s’est ému de la souffrance de ses semblables et qui a tenté d’y remédier. Mon père disait que l’espèce humaine avait introduit la métaphysique ici-bas. Cette prise de conscience est somme toute assez récente dans l’histoire de l’espèce humaine ; elle n’a pas empêché que l’homme poursuive son entreprise de prédateur. C’est dans cette mesure que son attitude est aujourd’hui scandaleuse !

Théodore Monod (« Révérence à la vie »)

SOUFFRANCE Dieu veut, par la souffrance, entraîner l’homme à de grandes destinées.

Jean Tauler (« Aux Amis de Dieu », sermon 3)

SOUFFRIR Crois fermement que nous souffrons aussi longtemps que nous ne sommes pas devenus humbles ; mais aussitôt que nous nous humilions, nos souffrances prennent fin ; car à cause de son humilité, l’Esprit divin témoigne à l’âme qu’elle est sauvée.

Starets Silouane (« Ecrits Spirituels »)

SOUFISME Le soufisme, parfum de l'islam, saveur de la vie, éveil à l'universel, acuité de la conscience, vigilance qui ne quittera plus l'âme, qu'elle le veuille ou non : une fois engagé sur la Voie, que tu chutes ou non, tu lui appartiens.

Eric Geoffroy (« L’Instant Soufi »)

SPÉCULATION Il existe un sens qui n'est donné qu'à ceux qui se purifient en Dieu, qui abandonnent leur spéculation intellectuelle pour goûter au subtil.

Cheikh Adda Bentounès (« Le Chœur des Prophètes »)

SPIRITUALITÉ/ RELIGION

En fait, je crois qu’il convient d’établir une distinction importante entre religion et spiritualité. J’associe la religion avec la croyance au salut tel que le promet telle ou telle confession, en accord avec l’acceptation d’une réalité métaphysique ou surnaturelle pouvant éventuellement inclure l’idée de paradis ou de nirvana, et comprenant l’enseignement de dogmes, de rites, et de prières. J’associe la spiritualité avec ces qualités de l’esprit humain – amour et compassion, patience, tolérance, pardon et sens de la responsabilité – qui apportent le bonheur à autrui en même temps qu’à soi-même. Alors que, tout comme les rites et les prières, les questions de nirvana et de salut sont directement liées à la foi religieuse, il n’en va pas nécessairement de même pour ces qualités intérieures. Aussi n’y a-t-il aucune raison pour que l’individu ne puisse les développer, même à un haut degré, sans avoir recours à aucun système de croyances religieux ou métaphysique. C’est pourquoi il m’arrive de dire que la religion est peut-être quelque chose dont on peut se passer. Ce qui, en revanche, est indispensable, ce sont ces qualités spirituelles fondamentales.

Tenzin Gyatso (XIVe dalaï-lama), « Sagesse ancienne, monde moderne »

SPIRITUELS/ TERRIENS

Tel est l’énorme malentendu, le fossé qui sépare les terriens des spirituels. D’un côté se trouvent les réalistes et les matérialistes qui réduisent l’humain à la seule corporéité, agrémentée d’un soupçon de pensée et imprégnée de psychisme ; de l’autre, une poignée de résistants de l’âme qui voient au-delà des apparences, qui éprouvent un désir d’éternité et cherchent à rejoindre de toutes les façons possibles l’Immuable.

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)

SPONTANÉITÉ Tout se passe comme si, avec les années, nous entrions dans la prison des conventions et des opinions courantes, des dissimulations et des préjugés, perdant du même coup la spontanéité de l’enfant, réceptif à tout ce que lui apporte la vie, qui se renouvelle pour lui à tout instant ; il sent, il voit, il interroge, puis tout cela lui échappe bientôt. Il laisse tomber dans l’oubli ce qui, un instant, s’était révélé à lui, et plus tard il sera surpris quand on lui racontera ce qu’il avait dit et demandé.

