T comme

TAIZÉ L’aventure « Taizé » serait inexplicable s’il n’y avait pas dans le cœur de millions de jeunes à travers le monde ce désir profond d’une « internationale » de la Foi, de l’Amour, et de l’Espérance.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

TAMMUZ […] dans l’aire méditerranéo-mésopotamienne, les souffrances ont été de bonne heure mises en relation avec celles d’un dieu. C’était les douer d’un archétype qui leur conférait à la fois réalité et « normalité ». Le très ancien mythe de la souffrance, de la mort et de la résurrection de Tammuz connaît des répliques et des imitations dans presque tout le monde paléo-oriental, et des vestiges de son scénario de sont conservés jusque dans la gnose post-chrétienne […] Les lamentations et les réjouissances populaires commémorant les souffrances, la mort et la résurrection de Tammuz, ou de n’importe quelle autre divinité cosmico-agraire, ont eu sur la conscience de l’Orient archaïque une résonance dont on mesure l’ampleur à son mérite. Car il ne s’agissait pas seulement d’un pressentiment de la résurrection qui suivra la mort de l’homme, mais bien également de la vertu consolatrice des souffrances de Tammuz pour chaque homme en particulier. N’importe quelle souffrance pouvait être supportée à condition de se souvenir du drame de Tammuz […] Tammuz – ou toute autre variante du même archétype – justifie, en d’autres termes rend supportables, les souffrances du « juste». Le Dieu – comme tant de fois le « juste », l’ « innocent » - souffrait sans être coupable. Il était humilié, battu jusqu’au sang, enfermé dans un « puits », c’est-à-dire en Enfer. C’est là que la Grande Déesse (ou, dans les versions tardives et gnostiques, un « messager ») lui rendait visite, lui donnait du courage et le ressuscitait. Ce mythe si consolant de la souffrance du dieu a mis du temps à disparaître de la conscience des peuples orientaux.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)

TÉMOIGNAGE L’angoisse du témoignage traduit la contradiction fondamentale qui oppose la vie chrétienne à l’esprit du monde. Le chrétien « n’est pas du monde » (Jn 15/19), tout en étant envoyé dans le monde. L’angoisse qu’il traverse en assumant sa mission avec le Christ traduit l’antagonisme douloureux magnifiquement exprimé par Marc l’Ermite : « L’œil de l’âme, attiré par la grâce incréée, tire de son côté, tandis que les passions anciennes, liées aux anciennes formes de pensées, s’efforcent de tirer de l’autre. ».

Bernard Dubois (« Le Mystère de l’Angoisse »), Sources Vives n° 103, « L’Angoisse »)

TÉMOIGNAGE C’est que l’homme vient dans le monde non pas pour lui-même mais pour une mission bien précise : afin que le monde croie (prière sacerdotale du Christ, Jean 17, 21), pour le ministère du témoignage apostolique en vue du salut du monde.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

TÉMOIGNER Un élan irrésistible me pousse à crier mon angoisse. J’en connais exactement la cause. Cette voix intérieure ne me trompe jamais. Pour l’instant, elle me dit : « Tiens bon, même si tu es seul et si tout le monde est contre toi. Regarde-les droit dans les yeux même si les leurs sont injectés de sang. N’aie pas peur. Fais confiance à cette petite voix du cœur qui te demande d’être disposé à abandonner amis, femme, tout et tous. Sois prêt à mourir pour témoigner de ce qui donne un sens à ta vie. »

Mahatma Gandhi (« Tous les hommes sont frères »)

TEMPLE Il s’agit là, naturellement, des « temples majeurs », attribués aux plus grands dieux, aux patrons des villes principales, et, singulièrement, des capitales, politiques et religieuses, tels les sanctuaires fameux d’Enlil à Nippur ; d’Enki/Éa à Eridu ; d’Anu et Innana à Uruk ; d’Aššur, dans la ville du même nom ; à Nimrud, à Ninive, et de Marduk à Babylone… À part du reste de l’agglomération, comme un quartier sacré (on disait : « la ville des dieux »), ceint de hautes et massives murailles, chacun rassemblait ainsi quantité d’édifices, de toute taille et de tout plan.