Karl Jaspers (« Introduction à la Philosophie »)

STABILITÉ (VŒU DE) Par le vœu de stabilité, le moine renonce au vain espoir d’errer en quête du « monastère parfait », ce qui implique une foi profonde qui reconnaît le peu d’importance du lieu où nous vivons et du milieu qui nous entoure, pourvu que nous puissions prier, goûter le silence, la solitude et la pauvreté, travailler de nos mains, lire et étudier les choses de Dieu, et surtout nous aimer les uns les autres comme le Christ nous a aimés.

Thomas Merton (« La Nuit Privée d’Étoiles »)

STARETS Le starets , parce qu'il s'est vidé de lui-même, de ses personnages névrotiques, est ouvert à la fois à Dieu et à l'autre, Dieu lui révèle l'autre, lui donne le discernement des esprits, la capacité de trouver la parole ou le geste qui éveille les endormis, blesse la suffisance individuelle ou collective, décèle la souffrance secrète, met sur le chemin de la guérison par la transformation du cœur de pierre en cœur de chair.

Olivier Clément (« La Douloureuse Joie »)

STARETS Qu’est-ce qui confère à un homme le droit d’agir en qualité de starets ? Comment et par qui est-il désigné ? La réponse est simple : le starets ou père est essentiellement une figure « charismatique » et prophétique ; il est accrédité pour cette tâche par l’action directe du Saint esprit. Il est ordonné non par la main de l’homme, mais par celle de Dieu. Il est une expression de l’Eglise en tant « qu’événement » plutôt que de l’Église-institution […] Ces sont ses enfants spirituels qui révèlent un starets à lui-même[…] Façonné par la rencontre de Dieu dans la solitude, le starets est capable de guérir par sa seul présence […] Alors que le confesseur est toujours un prêtre, le starets peut être un simple moine hors des saints ordres, une moniale, voire un laïc ou une laïque ; la tradition orthodoxe a en effet aussi bien des mères que des pères spirituels […] Le starets aide ses disciples à percevoir le monde tel que Dieu le créa et tel qu’Il aimerait le voir à nouveau […] Le starets est celui dont les portes de la perception ont été nettoyées.

Kallistos Ware (« Le Royaume Intérieur »)

STOÏCISME C’est dans l’exercice mesuré et progressif que l’esprit s’exalte et que s’élève la figure du sage. A la lettre, le stoïcisme est une philosophie de l’autotransfiguration.

Pierre Maréchaux (Introduction à « La Sérénité Intérieure », Plutarque)

SUBLIME Le sublime n’est que le sentiment de l’infini, et ainsi la transposition esthétique de l’infini métaphysique.

Jean-Louis Vieillard-Baron (« Quel avenir pour le christianisme dans la démocratie moderne ? »), in Cités n° 12/2002

SUBTILITÉ La subtilité des âmes est différente de l'acuité intellectuelle.

Karlfried Graf Dürckheim (« L’Homme et sa Double Origine »)

SUBVERSION Le christianisme comprend en lui-même un message de subversion des notions de pouvoir et de grandeur, autrement dit une mise en question de la hiérarchie politique établie. Même par rapport aux autres religions, le sacrifice du Christ est une subversion de la notion même de sacrifice, car c’est un sacrifice volontaire et unique, définitif, qui interdit aux croyants de croire qu’ils peuvent sacrifier des animaux pour obtenir des faveurs divines. Ce que la confusion entre démocratie et christianisme perd, c’est la dimension mystique de la religion chrétienne.

Jean-Louis Vieillard-Baron (« Quel avenir pour le christianisme dans la démocratie moderne ?), in Cités n° 12/2002

SUICIDE Nous rencontrons fréquemment dans l’accompagnement des personnes qui cherchent à tout prix à fuir l’angoisse dans le suicide parce qu’elles confondent la mort à soi-même avec la quête d’une mort physique de substitution.