Jean Bottéro (« La plus vieille religion – En Mésopotamie »)

TEMPLE La très vieille conception du Temple comme l’imago mundi, l’idée que le sanctuaire reproduit l’Univers dans son essence, s’est transmise à l’architecture sacrée de l’Europe chrétienne : la basilique des premiers siècles de notre ère, comme la cathédrale du Moyen Âge, reproduit symboliquement la Jérusalem terrestre.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)

TEMPLE Pour trouver Dieu, il n’est pas nécessaire de se rendre dans des temples où il habiterait. On n’a pas à se déplacer pour atteindre sa présence. Mais on doit devenir soi-même un temple vivant dans lequel la présence divine pourra se manifester.

Pierre Hadot (« Plotin ou la Simplicité du Regard »)

TEMPS Ce qui touche le temps est mortel.

Maître Eckhart (Sermon VIII en allemand )

TEMPS Les textes brâhmaniques mettent très clairement en lumière l’hétérogénéité des deux temps, sacré et profane, de la modalité des dieux reliée à l’ « immortalité » et de celle de l’homme reliée à la « mort ». Dans la mesure où il répète le sacrifice archétypal, le sacrificateur en pleine opération cérémonielle abandonne le monde profane des mortels et s’insère dans le monde divin des immortels […] S’il redescendait alors dans le monde profane, qu’il a quitté pendant le rite, sans une certaine préparation, il mourrait sur-le-champ ; c’est pourquoi divers rites de désacralisation sont indispensables afin de réintégrer le sacrificateur dans le temps profane.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)

TEMPS Les minutes sont précieuses et le temps n’est pas un fluide gratuit qu’on laisse échapper dans l’irréflexion.

Pierre Maréchaux (Introduction à « La Sérénité Intérieure », Plutarque)

TEMPS L’homme vit dans le temps et le temps fut créé avec lui car justement il n’est pas un être achevé, sa création prévoit une marge où il est appelé à se faire, à se créer, à
s’inventer à l’image de l’Existant […]

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

TEMPS Nous supposons ordinairement qu’il existe une entité que nous appelons « temps ». Nous parlons du passé, du présent, de l’avenir. Cependant, en y regardant de plus près, nous nous apercevons que ce concept lui aussi est une pure convention : le présent n’est que l’intermédiaire entre le passé et l’avenir, un moment impossible à fixer. Une fraction de seconde avant, c’est déjà le passé ; une fraction de seconde après, c’est déjà l’avenir. Et si nous disons que le moment présent, c’est « maintenant », aussitôt prononcé, le mot appartient au passé. Mais si nous soutenons qu’il doit bien exister un moment qui appartient ni au passé ni à l’avenir, toute distinction entre passé, présent et avenir apparaît sans fondement. Car si nous pouvions vivre hors du passé et de l’avenir, nous ne connaîtrions que le présent. Cependant, si le présent est impossible à situer, il devient difficile de parler du passé et de l’avenir puisque tous les deux en dépendent.

Tenzin Gyatso, XIVe Dalaï-Lama (« Sagesse ancienne, monde moderne »)

TEMPS LITURGIQUE A la nostalgie innée de l’immortalité et du paradis perdus, mais toujours normatifs de la vraie nature et, pour cela, source de toute nostalgie, correspond la présence très réelle du Royaume ; le temps liturgique est déjà l’éternité et l’espace liturgiquement orienté est déjà l’Orient du Royaume.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

TEMPS ZÉRO On appelle « temps-zéro » cet instant au-delà duquel nous ne pouvons rien affirmer. Il marque, en fait, la limite de nos connaissances actuelles en physique. C’est le mur de notre ignorance. La cosmologie ne nous autorise pas à parler d’un « début » ou d’une « création » de l’univers.