Bernard Dubois (« Le Mystère de l’Angoisse »), Sources Vives n° 103, « L’Angoisse »)

SUICIDE N’oublions pas que le suicide est l’un des maîtres mots de la secte [des stoïciens] : la vie se quitte comme on quitte une table garnie. Or, dans quel cas abandonne-t-on un banquet ? si un être qu’on aime a besoin de nous ; si survient un commensal grossier ; si les mets sont infects ; si l’on y meurt de faim ; si l’ivresse gâte la raison.

Pierre Maréchaux (Introduction à « La Sérénité Intérieure », Plutarque)

SUICIDER (SE) Mais les jeunes qui ne mangent plus et ceux qui se suicident coupent définitivement les ponts et n’attendent plus rien de ce monde ni de leurs proches. D’une certaine façon, mais sans le formuler clairement, ils se sacrifient à la cause de l’Idéal. Leur attitude radicale, sans recours, invite fiévreusement les contemporains à se mettre en route, à s’éveiller à leur véritable noblesse. Il faut que leur souffrance intérieure soit devenue intolérable, qu’ils aient touché le fond de la détresse pour commettre ces actes de rupture irréversible : cesser d’alimenter leur corps ou le détruire définitivement. Mais ils rappellent aussi aux mortels oublieux, et en payant de leur personne, le souci de l’âme et le lien avec l’Éternel.

Jacqueline Kelen (« La Faim de l’Âme »)

SUPPORTER Supporte donc virilement jusqu’à la mort ; et cela me sera signe que vous m’aimiez en vérité ; et vous ne devez tourner la tête en arrière et regarder la charrue par crainte d’autre créature ni de tribulation, au contraire dans les tribulations réjouissez-vous. Le monde est heureux de me faire injure, et vous êtes contristés dans le monde par les injures qu’il me fait, par lesquelles en m’offensant, ils vous offensent, et vous offensant, ils m’offensent, parce que Je suis une seule chose avec vous […] Encore Je te dis que d’autant plus abondera la tribulation dans le corps mystique dans la sainte Église, d’autant plus abonderont douceur et consolation. Et la douceur sera la réforme de saints et bons pasteurs qui sont des fleurs de gloire, c’est-à-dire qui rendent gloire et louange à mon nom, en me rendant odeur de vertus fondées en vérité.

Catherine de Sienne (« Le Dialogue »)

SUPRA-SENSIBLE Le passage de l'intelligence du monde visible à l'invisible et son séjour dans les réalités suprasensibles de préférence aux réalités sensibles produit l'oubli de tout ce qui est laissé en arrière.

Syméon Le Nouveau Théologien (« Chapitres Théologiques, Gnostiques et Pratiques »)

SURFACE/PROFONDEUR

La vie à la surface est certainement un des signes du temps. Les gens veulent toujours de nouvelles théories encore plus somptueuses que les précédentes et qui leur évitent l’indispensable effort vers la profondeur.

Arnaud Desjardins (« Les Chemins de la Sagesse »)

SYMBOLE Le symbole se présente donc comme un support à travers lequel l'absolu pénètre le relatif, l'infini le fini, l'éternité le temps.

Marie-Magdeleine Davy (« Initiation à la Symbolique Romane »)

SYMPATHIE Le fondement de toute éthique, c’est la pitié, donc la sympathie, mouvement spontané où moi et non-moi se rejoignent et qui deviendra la source à la fois de la justice et de la charité, au sens fort, bien entendu, et paulinien de ce dernier mot : agapè (caritas).

Théodore Monod (« Et si l’Aventure Humaine Devait Échouer »)

SYNERGISME Le monde est créé avec le temps, ce qui veut dire qu’il est « inachevé », « en germe », afin de faire progresser et de conduire le synergisme de l’agir divin et de l’agir humain jusqu’au jour du Seigneur, où le germe parvient à la maturation finale.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

SYSTÈME Insensé ce système, parce qu'injuste, contraire à la dignité de l'homme, attentatoire à la beauté de la nature, hostile à l'amour qui est le rêve de Dieu pour l'Homme.

Jean-Thierry Verhelst (« Le Chemin » n° 50)