Hubert Reeves (« Patience dans l’Azur », l’Evolution Cosmique)

TENDRESSE Courtois, Notre-Seigneur fait preuve d’une souveraine amitié en nous gardant avec tendresse quand nous sommes pécheurs.

Julienne de Norwich (« Le Livre des Révélations »)

TENDRESSE Une immense Tendresse semble « en travail » loin de la Une des journaux. Puisse-t-elle arracher notre planète aux assauts de la violence ? Voilà mon Espérance.

Si je parie pour la tendresse, c’est parce que sans elle nous allons tous devenir fous. Les ravages de la côte bretonne par le mazout ne sont rien à côté de la pollution de nos cœurs par des nappes d’incompréhension. Les milliers d’oiseaux qui meurent étouffés dans une vase putride sont une faible image d’un monde où l’attaque précède la rencontre, où « le procès d’intention » précède l’écoute.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

TENDRESSE O mon Dieu ! m’écriai-je au fond de mon cœur, n’y aura-t-il que votre Justice qui recevra des âmes s’immolant en victimes ?… Votre Amour miséricordieux n’en a-t-il pas besoin lui aussi ?… De toutes parts il est méconnu, rejeté ; les cœurs auxquels vous désirez le prodiguer se tournent vers les créatures leur demandant le bonheur avec leur misérable affection, au lieu de se jeter dans vos bras et d’accepter votre Amour infini… O mon Dieu ! votre Amour méprisé va-t-il rester en votre Cœur ? Il me semble que si vous trouviez des âmes s’offrant en Victimes d’holocauste à votre Amour, vous les consumeriez rapidement , il me semble que vous seriez heureux de ne point comprimer les flots d’infinies tendresses qui sont en vous.

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

TÉNÈBRES Après m’avoir embrassée ainsi que ma chère marraine, Pauline redescendait et la pauvre petite Thérèse restait toute seule dans l’obscurité ; elle avait beau se représenter les petits anges volant autour d’elle, la frayeur la gagnait bientôt, les ténèbres lui faisaient peur, car elle ne voyait pas de son lit les étoiles qui scintillaient doucement…

Thérèse de Lisieux (« Manuscrits Autobiographiques »)

TÉNÈBRE/LUMIÈRE
La divine Ténèbre est l'inaccessible lumière où Dieu est dit habiter. Elle est invisible à cause de sa clarté transcendante, elle est inaccessible à cause de la surabondance de sa suressentielle effusion de lumière.

Pseudo-Denys l'Aréopagite (Lettre à Dorothée)

TÉNÈBRES/SILENCE

Puisque rien de ce que nous sommes capables de voir ne peut être Dieu, ou nous donner une image digne de Lui, nous devons donc, pour trouver Dieu, aller au-delà du visible et pénétrer dans les ténèbres. Puisque rien de ce que nous pouvons entendre n’est Dieu, nous devons, pour Le trouver, demeurer dans le silence.
Puisque nous ne pouvons imaginer Dieu, tout ce que notre imagination nous suggère à Son sujet est finalement fallacieux et par conséquent nous ne pouvons Le connaître tel qu’Il est à moins d’aller au-delà de tout ce qu’on peut imaginer et entrer dans une nuit sans images ni analogie avec le créé.

[…] le chemin qui conduit à Dieu passe par des ténèbres épaisses dans lesquelles toute connaissance, toute sagesse créée, tout plaisir, toute prudence, tout espoir humain, toute joie humaine sont anéantis, engloutis dans l’écrasante pureté de la lumière et de la présence de Dieu.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)

TENTATION Le feu éprouve le fer, et la tentation, l'homme juste. Nous ne savons souvent ce que nous pouvons, mais la tentation montre ce que nous sommes.

Thomas a Kempis (« L’Imitation de Jésus Christ »)

TENTER DIEU En effet, c’est tenter Dieu que de le contraindre à accomplir sa promesse.

Daniel Bourguet (« La Méditation de la Bible »)

TERRE Depuis Copernic, nous savons que la Terre n’est ni le centre de l’univers ni même le centre de notre système solaire. C’est une planète tout ordinaire qui tourne, comme les autres planètes, autour du Soleil.

Hubert Reeves (« Patience dans l’Azur », l’Evolution Cosmique)

TERRE DE LA PROMESSE

Dans les haltes du désert chaque jour tu t'appliques à écouter la loi de Dieu et à contempler le visage de Moïse que te découvre la gloire du Seigneur. Mais, lorsque tu arriveras à la source spirituelle du baptême et qu'en présence de l'ordre sacerdotal et lévitique tu seras initié à ces mystères augustes et sublimes que connaissent ceux-là seuls qui ont le droit de les connaître, alors, ayant traversé le Jourdain grâce au ministère des prêtres, tu entreras dans la Terre de la promesse.

Origène (Homélie IV sur Josué)

TERRESTRE L’âme vit longtemps sur la terre, et elle aime la beauté de la terre. Elle aime le ciel et le soleil, elle aime les beaux jardins, la mer et les rivières, les forêts et les prairies. L’âme aime aussi la musique, et tout ce qui est de la terre l’enchante. Mais une fois qu’elle a connu notre Seigneur Jésus Christ, elle ne désire plus voir ce qui est terrestre.

Starets Silouane (« Ecrits Spirituels »)

THÉANDRISME Chez l’homme, c’est à l’intérieur de la conscience de soi-même que se pose la conscience divine et que se réalise le théandrisme : Nous viendrons et nous ferons notre demeure (Jn 14, 23), ce n’est plus moi qui vis, mais c’est le Christ qui vit
en moi (Gal. 2, 20) ; la tâche pastorale de s. Paul aspire à ce afin que le Christ soit formé en vous (Gal. 4, 19).

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

THÉOCENTRISME S’il faut sauver quelque chose dans le monde, ce n’est pas l’homme en premier lieu, mais l’amour de Dieu, car il a aimé le premier (cf. 1 Jn 4, 10, 19). La liturgie enseigne très fortement le théocentrisme – l’agir divin – et décentre l’homme de lui-même ; son regard est dirigé, non sur ce qui se passe avec l’homme, mais sur ce qui se passe du côté divin. Lors de la Nativité, l’accent liturgique n’est pas sur l’humain qui contient l’Incontenable ; mais sur l’Incontenable qui fait sa demeure dans l’humain.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

THÉOGONIE On aura compris, à propos de l’origine des dieux, que la théogonie n’était que le premier acte de la cosmogonie. Autrement dit, que le premier état des choses – disons : de l’Univers- avait été représenté (puisqu’il n’y avait encore rien d’autre que des dieux) par des divinités : lointaines, mystérieuses, énormes, mal identifiables et dont il n’est guère possible de savoir comment on se les figurait.

Jean Bottéro (« La plus vieille religion – En Mésopotamie »)

THÉOGONIQUE (PROCESSUS)

[...] la dynamique de la vie divine est la plénitude de l'existence qui est sans commencement et sans fin, excluant tout processus théogonique.

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)

THÉOLOGIE La théologie véritable n'est pas conjecture, postulat, déduction, ni résultat de recherches quelconques, mais le récit de la réalité à laquelle l'homme a eu accès sous l'action du Saint-Esprit.

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)

THÉOLOGIEN Un moine-ascète n'est pas théologien dans l'acception académique de ce mot, mais en ce sens que, par la prière
pure, Dieu le rend digne de la vraie contemplation.

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)

THÉONOMIE/ AUTONOMIE/ HÉTÉRONOMIE

Dans l’ascèse, s. Antoine précise les trois volontés qui se confrontent dans l’homme : celle de Dieu, salvatrice et agissante du dedans et c’est la théonomie à laquelle l’homme adhère librement dans un synergisme parfait, la fait sienne ; celle de l’homme qui, sans être fatalement vicieuse, est instable et problématique, et c’est l’autonomie ; et enfin la volonté démoniaque, étrangère à l’homme, et c’est l’hétéronomie.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

THÉORIE La différence entre les utilisations grecque et occidentale du mot « théorie » est instructive. Pour la chrétienté d’Orient, le mot theoria a toujours signifié « contemplation ». En Occident, « théorie » en est venu à désigner une hypothèse rationnelle qui doit être démontrée logiquement. Elaborer une « théorie » à propos de Dieu impliquait qu’Il pouvait être circonscrit dans un système de pensée.

Karen Armstrong (« Histoire de Dieu »)

THÉOSIS Le Jugement dernier appartient encore au temps ; tourné vers l’histoire, il regarde le passé. Or, l’anthropologie s’ouvre eschatologiquement sur son vrai terme : le sacramentum futuri, l’intégration de la totalité de l’économie terrestre au Royaume des cieux. Le but de la spiritualité orthodoxe, la théosis, transcende les ruptures du temps historique par l’expérience des théophanies, par les irruptions des kaïroi, - temps favorables – et par l’avènement des conditions du Royaume dans la sainteté de la nouvelle création.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

TIAMAT Marduk crée le Cosmos avec les morceaux du corps déchiqueté de Tiamat et crée l’homme avec le sang de Kingu, démon auquel Tiamat avait confié les Tables du Destin (Enûma Elish VI, 33 ; le motif de la création au moyen du corps d’un être primordial se retrouve dans d’autres cultures ; Chine, Inde, Iran, Germains). Que cette commémoration de la Création fût effectivement une réactualisation de l’acte cosmogonique, nous en avons la preuve tant dans les rituels que dans les formules prononcées au cours de la cérémonie. Le combat entre Tiamat et Marduk était mimé par une lutte entre deux groupes de figurants, cérémonial que l’on trouve chez les Hittites, toujours dans le cadre du scénario dramatique du Nouvel An , chez les Égyptiens et à Ougarit.

Mircea Eliade (« Le mythe de l’éternel retour »)

TOLÉRANCE Mais s’aimer soi-même, ce n’est pas s’accommoder de ce qui dégrade et qui avilit, car nous ne sommes pas appelés à une tolérance qui par commode indifférence permettrait ce qu’elle réprouve. Car tolérer dit plus encore, c’est « supporter », porter au-dessus de sa peine ou de ses répugnances, et parfois même jusqu’à l’amour qui rachète et qui transfigure.

Louis Sahuc (« La Grâce d’Ecouter »)

TOUT (LE) Dieu est un feu dévorant. Lui seul peut nous purifier comme le feu purifie l’or, et nous séparer des scories et des impuretés de nos individualités égoïstes pour nous fondre dans ce tout parfaitement uni qui reflétera à jamais Sa propre vie, une en trois personnes.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)

TRADITION [...] à travers les multiples formes de la tradition, c'est le Christ lui-même qui commente ses propres paroles.

Paul Evdokimov (« La Nouveauté de l’Esprit »)

TRANSCENDANCE Les dieux étaient avant tout des « Seigneurs – et – maîtres » (bêlu), qui pouvaient faire preuve de bonté, mais demeuraient toujours enveloppés de majesté, lointains et redoutables, isolés dans Leur sphère propre, inaccessibles à tout autre qu’à Eux…C’est ce que nous appelons la transcendance, sentiment sans doute plus familier aux Sémites, comme on le constate dans toutes leurs religions, avec son apogée dans la Bible, mais qui, de toute manière, s’était imposé en Mésopotamie, quelle qu’ait été, pour leur part sur ce point, l’attitude foncière des Sumériens, dont nous ignorons tout en l’occurrence.

Jean Bottéro (« La plus vieille religion – En Mésopotamie »)

TRANSCENDANCE/ IMMANENCE

Par son Essence, Dieu est supra-cosmique, transcendant au monde; mais, par son Acte, il demeure dans le monde, il est immanent au monde. L'absolue transcendance de l’Être divin n'est aucunement affectée par son incessante action dans le monde.

Archimandrite Sophrony (« Starets Silouane »)

TRANSFIGURATION Tel est le double effet de la gloire de la Transfiguration : permettre à chaque chose et à chaque personne de ressortir dans toute sa particularité, dans son essence unique et non reproductible ; et en même temps rendre chaque chose et chaque personne transparente, capable de révéler la divine présence au-delà et à l’intérieur d’elle-même.

Kallistos Ware (« Le Royaume Intérieur »)

TRAVAIL Sachons toujours distinguer le travail sain et vivifiant d’un labeur forcé.

Thomas Merton (« Semences de Contemplation »)

TRAVAIL Le travail n’est plus « construction d’une Cathédrale », mais simple cassage de cailloux… Pour pallier cela, les conflits syndicaux s’efforcent de mobiliser « les masses » contre le capitalisme, ce géant sans âme.

Stan Rougier (« L’avenir est à la tendresse »)

TRÉPAS Mais, au moment du trépas, tandis que le corps, enfoui dans la terre, « s’en retournait à son argile », le fantôme, lui, introduit de la sorte dans le sol, était par là mis à même de gagner l’immense et noire caverne de l’En-bas : de l’Enfer, symétrique et antithétique du Ciel, où il rejoignait la multitude sans nombre des autres spectres, là rassemblés depuis la nuit des temps et à jamais, dans leur séjour ultime, pour y mener, sans fin, une existence enténébrée et morne, léthargique et engourdie : celle que laissaient imaginer son cadavre rigide et pensif, en même temps que la fabuleuse image d’un Sous-sol de nuit noire, de lourd silence et d’un pesant sommeil sans fin.

Jean Bottéro (« La plus vieille religion – En Mésopotamie »)

TRÉSOR Celui qui s’est enrichi de la richesse céleste, je veux dire la présence et l’inhabitation de Celui qui a dit : « Moi et mon Père nous viendrons et nous ferons en lui notre demeure » [Jn 14, 23], celui-là sait, de la connaissance de l’âme, la grandeur de la grâce qu’il a reçue ainsi que la grandeur et la beauté du trésor qu’il porte dans le palais de son cœur. Conversant avec Dieu comme un ami avec un ami, il se tient tout confiant en présence de Celui qui habite dans la lumière inaccessible.

Syméon le Nouveau Théologien (« Chapitres Théol., Gnostiques et Pratiques »)

TRÉSOR Il est certes impossible d’atteindre la perfection en matière de pauvreté volontaire et vouée. Mais ceux qui, dans ce domaine ont été aussi loin que possible, n’hésitent pas à affirmer que le jour où vous dépossédez de tout, vous recevez tous les trésors du monde.

Mahatma Gandhi (« Tous les hommes sont frères »)

TRINITARISME Dans le Trinitarisme, chacun des termes n’existe que par rapport aux autres, chacun n’accomplit son unicité que dans l’unité totale avec les autres. C’est le miracle de l’amour ; chaque personne signifie les deux autres. En intégrant l’humain à cette vérité, nous avons : finis amoris, ut duo fiant, la fin de l’amour est que les deux ne fassent qu’un ; c’est la vision de soi-même en Dieu à travers l’autre, en tant que l’autre en moi et moi en l’autre réalisons par la communion des personnes l’unité de la nature humaine.

Paul Evdokimov (« La Femme et le Salut du Monde »)

TRINITÉ La Trinité nous livre […] le modèle de « toute opération qui s’étend de Dieu à la création » : comme l’indiquent les Écritures, elle a son origine dans le Père, se poursuit dans l’activité du Fils et devient effective dans le monde grâce à son Esprit immanent.

Karen Armstrong (« Histoire de Dieu »)

TRINITÉ [Julienne de Norwich] saisit les personnes divines non en ce qu'elles sont abyssalement, mais dans leurs interrelations vivantes et en leurs jaillissements fondamentaux dans l'économie du Salut. Elle n'entre pas dans une distinction entre les trois Personnes et la déité qui est le fond commun de la Trinité.

Roland Maisonneuve (introduction au « Livre des Révélations », Julienne de Norwich)